Sons Of Frida
Bulgarian LP |
Label :
Believe |
||||
Lors d'un premier contact, humain, musical, du troisième type, les vingt premières secondes sont primordiales. Elles conditionnent durablement la bonne ou la mauvaise impression de ce que l'on voit, sent, entend.
Les premières mesures de "The Street" sont séduisantes. Des attaques de guitares tendues, avec alternance de sonorités, tantôt claires, tantôt distordues dans les accords lâchés, et une forme de mélodie prenante. La basse claque, l'ambiance plutôt sombre, et les maîtres à penser surgissent : Sonic Youth, ou dans une moindre mesure Shellac et Girls Against Boys.
Sons of Frida marque d'emblée des points : d'abord le son, très bon, ensuite la composition construite, pensée, avec un final énervé et noisy dans la lignée d'un "The Diamond Sea", on sent que le quatuor cherche plus qu'à se faire simplement plaisir dans l'expérimentation : il y a un effort de composition indéniable. Seule la voix me semble plus faible, mais elle sait se placer intelligemment sur la composition sans surcharger l'ensemble et en évitant les lignes trop riches, trop complexes, qui s'adapteraient mal au genre pratiqué. C'est donc avec plaisir que je poursuis l'écoute de ce Bulgarian LP, troisième production du groupe, "Burn" prenant la relève. Très Scott McCloud dans l'esprit, je rapprocherais également ce morceau de Carbonized époque "Screaming Machines." Les musiciens savent bien gérer les montées vers des plages sonores riches en distorsion et font montre d'un talent d'écriture plus que convaincant, les titres ne suivant pas systématiquement la même structure et s'étirant jusqu'à des onze minutes ("Cut The House.") De plus, la trompette en plein milieu de "Burn" est parfaitement intégrée, dans une ambiance de mariachi qui irait bien avec le film "Desperado", de même que l'interlude "Molly Spencer." Ce sont deux des temps forts de l'album.
Sons of Frida est également capable d'accélérations plus punk rock ("Quiche"), toujours dans un esprit Sonic Youth marqué (la voix est à s'y méprendre sur ce titre), je pense notamment à des titres tels que "Hey Joni" ou "Eric's Trip." Mais ce que j'apprécie particulièrement chez cette formation, c'est la dominante purement instrumentale des chansons, "Six And A Half" m'évoquant par exemple Red Sparowes avant de virer vers une pop noisy peut-être encore un peu verte, mais soutenue par une basse bien rêche et des riffs distordus au possible, parfaitement efficaces.
Ce LP s'achève sur "Cut The House" : arpège minimaliste passé en boucle et ponctuellement saccagé par des passages à la façon d'"Un ange passe", jusqu'à l'explosion finale : une nappe de bruit blanc qui s'achève sur cette mélopée de trompette omniprésente, rythmée par un air de samba...
Si Sons Of Frida a des influences, il n'en reste pas moins qu'il ne s'agit pas d'un simple clone. Suffisamment percutant et soucieux de construire des morceaux empreints d'une identité, le groupe propose un noise rock de qualité, tout à fait recommandable.
Les premières mesures de "The Street" sont séduisantes. Des attaques de guitares tendues, avec alternance de sonorités, tantôt claires, tantôt distordues dans les accords lâchés, et une forme de mélodie prenante. La basse claque, l'ambiance plutôt sombre, et les maîtres à penser surgissent : Sonic Youth, ou dans une moindre mesure Shellac et Girls Against Boys.
Sons of Frida marque d'emblée des points : d'abord le son, très bon, ensuite la composition construite, pensée, avec un final énervé et noisy dans la lignée d'un "The Diamond Sea", on sent que le quatuor cherche plus qu'à se faire simplement plaisir dans l'expérimentation : il y a un effort de composition indéniable. Seule la voix me semble plus faible, mais elle sait se placer intelligemment sur la composition sans surcharger l'ensemble et en évitant les lignes trop riches, trop complexes, qui s'adapteraient mal au genre pratiqué. C'est donc avec plaisir que je poursuis l'écoute de ce Bulgarian LP, troisième production du groupe, "Burn" prenant la relève. Très Scott McCloud dans l'esprit, je rapprocherais également ce morceau de Carbonized époque "Screaming Machines." Les musiciens savent bien gérer les montées vers des plages sonores riches en distorsion et font montre d'un talent d'écriture plus que convaincant, les titres ne suivant pas systématiquement la même structure et s'étirant jusqu'à des onze minutes ("Cut The House.") De plus, la trompette en plein milieu de "Burn" est parfaitement intégrée, dans une ambiance de mariachi qui irait bien avec le film "Desperado", de même que l'interlude "Molly Spencer." Ce sont deux des temps forts de l'album.
Sons of Frida est également capable d'accélérations plus punk rock ("Quiche"), toujours dans un esprit Sonic Youth marqué (la voix est à s'y méprendre sur ce titre), je pense notamment à des titres tels que "Hey Joni" ou "Eric's Trip." Mais ce que j'apprécie particulièrement chez cette formation, c'est la dominante purement instrumentale des chansons, "Six And A Half" m'évoquant par exemple Red Sparowes avant de virer vers une pop noisy peut-être encore un peu verte, mais soutenue par une basse bien rêche et des riffs distordus au possible, parfaitement efficaces.
Ce LP s'achève sur "Cut The House" : arpège minimaliste passé en boucle et ponctuellement saccagé par des passages à la façon d'"Un ange passe", jusqu'à l'explosion finale : une nappe de bruit blanc qui s'achève sur cette mélopée de trompette omniprésente, rythmée par un air de samba...
Si Sons Of Frida a des influences, il n'en reste pas moins qu'il ne s'agit pas d'un simple clone. Suffisamment percutant et soucieux de construire des morceaux empreints d'une identité, le groupe propose un noise rock de qualité, tout à fait recommandable.
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
En ligne
383 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages