Trust
TRST |
Label :
Arts & Crafts |
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Comment un album à la pochette aussi... Repoussante pouvait-il figurer dans plusieurs tops de l'année 2012 ? C'est la question que je me suis posé , à la vue de ce travelo outrageusement maquillé dans un style purement gothique.
TRUST est, à l'origine, un duo canadien dont l'élément féminin, Maya Postepski, est avant tout connue comme étant la batteuse d'Austra, groupe qui pratique une synth-pop-électro relativement minimaliste, entraînante et éthérée, parfois nimbée de passages acoustiques, et rendue lyrique grâce à un chant féminin qui en impose. La lignée musicale du groupe qui nous intéresse ici n'est pas sans liens, tout en jouant sur des contrastes variés donnant au final un caractère à la fois hédoniste, transgressif et tourmenté à sa musique.
L'atmosphère, à la fois glauque et planante s'appuie sur une texture sonore assez mat est renforcée par un chant androgyne, à la fois guttural, funèbre et précieux, dans une lignée très cold wave. Mais si on navigue ici dans des territoires quelque peu obscurs, il n'en demeure pas moins que Trst dégage aussi des relents sensuels voire sexuels (il est relativement fait allusion au sexe dans les lyrics). Et si le propos est fortement teinté d'une mélancolie poisseuse, quelques lueurs d'espoir, voire même presque de joie viennent parfois à percer sous les nuages (comme sur le refrain de "Heaven" ou encore le rythme enjoué et presque souriant de "Sulk").
Le rythme des morceaux, insufflé à la fois par des drums entreprenants et un jeu de synthétiseur bluffant et pénétrant, est assez varié, parfois solennel, lancinant et contemplatif comme sur l'envoûtant single "Candy Walls" ou encore le pachydermique "Heaven", mais le plus souvent dansant.
Car c'est avant tout d'une envie de faire danser dont-il est ici question, Trst lorgnant régulièrement sur l'électro, parfois sur la techno ( "Gloryhole", "The Last Dregs" ...) , l'EBM (, "Bulbform", "FTF", "This Ready Flesh") ou encore carrément la dance (le très entraînant et presque joyeux "Sulk", certains détours de "Chrissy E" avec son motif synthétique pompé sur Xfiles...).Le leader du groupe, Robert Alfons, qui ne cache d'ailleurs pas son goût pour l'euro-dance, décrit sa musique comme étant de la "dance émotionnelle".
Mais le point fort de l'album reste peut-être ses mélodies, insufflées à la fois par la ligne de chant et par les modulations du synthétiseur, autant mises en avant qu'en fond de toile. Et le déroulement de compositions bien construites, avec même parfois quelques détours inattendus, parachève de délivrer un album homogène, qui s'adresse tant au corps qu'à l'esprit, voire même au coeur pour qui parviendra à dépasser sa charge négative.
On ne pourra malheureusement pas en dire autant de l'album suivant, Joyland, sorti en 2014. Après le départ de Maya Postepski, TRUST ou plutôt Robert Alfons, évoluera vers une synth-pop bien moins originale , tourmentée et inspirée que sur Trst et aux influences dance beaucoup plus basiques.
TRUST est, à l'origine, un duo canadien dont l'élément féminin, Maya Postepski, est avant tout connue comme étant la batteuse d'Austra, groupe qui pratique une synth-pop-électro relativement minimaliste, entraînante et éthérée, parfois nimbée de passages acoustiques, et rendue lyrique grâce à un chant féminin qui en impose. La lignée musicale du groupe qui nous intéresse ici n'est pas sans liens, tout en jouant sur des contrastes variés donnant au final un caractère à la fois hédoniste, transgressif et tourmenté à sa musique.
L'atmosphère, à la fois glauque et planante s'appuie sur une texture sonore assez mat est renforcée par un chant androgyne, à la fois guttural, funèbre et précieux, dans une lignée très cold wave. Mais si on navigue ici dans des territoires quelque peu obscurs, il n'en demeure pas moins que Trst dégage aussi des relents sensuels voire sexuels (il est relativement fait allusion au sexe dans les lyrics). Et si le propos est fortement teinté d'une mélancolie poisseuse, quelques lueurs d'espoir, voire même presque de joie viennent parfois à percer sous les nuages (comme sur le refrain de "Heaven" ou encore le rythme enjoué et presque souriant de "Sulk").
Le rythme des morceaux, insufflé à la fois par des drums entreprenants et un jeu de synthétiseur bluffant et pénétrant, est assez varié, parfois solennel, lancinant et contemplatif comme sur l'envoûtant single "Candy Walls" ou encore le pachydermique "Heaven", mais le plus souvent dansant.
Car c'est avant tout d'une envie de faire danser dont-il est ici question, Trst lorgnant régulièrement sur l'électro, parfois sur la techno ( "Gloryhole", "The Last Dregs" ...) , l'EBM (, "Bulbform", "FTF", "This Ready Flesh") ou encore carrément la dance (le très entraînant et presque joyeux "Sulk", certains détours de "Chrissy E" avec son motif synthétique pompé sur Xfiles...).Le leader du groupe, Robert Alfons, qui ne cache d'ailleurs pas son goût pour l'euro-dance, décrit sa musique comme étant de la "dance émotionnelle".
