Nico

The Frozen Borderline

The Frozen Borderline

 Label :     Rhino 
 Sortie :    jeudi 19 avril 2007 
 Format :  Compilation d'inédits / CD   

The Frozen Borderline est une compilation en deux CD qui fait revivre ou renaître deux pièces maîtresses de l'œuvre de Nico, accompagnées de morceaux inédits et versions différentes, tous plus sublimes et indispensables les uns que les autres.

The Marble Index (1968)
Imaginez une forêt enneigée, une nuit de pleine lune, en Germanie. Des arbres difformes, maladifs et nus. Dans une clairière, une chapelle en ruine à laquelle s'accroche le lierre. La nature reprend ses droits. Au détour d'un chemin, alors que vous êtes perdu, une femme vêtue d'un manteau à capuche passe à cheval devant vous. Sa monture se cabre, puis vous la perdez de vue. Pour toujours. Vous n'oublierez jamais cette fulgurante apparition, sa beauté glacée et marmoréenne, sa blondeur ingénue et cruelle, son expression vide et énigmatique. Vous êtes né de ce rein, mais le Rhin ne vous sépare-t-il pas ?

Desertshore (1970)
Dans un autre rêve, diurne ou nocturne, vous êtes dans le lointain Sahara, le désert par excellence, ou plutôt dans le Sahel, le "rivage du désert" pour les Arabes. Au milieu de cette immensité vide semblable à un océan, vous apercevez au loin une silhouette féminine chevauchant un pur sang. Précédé par un jeune enfant. La femme, c'est la même. L'enfant, n'est-ce pas vous ? Cette lointaine apparition vous glace les sangs, alors même que le précieux liquide était prêt à bouillir dans vos veines. Vous pensiez avoir atteint le bout de votre périple, mais vous êtes toujours au milieu de nulle part. Comme au milieu de l'océan Atlantique qui borde ce désert. Les Atlantes, ce peuple est-il perdu ou seulement né de votre imagination ?

Dans les deux cas, les sons qui vous parviennent émanent d'un lointain Moyen Age, revu et corrigé par le romantisme et l'expressionnisme allemands. Gothiques. Comme les Ostrogoths de l'Est ou les Wisigoths de l'Ouest. Barbares.
Chant plaintif, triste et monocorde. En anglais, en allemand et en français. Parmi les langues de Babel des voisins ennemis. Mais jamais en latin, malgré un titre dans cette langue morte. Rome est perdue mais toujours vivante. La peur, la colère contenue, la haine ravalée. Rythmes décharnés. Berceuses cauchemardesques. Sanglots de violes. Doigts crochus du clavecin. Harpe de harpie. Atermoiements d'harmonium et d'orgue de Barbarie. La Germanie des Barbares (et la barbarie nazie ?) ou la terre des Berbères devenue Arabie. Ils vous fascinent mais peuvent vous perdre à jamais. Il vous faudra sortir de cet âge moyen. Il vous faudra oublier cette mère, cette femme, cette sœur, cette fille. Ce Paradis perdu ou cet Enfer. C'est infiniment complexe et c'est infiniment simple. D'une simplicité biblique. D'une simplicité évangélique. Une bonne nouvelle. Une Renaissance.


Intemporel ! ! !   20/20
par Gaylord


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