Head Automatica

Decadence

Decadence

 Label :     Warner 
 Sortie :    mardi 17 août 2004 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Véritable Bric-à-brac américano-branchouille instigué par Darryl Palumbo de Glassjaw et Dan The Automator, Head Automatica est capable du meilleur comme du pire. La suite de la phrase consisterait à déclarer que c'est dans le pire qu'il est le meilleur, mais laissons à Decadence le bénéfice du doute quant aux aspirations musicales de nos gugusses.
L'album est un gros patchwork sonore car constitué de coq-à-l'ânes permanents, entre rock, funk, trip-hop, reggae, pop, r'n'b. Certains groupes parviennent à un résultat homogène, mais Head Automatica n'est pas toujours assez habile pour ne pas tomber parfois dans la démonstration. La plupart des titres sont plutôt efficaces pour rentrer dans la tête, prennent même aux tripes à quelques occasions, notamment lorsqu'il s'agit de faire du rock (l'entraînant "Brooklyn Is Burning", l'impressionnant trip funk-rock "At The Speed Of A Yellow Bullet" et un ou deux autres titres très sympathiques). Cependant, on ne peut échapper au sentiment qu'on n'est jamais bien loin du défaut de fabrication.
La production de Dan The Automator est très soignée et abondante, parfois impressionnante (les morceaux reggae, tous réussis et intéressants, comme "Mu-Shu Pork Empire"), devient souvent encombrante au point de s'acharner à expérimenter, et nous souffle à l'oreille qu'on à affaire à des exercices de style fabriqués en studio. Le côté r'n'b au rabais de "Disco Hades" rend le tout ridicule, et les dissonances de "I Shot Andy Warhol" rendent le morceau carrément inécoutable. Et lorsque ce n'est pas le traitement, ce sont les compositions elles-mêmes qui rebutent : incomestible concession commerciale ("Tara Reid Is A Whore" ou le générique MTV parfait), ballade romanticul-cul (le miel colle au doigts sur "Head Automatica Sound System"), rock ouvertement plagié ("Negro Spiritual" est entraînant, mais il faudra penser à le rendre à The Hives) ...
Seul guide omniprésent, le chant de Palumbo permet un tant soit peu de se retrouver, avec un gros travail sur les mélodies et les harmonies vocales. Vu qu'on retient ici beaucoup de refrains une fois le disque terminé, on peut dire que le bonhomme à fait sa part du boulot. Un travail bien éloigné de celui qu'il fournissait avec son groupe post-hardcore, c'est sûr, mais on arrive aisément à se passer des hurlements dans ces styles de musique essentiellement mélodiques. Pour peu que l'on soit indulgent avec les petits tics vocaux du chanteur, c'est surtout lui qui parvient à nous faire passer un bon moment dans les parties les plus rudes de l'album, malgré le tout le talent de Dan The Automator.

Decadence est un bon produit commercial, il a d'ailleurs eu un certain succès à sa sortie, car la forme est plus que sympa. Sur le fond, c'est le brouillon d'un groupe qui n'a pas encore choisi, et qui a du potentiel dans pas mal de domaines. Ne reste plus qu'à laisser mûrir un peu...


Correct   12/20
par X_YoB


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