The B-52's
Cosmic Thing |
Label :
Reprise |
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Dans la discographie irrégulière des B-52'S, on peut affirmer qu'il y a des creux et des sommets. Cosmic Thing est un large sommet, un disque qui met de bonne humeur, qui entraine sur des rythmes imparables et des mélodies chaloupantes... Même pour un quadra gothique comme moi (rires). Cet album m'a accompagné pendant l'été 89 et je remarquais avec grand plaisir qu'ils passaient allégrement aussi à la radio. D'inspiration festif, on a parlé de surf music tellement l'ambiance est détendue. On pourra dire qu'après la mort de Ricky Wilson, frère de Cindy, les membres du groupe ont voulu faire un break salvateur qui aura duré 3 ans. Bien leur en a pris, car aucune trace de cet événement dramatique ne transparait à l'écoute des 10 morceaux présents... Le succès commercial (quatrième au Billboard américain) n'empêche pas la qualité qui se trouve ici. Même si trois singles furent tirés de cet album, j'ai du mal à trouver un morceau faible. Dans tous les morceaux, Cindy Wilson, Kate Pierson et Fred Schneider s'en donnent à cœurs jouasses à croiser leurs chants, à s'unir en chœur, s'affronter joyeusement avec des rythmiques imparables, une guitare scintillante, une basse au diapason et des synthés cheaps. Comment ne pas se trémousser sur "Love Shack" tube interplanétaire, comment ne pas aimer ces trois voix immédiatement identifiables mises en orbite par un rythme sautillant sur "Cosmic Thing"? Comment ne pas fondre sur la mélodie de "Deadbeat Club" ? Il faut être totalement dépressif pour ne pas aimer ce grand clin d'œil aux insouciantes années 60, et remis au gout du jour en cette année 89... Je crois que c'est un des disques les plus positifs de ma discothèque.
"The Love Shack is a little old place, where we can get together, Love Shack bay-bee! Love Shack baby!" : Imparable, jouissif et désormais intemporel...
"The Love Shack is a little old place, where we can get together, Love Shack bay-bee! Love Shack baby!" : Imparable, jouissif et désormais intemporel...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Foreth |
Posté le 12 juin 2016 à 15 h 47 |
Nous sommes en 1986. Le groupe B-52's est à l'arrêt depuis le décès de leur guitariste Ricky Wilson (complications d'une maladie due au sida) en octobre 1985. Au même moment, l'album Bouncing Off The Satellites sort. C'est un échec commercial pour le groupe, qui, reclus a cause de ce décès, décide pour des causes évidentes de ne pas assurer la promo de ce nouvel album. Un clip est cependant tourné, ainsi qu'une photo promo qui montre les quatre membres restants du groupe. En 1987, le groupe fait une apparition à la TV anglaise (playback de trois morceaux puis interview dans un parc d'attractions). Là, il est question de leur avenir. Le groupe répond qu'il sera bientôt de retour et veut désormais incorporer à sa musique des choses qui lui tient à cœur : la lutte pour l'environnement, les droits des animaux mais également pour la reconnaissance des communautés homosexuelles (Kate Pierson est bi, Fred Schneider et Keith Strickland sont gays) ainsi que la recherche contre le sida. A partir de ce moment, plus de nouvelles du groupe qui, l'espace d'une année et quelques mois composent ce qui deviendra Cosmic Thing.
Flash forward en juin 1989. L'album vient de sortir et triomphe, autant au niveau des critiques que du public. Trois singles sont mis en avant et un en particulier cartonne. Il s'agit bien évidemment de "Love Shack", qui dés lors fait danser la planète entière. L'album est coproduit par Nile Rodgers (ex Chic) et Don Was (exit donc, les expérimentations). D'un point de vue sonore, l'album retrouve un feeling plus organique, un feeling que le groupe avait volontairement mis de côté depuis l'album Wild Planet (1980). Cela est dû a la remise au placard des synthés et boites a rythmes et pour la première fois, le groupe fait appel a des musiciens complémentaires. Ainsi, la batterie fait son grand retour, et la guitare basse est introduite pour la première fois dans le son B-52's (les parties de basse étaient auparavant jouée au synthé par Kate Pierson). Un autre changement majeur est la place qu'occupera désormais Keith Strickland au sein du groupe. A partir de cet album, il devient le guitariste (en remplaçant définitivement R.Wilson) et donc le seul compositeur/arrangeur officiel du groupe.
Cosmic Thing est dans son intégralité un album pop, qui tranche définitivement avec ses prédécesseurs directs. C'est donc un album inattendu du point de vue critique, avec (au moins) quatre morceaux "vedettes", qui sont tous entrés dans la postérité. Pour le groupe en lui même, c'est l'album de la guérison (surtout pour Cindy Wilson, chanteuse et petite sœur du défunt Ricky pour qui le processus d'écriture et de composition sans son frère fût très difficile), ce qui va au final leur permettre de mieux s'imposer. L'album déborde d'amour, de joie et de bonne humeur. Chose peu rare chez les B-52's me diriez-vous, mais jamais à ce point encore. Il suffit d'observer le succès d'un morceau tel que "Love Shack" dans n'importe quelle soirée pour en comprendre l'impact direct.
