Kimya Dawson
Thunder Thighs |
Label :
K |
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Est-il réellement nécessaire de rappeler qui est Kimya Dawson ? Avec son comparse Adam Green, ils menaient au début des années 2000 le groupe Moldy Peaches, fer de lance d'un nouveau mouvement, l'antifolk. Décrié aussi souvent qu'adoré, il n'en reste pas moins un des derniers courants rock crée à ce jour. Et bah oui. Ca fait plus de 10 ans qu'on ne fout rien de bien neuf sur la scène indie.
Mais passons sur toute l'oeuvre --courte s'il en est-- des Moldy et concentrons nous sur cette chère Kimya. Pendant que son ami s'adonnait aux joies du crooning, la mama américaine s'occupait à réunir les fans indés de son précédent groupe avec des albums lo-fi et plutôt triste. Des cinquantaines de chansons plus tard, parlant de Mort, de Sexe et sentant bon les quartiers les moins chics de New York, mrs. Dawson allait sortir Remember That I Love You , à la couverture joliment dessinée par un autre antifolkeux Jeffrey Lewis, et qui allait lui ouvrir une nouvelle porte. Avec un son un brin moins amateur et des musiques plus joviales, le CD est portés aux honneur la communauté indie New-Yorkaise, voire mondiale quand sortira en 2008 le film JUNO, dont on retrouve dans la B.O. quelques titres de l'ex Moldy. Si les fans s'indignent un peu de ne pas avoir vu tant de monde lors de la sortie de l'excellent Hidden Vagenda, il n'en reste pas moins que tout le monde se retrouve un peu sur cet album, qui est à ce jour le plus connu de Kimya.
Quelques mois après la sortie du film de Jason Reitman donc, sortait Alphabutt, album transitoire et surtout réel conflit chez les auditeurs. Une partie le trouveront charmant et mignon, et une autre, dont je fais partie, estime que quand on a un minimum de neurones, on ne laisse pas ses hormones maternelles diriger sa musique et qu'on ne devrait pas avoir à pâtir de l'accouchement de madame Dawson. En effet, Alphabutt était un album infantile à défaut d'être enfantin, comme à l'accoutumé. Elle nous parle de son marmot, que l'on entend geindre sur quelques pistes, il y a du Kazoo, ça sent le pot de haricots-carottes-jambon blédina (tm) pour bébés et le talc bon marché. Une erreur fondamentale pour moi, car le fort de la dame était justement le paradoxe d'une écriture pointue et parfois même cruelle ou sociale (si, si) et l'apparente gaité ou naïveté de la composition musicale. Il est en somme bien inutile de rajouter de la chantilly sur de la crème, à moins de vouloir se provoquer volontairement une indigestion, ce qui fut donc le cas avec Alphabutt.
Nous voici 3 ans plus tard, et à Thunder Thighs de sortir. Un mois avant ce release, j'admets volontiers avoir été un brin troublé. La pochette est l'une des plus hideuse que l'antifolkeuse nous ait offerte, illustré par Alex Pardee, qui au passage illustre depuis quelques années déjà les albums de The Used, groupe émo mainstream d'aussi bon goût qu'un vomi de tapiocas. Je vois dans les gens invités Aesop Rock, rappeur à la célébrité relative en invité, ainsi que d'autres noms du monde indé qui ne m'inspirent pas la plus grande sympathie. C'est un album 'with friends' , le genre duo à tout va avec Céline Dion et Garou en guest star. Non, j'exagère pas. Le premier single est la piste éponyme de l'album, un morceau long et douloureux de 10 minutes, triste et lent, rappelant le houleux "Anthrax" sur le fameux Hidden Vagenda. Mitigée et enthousiaste à la fois donc.
Toujours est-il qu'une fois le CD en route, c'est une toute autre paire de manches ; on se retrouve avec une compilation, un best-of, un menu maxi sans frites. Comprenez un mélange maladroit de toute ce qui fut le succès de la songwritter dans les années passées. Le côté cheap and lofi Sir, avec la première piste "All I Could Do" , tandis que la seconde, ''Mare And The Bear'' se place plus dans l'horripilante et étouffante étoffe maternelle à la Alphabutt pré-cité. La suite ne suffit pas, la sauce ne prend pas. C'est toujours le problème avec les artistes qui ont une sorte de joie et d'innocence enfantine ou adolescente comme pouvait avoir les Moldy. Ils murissent, et avec l'âge arrive le recul, les visages blasés, la perte de la fraîcheur. Du coup, on obtient ce genre d'album qui tente de renouer avec la musicalité passée.
