Alice Cooper

Love It To Death

Love It To Death

 Label :     Warner 
 Sortie :    mardi 12 janvier 1971 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Il y a des moments quand on se plonge dans l'écoute d'un disque des années 60 ou 70 où l'on a juste envie d'écouter un bon disque de rock. Pas une oeuvre avant-gardiste, pas un projet artistique, pas la pierre angulaire d'un style, pas une influence majeure pour tout musicien qui se respecte. Juste un bon disque de rock.

Personnellement, mon bon disque de rock, c'est Love It To Death. Il y a les morceaux rythmés et entraînants ("Caught In A Dream", "Long Way To Go"), les titres fleuves sombres et inquiétants ("Black Juju", "Ballad Of Dwight Fry"), le tube de rigueur ("I'm Eighteen"), le passage calme et mélodique ("Second Coming"), la chanson sexy en diable ("Is It My Body) et même une incursion dans la world music (la reprise de Rolf Harris "Sun Arise"). Tout ce qu'il faut en neuf titres et moins de 40 minutes.
Malgré cette variété, Love It To Death s'écoute d'un bloc, avec une cohérence évidente, au point que les 3 derniers titres s'enchainent et semblent n'en faire qu'un (les Melvins reprendront d'ailleurs systématiquement la fin de "Second Coming" avant leur version de "Ballad Of Dwight Fry"). Le groupe présente aussi un univers propre, filé dans des paroles qui oscillent entre ego-trip, images morbides, vues subjectives, et références christiques.

Petit laïus sur ceux qui hésiteraient à se jeter sur cet album car il est estampillé Alice Cooper : on est ici bien loin de l'homme au serpent et de son "Feed My Frankenstein" dans Wayne's World. En 1971, Alice Cooper est un groupe, qui se construit une image second degré dans le grand-guignol, qui se rattache plus au glam qu'au hard-rock et qui est bien plus proche de Zappa ou Bowie que de Black Sabbath. Il n'y a qu'à voir la pochette, Furnier n'y arbore même pas le maquillage qui fera sa célébrité. À la production, le groupe est affublé de Bob Ezrin, qui les accompagnera longtemps et qui les aide surtout à passer du rock psyché de leurs débuts au rock'n roll ironiquement grandiloquent dont les albums suivants seront de meilleurs exemples.

On peut pourtant dire que Love It To Death est une oeuvre avant-gardiste, puisqu'il propose une musique à la lisière du glam et du rock qui sera bientôt hard, genres qui n'en sont qu'à leurs balbutiements à l'époque. On peut dire que Love It To Death est un projet artistique puisque le groupe l'a construit dans une logique pensée entre la musique, l'image, et le jeu scénique. On pourrait même dire que Love It To Death est la pierre angulaire d'un style, puisqu'il s'agit d'une des rares manifestations du glam à l'américaine, qui sera malheureusement fondu dans le hard FM et le hair metal par le biais de groupes dont Arno Vice vous parlerait sûrement mieux que moi (je ne citerai que Kiss car je ne peux manquer une occasion de citer Kiss). On peut surtout dire que Love It To Death est une influence majeure pour de nombreux musiciens dont les Melvins, Sonic Youth ou Turbonegro ne sont pas les moins respectables, mais ce ne serait pas être tout à fait juste. Car Love It To Death est avant tout un bon disque de rock. Un grand disque de rock.


Intemporel ! ! !   20/20
par Blackcondorguy


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