Le revers de la médaille, c'est que le groupe perds au change son côté disons le plus expérimental et le plus loufoque. Alors que les deux premiers disques (The B-52's, 1979 et Wild Planet) sont complétement fous, Cosmic Thing est plutôt doucement fou. C'est-à-dire que les morceaux sont plus sages, posés et (peut-être même trop) prévisibles. C'est là le principal défaut de cet album, et des deux qui vont suivre par la suite (et dans des dimensions plus grandes encore dans les lives puisque les setlists sont quasi toutes identiques depuis la tournée 1989/1990). Le fan qui est habitué aux disques antérieurs du groupe sera sûrement attendri par autant d'amour et de joie dans les morceaux, mais ne retrouvera pas la "magie" des quatre (cinq si on compte Mesopotamia) albums précédents. Il faut donc se rendre à l'évidence : avec le décès de Ricky Wilson, les B-52's perdent la "magie" originelle et décident de contrebalancer en prenant une nouvelle direction moins "risquée" mais plus facile d'accès. La preuve, Good Stuff trois ans plus tard mais aussi Funplex 19 ans après, la formule reste la même, le succès aussi, et c'est dommage quand on connait vraiment le potentiel du groupe.
En conclusion, Cosmic Thing reste un solide album de musique pop qui convient parfaitement à une ambiance estivale. Les deux faces/parties du disques suggèrent un côté "flâneries sous le soleil d'Athens, Géorgie" puis à partir de "Roam" un côté plutôt "voyage, découverte du monde et paix intérieure". De façon à résumer tout mes propos, ce sera sûrement l'album préféré des néophytes et de "ceux qui connaissent les B-52's uniquement par l'intermédiaire de Love Shack". C'est a mon sens un album possédant un grand potentiel pas assez exploité. Comme tout le monde, je suis touché par tous les sentiments fort que le groupe a réussi à intégrer au disque, mais je reste intimement convaincu que Cosmic Thing marque le début de la fin d'un super groupe...
Flash forward en juin 1989. L'album vient de sortir et triomphe, autant au niveau des critiques que du public. Trois singles sont mis en avant et un en particulier cartonne. Il s'agit bien évidemment de "Love Shack", qui dés lors fait danser la planète entière. L'album est coproduit par Nile Rodgers (ex Chic) et Don Was (exit donc, les expérimentations). D'un point de vue sonore, l'album retrouve un feeling plus organique, un feeling que le groupe avait volontairement mis de côté depuis l'album Wild Planet (1980). Cela est dû a la remise au placard des synthés et boites a rythmes et pour la première fois, le groupe fait appel a des musiciens complémentaires. Ainsi, la batterie fait son grand retour, et la guitare basse est introduite pour la première fois dans le son B-52's (les parties de basse étaient auparavant jouée au synthé par Kate Pierson). Un autre changement majeur est la place qu'occupera désormais Keith Strickland au sein du groupe. A partir de cet album, il devient le guitariste (en remplaçant définitivement R.Wilson) et donc le seul compositeur/arrangeur officiel du groupe.
Cosmic Thing est dans son intégralité un album pop, qui tranche définitivement avec ses prédécesseurs directs. C'est donc un album inattendu du point de vue critique, avec (au moins) quatre morceaux "vedettes", qui sont tous entrés dans la postérité. Pour le groupe en lui même, c'est l'album de la guérison (surtout pour Cindy Wilson, chanteuse et petite sœur du défunt Ricky pour qui le processus d'écriture et de composition sans son frère fût très difficile), ce qui va au final leur permettre de mieux s'imposer. L'album déborde d'amour, de joie et de bonne humeur. Chose peu rare chez les B-52's me diriez-vous, mais jamais à ce point encore. Il suffit d'observer le succès d'un morceau tel que "Love Shack" dans n'importe quelle soirée pour en comprendre l'impact direct.
Le revers de la médaille, c'est que le groupe perds au change son côté disons le plus expérimental et le plus loufoque. Alors que les deux premiers disques (The B-52's, 1979 et Wild Planet) sont complétement fous, Cosmic Thing est plutôt doucement fou. C'est-à-dire que les morceaux sont plus sages, posés et (peut-être même trop) prévisibles. C'est là le principal défaut de cet album, et des deux qui vont suivre par la suite (et dans des dimensions plus grandes encore dans les lives puisque les setlists sont quasi toutes identiques depuis la tournée 1989/1990). Le fan qui est habitué aux disques antérieurs du groupe sera sûrement attendri par autant d'amour et de joie dans les morceaux, mais ne retrouvera pas la "magie" des quatre (cinq si on compte Mesopotamia) albums précédents. Il faut donc se rendre à l'évidence : avec le décès de Ricky Wilson, les B-52's perdent la "magie" originelle et décident de contrebalancer en prenant une nouvelle direction moins "risquée" mais plus facile d'accès. La preuve, Good Stuff trois ans plus tard mais aussi Funplex 19 ans après, la formule reste la même, le succès aussi, et c'est dommage quand on connait vraiment le potentiel du groupe.
En conclusion, Cosmic Thing reste un solide album de musique pop qui convient parfaitement à une ambiance estivale. Les deux faces/parties du disques suggèrent un côté "flâneries sous le soleil d'Athens, Géorgie" puis à partir de "Roam" un côté plutôt "voyage, découverte du monde et paix intérieure". De façon à résumer tout mes propos, ce sera sûrement l'album préféré des néophytes et de "ceux qui connaissent les B-52's uniquement par l'intermédiaire de Love Shack". C'est a mon sens un album possédant un grand potentiel pas assez exploité. Comme tout le monde, je suis touché par tous les sentiments fort que le groupe a réussi à intégrer au disque, mais je reste intimement convaincu que Cosmic Thing marque le début de la fin d'un super groupe...
Correct 12/20
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