Tame Impala

Lonerism

Lonerism

 Label :     Modular 
 Sortie :    mercredi 10 octobre 2012 
 Format :  Album / CD   

Depuis le début de la décennie, c'est du côté de l'Australie qu'il faut se tourner pour profiter d'un des groupes les plus cools du moment :
Tame Impala. Premier album, Innerspeaker, et toute une horde d'indie kids, de jeunes allumés pétard à la bouche, ou encore un pan entier de la presse ont déroulé le tapis rouge au jeune Kevin Parker, tête pensante du collectif kangourou. A juste titre.

En 2010, année riche en émotions musicales, Tame Impala s'est donc targué de se placer dans bon nombre de tops de fin d'année.
Avec un premier album maîtrisé de bout en bout, au psychédélisme
curieusement moderne, on avait trouvé nos Flaming Lips des années 10...
Coup de génie insurmontable? Oui et non. Car ce deuxième album, plutôt bon, comptera moins que son aîné. Mais ne boudons pas notre plaisir...
Les premières écoutes, lorsqu'on garde Innerspeaker en tête, sont décevantes, c'est un fait.
Mais, passé l'absence de surprise, à force de se plonger dedans, on y trouve une multitude de détails insensés et fascinants.

"Endors Toi", et sa batterie à la Dj Shadow ou samplée façon "Airbag" de Radiohead (c'est selon), couverte de couches de synthés plus tripantes les unes que les autres, est une merveille...en conclusion, une guitare crade et saturée à l'extrême nous rappelle que Parker sait superposer les effets...quel moment!

"Apocalypse Dreams" est un des sommets du disque. Petit piano répétitif en intro, rythmique impec', voix diaphane (Parker est toujours le sosie vocal de Lennon), chanson dans la chanson, mélodie absolument inoubliable...nous avons là le premier chef d'oeuvre du disque.
Malheureusement, tous les titres de Lonerism ne sont pas aussi inspirés. Parlons des meilleurs alors.

Deuxième chef d'oeuvre : "Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything We Could Control" est le titre le plus addictif de l'album. Incroyable!
Une de ces pièces qui vous attrape dès le début, qui vous convainc lorsque la batterie (redoutable) fait son entrée et qui vous achève après un long voyage psyché balayé par ces coups de caisse claire, ces claviers bourdonnants, cette basse bondissante...puis, comme un miracle, par le retour magique d'une intro sensible et juvénile. Le sans faute du disque.
"Why Won't They Talk To Me?" porte en elle un refrain accrocheur, un instant de grâce passée la troisième minute, avant de fredonner le titre à tue-tête sur une guitare en bois. Classique mais efficace.
Dans le registre du classique, "Feels Like We Only Go Backwards" tient une place de choix également. Un air tellement fédérateur et simple. Une chanson qui aurait mérité sa place sur "Innerspeaker".

Pour le reste, un ton en dessous, il n'enlève rien au génie de la troupe australienne, capable de sortir des mélodies hallucinantes...que certains marieront avec des substances hallucinogènes, pour sûr!


Très bon   16/20
par Climbatize


 Moyenne 17.50/20 

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Posté le 15 novembre 2012 à 16 h 05

Deux ans après l'excellent Innerspeaker, Tame Impala remet le psyché dans nos platines avec cet excellent Lonerism, ode à la solitude.

Comment évoquer par des mots cette aventure musicale inouïe, cette odyssée qui nous envoie à l'intersection du passé et du futur. C'est une collision sonique entre les 60's/70's psychédeliques et la musique actuelle audacieuse et déconstruite. On y entend King Crimson danser avec Flaming Lips sur des rythmes de Keith Moon à la batterie, John Lennon chanter sur les arrangements de Kid A de Radiohead. On y discerne des instruments vintage issus des années 60, mais produits avec la technologie moderne et la dextérité de David Fridman (Mgmt, Flaming Lips, Mercury Rev).

L'album démarre avec les morceaux les moins facile d'accès histoire de faire fuir les oreilles délicates : "Be Above It" et son tempo de batterie endiablé à l'ambiance fantomatique et psychiatrique, suivi de "Endors Toi", quasi instrumental où un synthé digne de Pink Floyd tisse ses boucles autour des syncopes d'un batteur qui aurait pu être John Bonham de Led Zep !

Puis les morceaux deviennent plus abordables et déroulent un tapis volant de pop céleste et déroutante. En version psychédélique pour "Apocalypse Dreams" qui aurait pu figurer chez Mgmt ; le superbe "Mind Mischief" qui commence en mode funky givrée avec voix d'anges avant de s'évaporer dans la dernière minute dans des effets délirants de phasing de Fridman ; la pop galactique de "Music To Walk Home By" ; le tube "Why Won't They Talk To Me", avec ses beaux accords tristes de claviers et ses superbes parties vocales qui caressent avec leurs mantras mélodiques ; le downtempo sucré,sensible et irrésistible de "Feels Like We Only Go Backwards" totalement hanté par le meilleur Lennon ; les boucles de guitares et synthés qui tournent autour d'une basse ronde avec des rires et des voix de cauchemar sur "Keep On Lying" et son final tonitruant; le tube "Elephant" avec sa structure ternaire guitare-basse-batterie à la hauteur d'un best of Black Sabbath et pour finir dans la tourmente après l'intermède apaisant "She Just Won't Believe Me" le presque jazz-rock "Nothing That Has Happened So Far Has Been Anything We Could Control" et "Sun's Coming Up" qui démarre avec une petite valse à la Stranglers emportée par la guitare de Hendrix, puis achevée par des frôlements et raclements terrifiants sortis d'une bande son de David Lynch.

On entend souvent dire que le rock actuel ne révèle pas de nouveaux talents au niveau de ceux du passé. En voici le contre exemple parfait avec ce très très grand disque, totalement novateur et iconoclaste, mais tout en respectant et recyclant ce fameux passé dans une orgie cosmique qui le mêle au plus avant-gardiste du son actuel.

On le sait bien : attention à ne pas trop s'enflammer à la première écoute. Il faudra donc confirmer ce présage sur la durée. Mais je veux bien prendre le pari que Lonerism sera dans le top 10 de fin d'année de la planète rock. On parie ?
Exceptionnel ! !   19/20







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