Bad Brains

Cet enregistrement est un peu aux Bad Brains ce qu'est le Loco Live aux Ramones : un incontournable. Le Punk est une musique faite pour la scène. Il faut de la sueur, des crachats, du larsens, des pogos, que le chanteur gueule à s'en faire péter un anévrisme... Pari réussi pour les Bad Brains, cet album fait transpirer vos enceintes. Tout se fait dans l'urgence, les morceaux ne dépassent que rarement les deux minutes, enchaînés sans temps mort, l'espace d'une inspiration. On a soif pour eux...
Cet album provoque une forme de regressus chez l'auditeur (enfin, chez moi...) Envie de piquer une pointe de vitesse avec ma mob trafiquée, de ressortir ma vieille paire de dock, de piquer une suée en faisant du putain de "air guitar" avec un manche à balai, de boire des bières sous un soleil de plomb (bon, j'ai pas dû grandir parce qu'à part pour la mob, je fais encore tout le reste...) Mais très franchement, parmi les groupes punks qui ont fleuri aux Etats-Unis dans les années 80, les Bad Brains font partie de l'élite et ils auraient mérité un bien meilleur sort que leur simple succès d'estime... Surtout si l'on prend en compte l'engouement pour le punk mélodique de la décennie suivante (Green Day, Offspring, NOFX & Co.) qui, à mon sens, a tout pompé sur ses illustres aînés : sens de la mélodie, accords barrés simples mais pas simplistes et un format de chanson calibré pour les passages en radio.
Comme dans tous ses enregistrements, le groupe laisse parler ses penchants reggae et rastafari à trois ou quatre reprises, histoire de faire un instant retomber la pression pour mieux vous reprendre de volée derrière... trois minutes, c'est largement suffisant pour se rouler un joint, et les 17 titres de ce Live épileptique valent bien un sauna et deux heures de jogging. Jubilatoire ! Un album que tous les Punks Rockers devraient ranger à côté de leur exemplaire de Viva Bertaga !