Mais le point fort de l'album reste peut-être ses mélodies, insufflées à la fois par la ligne de chant et par les modulations du synthétiseur, autant mises en avant qu'en fond de toile. Et le déroulement de compositions bien construites, avec même parfois quelques détours inattendus, parachève de délivrer un album homogène, qui s'adresse tant au corps qu'à l'esprit, voire même au coeur pour qui parviendra à dépasser sa charge négative.
On ne pourra malheureusement pas en dire autant de l'album suivant, Joyland, sorti en 2014. Après le départ de Maya Postepski, TRUST ou plutôt Robert Alfons, évoluera vers une synth-pop bien moins originale , tourmentée et inspirée que sur Trst et aux influences dance beaucoup plus basiques.
Excellent ! 18/20 | par Slowdown |
Posté le 27 juillet 2019 à 23 h 32 |
Cela remonte à quelques années déjà. Vous ne le connaissez pas mais mon pote Albert (C'est son véritable prénom, on ne rigole pas !) à qui j'avais filé mon CD de Trust me l'avait rendu rapidement en me tenant ces propos : Mais qu'est-ce que c'est que cette voix de vieille pute ?
En effet après réflexion, on peut bien considérer que la voix de Robert Alfons peut taper sur le système ! En jouant sur les échos et l'aigu, elle se veut aussi sexy qu'une Amanda Lear en rut et je ne vous parle même pas de la pochette d'album plutôt particulière et que je vous laisse admirer par vous-mêmes.
Oui TRST se veut un objet androgyne singulier. Pourtant pour peu qu'on soit un tant soit peu amateur de Cold Wave et d'électro, le contenu en est bien plus intéressant qu'en surface.
Proche du courant Witch House, TRST est bien plus accessible qu'un album de Crystal Castles. Moins agressif et plutôt bien balancé au niveau des beats (Merci la batteuse Maya Postepski issue d'Austra qui en partira bien vite pour son propre projet solo), on se positionne dans une musique mélodique certes exclusivement synthétique mais orientée dance mélancolique.
Une fois adoptée la voix modifiée de Robert Alfons, l'ensemble du disque est franchement planant et distille une certaine satisfaction entre espoir et désespoir, la frontière étant finalement très mince entre les 4 mains de Trust.
"Candy Walls" ralentit même le rythme pour livrer une poésie sombre d'une redoutable efficacité, la voix tordue devenant presque iancurtisienne pour l'occasion.
C'est aussi après "Candy Walls" hélas que le disque perd un peu de son efficacité en devenant beaucoup plus banal et accuse un petit coup de mou. Forcément en assénant les redoutables "Dressed for Space" et "The last dregds" dans la première partie, la fin de l'album en parait beaucoup plus fade même si elle réserve encore quelques jolis atours avec la bombe "Sulk" qui conclut TRST.
Ce qui reste finalement formidable pour un premier album, c'est que malgré des formules d'une facilité évidente, le mariage des styles le rend finalement original et bien plus agréable à écouter sur la longueur que d'autres albums dit Witch House.
En effet après réflexion, on peut bien considérer que la voix de Robert Alfons peut taper sur le système ! En jouant sur les échos et l'aigu, elle se veut aussi sexy qu'une Amanda Lear en rut et je ne vous parle même pas de la pochette d'album plutôt particulière et que je vous laisse admirer par vous-mêmes.
Oui TRST se veut un objet androgyne singulier. Pourtant pour peu qu'on soit un tant soit peu amateur de Cold Wave et d'électro, le contenu en est bien plus intéressant qu'en surface.
Proche du courant Witch House, TRST est bien plus accessible qu'un album de Crystal Castles. Moins agressif et plutôt bien balancé au niveau des beats (Merci la batteuse Maya Postepski issue d'Austra qui en partira bien vite pour son propre projet solo), on se positionne dans une musique mélodique certes exclusivement synthétique mais orientée dance mélancolique.
Une fois adoptée la voix modifiée de Robert Alfons, l'ensemble du disque est franchement planant et distille une certaine satisfaction entre espoir et désespoir, la frontière étant finalement très mince entre les 4 mains de Trust.
"Candy Walls" ralentit même le rythme pour livrer une poésie sombre d'une redoutable efficacité, la voix tordue devenant presque iancurtisienne pour l'occasion.
C'est aussi après "Candy Walls" hélas que le disque perd un peu de son efficacité en devenant beaucoup plus banal et accuse un petit coup de mou. Forcément en assénant les redoutables "Dressed for Space" et "The last dregds" dans la première partie, la fin de l'album en parait beaucoup plus fade même si elle réserve encore quelques jolis atours avec la bombe "Sulk" qui conclut TRST.
Ce qui reste finalement formidable pour un premier album, c'est que malgré des formules d'une facilité évidente, le mariage des styles le rend finalement original et bien plus agréable à écouter sur la longueur que d'autres albums dit Witch House.
Excellent ! 18/20
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