Spacemen 3

Sound Of Confusion

Sound Of Confusion

 Label :     Glass 
 Sortie :    1986 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Sans doute plus connue pour avoir enfanté un sport qui célèbre le coup de boule et le toucher de testicules, Rugby, ville moyenne d'Angleterre paumée en son centre, mériterait pourtant quelques lignes mémorielles pour l'autre évènement considérable qui lui est dûe : la rencontre en 1982 de Peter Kember et Jason Pierce.
Deux étudiants en école d'art (l'étudiant en école d'art est au rock ce que le portugais est à la maçonnerie) qui se découvrent une passion commune pour le rock et les substances stupéfiantes. Car ces gens-là, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, sont du genre 10 drogues et alcools par jour plutôt que 10 fruits et légumes. Et on imagine sans mal leur discothèque perso à ces deux junkies heureux : du Velvet, du Suicide, du Stooges et une ou deux compile nuggets, pas plus. Transe et psychédélisme sont leur maîtres mots et ces quelques références sont amplement suffisantes pour en faire leur dico.
Armé de ce Larousse de poche, le duo officiant sous le nom assez évocateur de Spacemen 3, n'envoie sa première missive qu'en 86, Sound Of Confusion. 4 ans d'attente, 4 ans de shows défoncés avant de parvenir enfin à balancer sur disque leur rock anaphorique. Pas encore de magnifiques dérives gospel ou autres indolents passages, ici tout est brut de fonte. Et ce n'est pas pour nous déplaire. Psyché carbonisé en mode minimale qui s'étire jusqu'à plus neurone. Que c'est bon d'être hébété ainsi. Alors premier parfait ? Non...
Hormis peut-être une production garage qui ne plaira pas à tout le monde (à commencer par le groupe lui-même), le hic, le seul, le vrai, c'est que Sound Of Confusion manque d'originaux dans ces offrandes. Reprises en quantité (13th Floor Elevators, Stooges, Juicy Luicy), certes inspirées, voire très très inspirées, mais reprises quand même. Et quand ce n'est pas une reprise c'est un plagiat : "OD Catastrophe" pompe allégrement le "TV Eye" d'Iggy et ses amis, tandis que "Hey Man" s'impose comme une relecture non avouée du "Amen" d'Otis Redding. Hommage diront certains. Mouais... Toujours à propos de reprises, on se réjouira tout de même que la réédition CD nous gratifie en bonus de l'EP Walking With Jesus (marcher avec Jesus... tout un programme) contenant les 17 minutes affolantes d'un "Rollercoaster" revisité façon chaotique bourgeonnant.
Ce n'est qu'un début. Du proto-Spacemen pourrait-on dire. Le groupe étirant rapidement ses contrées vers des cieux plus ambitieux. Un groupe qui nous rappelle en ces temps moraleux, que la drogue quoi qu'on en dise, et ben c'est vachement bien. Merci à eux.


Bon   15/20
par Sirius


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