Mais à là réécoute --car il faut toujours réécouter un CD même s'il nous parait mauvais (surtout s'il nous parait mauvais j'ai envie de dire), il y a du mieux. Derrières les nombreuses instrumentations, couacs et choeurs se dessine des mélodies et de textes assez poignants comme on en trouvait encore il y a encore quelques temps sur les galettes.
Un album en demi-teinte qui marque l'entrée dans la vieillesse pépère de Kimya. Fini les "You've got to have dick to have dick in your mouth" (Moldy Peaches, "Rainbows"), pour qui aimait le groupe New-Yorkais, passez votre chemin. Fini aussi l'esprit revèche et punk et place aux charentaises.
A vrai dire, cet album n'est pas si mauvais, au contraire, plus on l'écoute, plus on y trouve des qualités, des arrangements. Mais ce n'est pas ça qu'on attend de l'ex-moldy. Si l'on voulait de la grande musique, on irait voir ceux qui sont bien plus fort pour ça qu'elle. Non, nous ne voulons que des joues rougissantes de sueur, des chants éraillées et des guitares acoustiques sur lesquels l'on branche des fuzz à tout va. Cet album a le défaut pour qui a suivi un peu la carrière de la songwritter de nous ramener à notre propre vieillesse. Il ne mérite certainement pas un traitement aussi dur, car il est tout de même bien mieux que son prédécesseur. Mais disons que je me base sur l'annotation "à éviter" qui suit la note. Que je m'explique, certes Thunder Thighs est un album moyen, médiocre, douteux, pas génial, douteux mais pas horrible, cependant symboliquement, nous n'aurons que deux manières de réagir : aimer sa qualité de composition indéniable ou refuser d'ouvrir les yeux sur notre vieillesse et aller chercher d'autres groupes de jeunots qui feront mieux vibrer nos fesses molles de matures. Je fais partie de la seconde. Sauf pour les fesses molles.
Mais passons sur toute l'oeuvre --courte s'il en est-- des Moldy et concentrons nous sur cette chère Kimya. Pendant que son ami s'adonnait aux joies du crooning, la mama américaine s'occupait à réunir les fans indés de son précédent groupe avec des albums lo-fi et plutôt triste. Des cinquantaines de chansons plus tard, parlant de Mort, de Sexe et sentant bon les quartiers les moins chics de New York, mrs. Dawson allait sortir Remember That I Love You , à la couverture joliment dessinée par un autre antifolkeux Jeffrey Lewis, et qui allait lui ouvrir une nouvelle porte. Avec un son un brin moins amateur et des musiques plus joviales, le CD est portés aux honneur la communauté indie New-Yorkaise, voire mondiale quand sortira en 2008 le film JUNO, dont on retrouve dans la B.O. quelques titres de l'ex Moldy. Si les fans s'indignent un peu de ne pas avoir vu tant de monde lors de la sortie de l'excellent Hidden Vagenda, il n'en reste pas moins que tout le monde se retrouve un peu sur cet album, qui est à ce jour le plus connu de Kimya.
Quelques mois après la sortie du film de Jason Reitman donc, sortait Alphabutt, album transitoire et surtout réel conflit chez les auditeurs. Une partie le trouveront charmant et mignon, et une autre, dont je fais partie, estime que quand on a un minimum de neurones, on ne laisse pas ses hormones maternelles diriger sa musique et qu'on ne devrait pas avoir à pâtir de l'accouchement de madame Dawson. En effet, Alphabutt était un album infantile à défaut d'être enfantin, comme à l'accoutumé. Elle nous parle de son marmot, que l'on entend geindre sur quelques pistes, il y a du Kazoo, ça sent le pot de haricots-carottes-jambon blédina (tm) pour bébés et le talc bon marché. Une erreur fondamentale pour moi, car le fort de la dame était justement le paradoxe d'une écriture pointue et parfois même cruelle ou sociale (si, si) et l'apparente gaité ou naïveté de la composition musicale. Il est en somme bien inutile de rajouter de la chantilly sur de la crème, à moins de vouloir se provoquer volontairement une indigestion, ce qui fut donc le cas avec Alphabutt.
