Laibach
WAT |
Label :
Mute |
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Lorsque l'envie me prend d'écouter de l'électro, du gros son de machine qui martèle, oppresse et compresse l'air gravitant autour de mes tympans, j'ai dans ma cédéthèque quelques atouts de choix que je sors en cette occasion. Je ne vais pas les énumérer ici, ceux qui n'aiment pas Laibach ne se sont pas donnés la peine d'ouvrir la chronique et ceux qui aiment la bonne grosse électro n'ont sans doute pas besoin de mes conseils pour se régaler les cages à miel. Bref. En cette occasion donc, j'appelle à moi Wat de Laibach.
"B. Mashina" pose d'entrée des bases en béton armé : rythme martial écrasant, voix profonde, imposante, déclamant son texte, son discours politique. "There is no force, no money and no power to stop us now and change our faith." Groupe marginal, ne suivant que sa philosophie, Laibach appose sur chacune de ses productions une identité unique, un talent n'ayant que peu de concurrents.
"Tantz Mit Laibach", c'est du Rammstein débarrassé de ses grosses guitares et s'évertuant à faire bouger un dance floor composé d'haltérophiles russes piqués à la cortisone, "Du Bist Unser" flirte avec des sonorités Dub, mais nous sommes très loin du soleil de Jamaïque. Leur lumière à eux ne réchauffe pas. Si les chœurs virils, scandés à l'unisson, devaient faire bouger quelque chose, ce serait les jambes, en cadence façon pas de l'oie, les bras balançant tels des métronomes de chaque côté du corps. Ici, on ne parle pas d'une musique électronique qui émoustille les coiffeurs et fait se trémousser la jeunesse, un sourire béat d'extase feinte répandu sur le visage. Il s'agit là d'une électro dure, qui pousse à danser la gorilla comme une brute avec la souplesse d'un playmobil. Les titres s'enchaînent, le corps se tend sous les coups de boutoir qu'assènent les Lithuaniens. "Ende" laisse espérer un peu de repos. Le tempo ralentit mais la voix, inquiétante, happe tout l'oxygène. Il faut se résoudre à subir la montée en puissance du morceau, qui n'explose pas. On attendait l'impact et cette attente est bien pire que l'impact lui-même.
Le reste de l'album est dans la même veine, à la fois grandiloquent, somptueux dans ses arrangements, monstrueux de puissance sans démonstration outrancière. L'album s'achève sur un des meilleurs morceaux de Wat : "Anti-semitism." Les cordes se mélangent au martèlement indus sur un rythme d'une rare pesanteur et le chant donne encore une fois toute la mesure de son charisme. Rarement chanté et d'avantage scandé que parlé, il est en grande partie responsable de la fascination qu'exerce la musique du groupe.
Y a pas à tortiller, ce skeud est juste parfait. Encore faut-il aimer se faire malmener...
"B. Mashina" pose d'entrée des bases en béton armé : rythme martial écrasant, voix profonde, imposante, déclamant son texte, son discours politique. "There is no force, no money and no power to stop us now and change our faith." Groupe marginal, ne suivant que sa philosophie, Laibach appose sur chacune de ses productions une identité unique, un talent n'ayant que peu de concurrents.
"Tantz Mit Laibach", c'est du Rammstein débarrassé de ses grosses guitares et s'évertuant à faire bouger un dance floor composé d'haltérophiles russes piqués à la cortisone, "Du Bist Unser" flirte avec des sonorités Dub, mais nous sommes très loin du soleil de Jamaïque. Leur lumière à eux ne réchauffe pas. Si les chœurs virils, scandés à l'unisson, devaient faire bouger quelque chose, ce serait les jambes, en cadence façon pas de l'oie, les bras balançant tels des métronomes de chaque côté du corps. Ici, on ne parle pas d'une musique électronique qui émoustille les coiffeurs et fait se trémousser la jeunesse, un sourire béat d'extase feinte répandu sur le visage. Il s'agit là d'une électro dure, qui pousse à danser la gorilla comme une brute avec la souplesse d'un playmobil. Les titres s'enchaînent, le corps se tend sous les coups de boutoir qu'assènent les Lithuaniens. "Ende" laisse espérer un peu de repos. Le tempo ralentit mais la voix, inquiétante, happe tout l'oxygène. Il faut se résoudre à subir la montée en puissance du morceau, qui n'explose pas. On attendait l'impact et cette attente est bien pire que l'impact lui-même.
Le reste de l'album est dans la même veine, à la fois grandiloquent, somptueux dans ses arrangements, monstrueux de puissance sans démonstration outrancière. L'album s'achève sur un des meilleurs morceaux de Wat : "Anti-semitism." Les cordes se mélangent au martèlement indus sur un rythme d'une rare pesanteur et le chant donne encore une fois toute la mesure de son charisme. Rarement chanté et d'avantage scandé que parlé, il est en grande partie responsable de la fascination qu'exerce la musique du groupe.
Y a pas à tortiller, ce skeud est juste parfait. Encore faut-il aimer se faire malmener...
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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