Nous voici 3 ans plus tard, et à Thunder Thighs de sortir. Un mois avant ce release, j'admets volontiers avoir été un brin troublé. La pochette est l'une des plus hideuse que l'antifolkeuse nous ait offerte, illustré par Alex Pardee, qui au passage illustre depuis quelques années déjà les albums de The Used, groupe émo mainstream d'aussi bon goût qu'un vomi de tapiocas. Je vois dans les gens invités Aesop Rock, rappeur à la célébrité relative en invité, ainsi que d'autres noms du monde indé qui ne m'inspirent pas la plus grande sympathie. C'est un album 'with friends' , le genre duo à tout va avec Céline Dion et Garou en guest star. Non, j'exagère pas. Le premier single est la piste éponyme de l'album, un morceau long et douloureux de 10 minutes, triste et lent, rappelant le houleux "Anthrax" sur le fameux Hidden Vagenda. Mitigée et enthousiaste à la fois donc.
Toujours est-il qu'une fois le CD en route, c'est une toute autre paire de manches ; on se retrouve avec une compilation, un best-of, un menu maxi sans frites. Comprenez un mélange maladroit de toute ce qui fut le succès de la songwritter dans les années passées. Le côté cheap and lofi Sir, avec la première piste "All I Could Do" , tandis que la seconde, ''Mare And The Bear'' se place plus dans l'horripilante et étouffante étoffe maternelle à la Alphabutt pré-cité. La suite ne suffit pas, la sauce ne prend pas. C'est toujours le problème avec les artistes qui ont une sorte de joie et d'innocence enfantine ou adolescente comme pouvait avoir les Moldy. Ils murissent, et avec l'âge arrive le recul, les visages blasés, la perte de la fraîcheur. Du coup, on obtient ce genre d'album qui tente de renouer avec la musicalité passée.
Mais à là réécoute --car il faut toujours réécouter un CD même s'il nous parait mauvais (surtout s'il nous parait mauvais j'ai envie de dire), il y a du mieux. Derrières les nombreuses instrumentations, couacs et choeurs se dessine des mélodies et de textes assez poignants comme on en trouvait encore il y a encore quelques temps sur les galettes.
Un album en demi-teinte qui marque l'entrée dans la vieillesse pépère de Kimya. Fini les "You've got to have dick to have dick in your mouth" (Moldy Peaches, "Rainbows"), pour qui aimait le groupe New-Yorkais, passez votre chemin. Fini aussi l'esprit revèche et punk et place aux charentaises.
A vrai dire, cet album n'est pas si mauvais, au contraire, plus on l'écoute, plus on y trouve des qualités, des arrangements. Mais ce n'est pas ça qu'on attend de l'ex-moldy. Si l'on voulait de la grande musique, on irait voir ceux qui sont bien plus fort pour ça qu'elle. Non, nous ne voulons que des joues rougissantes de sueur, des chants éraillées et des guitares acoustiques sur lesquels l'on branche des fuzz à tout va. Cet album a le défaut pour qui a suivi un peu la carrière de la songwritter de nous ramener à notre propre vieillesse. Il ne mérite certainement pas un traitement aussi dur, car il est tout de même bien mieux que son prédécesseur. Mais disons que je me base sur l'annotation "à éviter" qui suit la note. Que je m'explique, certes Thunder Thighs est un album moyen, médiocre, douteux, pas génial, douteux mais pas horrible, cependant symboliquement, nous n'aurons que deux manières de réagir : aimer sa qualité de composition indéniable ou refuser d'ouvrir les yeux sur notre vieillesse et aller chercher d'autres groupes de jeunots qui feront mieux vibrer nos fesses molles de matures. Je fais partie de la seconde. Sauf pour les fesses molles.
A éviter 6/20 | par Damned! |
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