Turbonegro

Ass Cobra

Ass Cobra

 Label :     BoomBa 
 Sortie :    mercredi 01 mai 1996 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Ass Cobra est le troisième album des Turbonegro, et le premier à présenter un réel intérêt. Rappelons que le groupe avait sorti "Hot Cars And Spent Contraceptive", absolument inaudible, et "Never Is Forever", d'une nullité affligeante (exception faite du titre "Timebomb"). Avant de commencer, je précise qu'il ne faut PAS prendre ces gars là au premier degré, parce que leur look immonde et les paroles impensables pourraient vous faire hurler. (pour l'exemple: se reporter aux paroles de "Hobbit Motherfuckers").

En tout cas, avec Ass Cobra, le groupe n'est pas là pour rigoler. Ce disque est assurément le plus sombre et le plus malsain de leur discographie, et n'a pas grand chose à voir avec le Apocalypse Dudes à venir. Ass Cobra, c'est une demi-heure de death-punk ultra violent, des riffs de guitare vraiment méchants, et hurlements. Le son crade ne fait qu'en rajouter à l'aspect glauque de l'ensemble ("Bad Mongo").

Et avec ça, les Turbonegro signent quelques titres on ne peut plus efficaces. Des morceaux comme "Denim Demon" ou "Midnight NAMBLA" sont de vraies bombes, le jeu de guitare meurtrier de "Black Rabbit" est dévastateur, et "I Got Erection" est tout simplement un titre d'anthologie (au second degré, toujours). Le problème, c'est que tous les titres ne sont pas comme ça. Dans ce disque, s'il y a un quart d'heure qui dépote sévère, il y a aussi un quart d'heure plutôt médiocre et vite oubliable.

Ass Cobra n'est pas un album essentiel et est très loin de son successeur Apocalypse Dudes (RIEN ne vaut Apocalypse Dudes, n'oubliez jamais cela). N'empêche, un tel concentré de méchanceté ne se croise pas tout les jours.


Pas mal   13/20
par Mathieu


 Moyenne 15.50/20 

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Posté le 14 juin 2006 à 21 h 41

Le légendaire groupe norvégien a eut une jeunesse, en 1996. Bien avant de devenir la coqueluche musicale des poètes MTViens de Jack-Ass, Turbonegro s'inventait un monde. Cuir, jeans, chaînes, paroles provocantes, rouge à lèvres et discours ambigu agrémentait alors leur musique et construisait une imagerie à la lisibilité complexe. Que penser en effet de ce groupe de deathpunk (comme il aiment se définir) se permettant de reprendre rigoureuse le graphisme de Pet Sounds des Beach Boys, un des plus inattaquables chef d'oeuvre de la musique du 21ème siècle ? Bref, tout est fait ici pour nous dérouter en terme d'imagerie et l'objectif y est largement atteint.

On aurait donc pu s'arrêter là, battre en retraite devant cette montagne de stupidité et de provocation grasse qui s'offrait à nous. Peu courageux, on serait vite rentré au refuge boire un chocolat puis, calmés de cette impression visuelle peu auguste, nous serions tranquillement redescendus dans la vallée. S'était sans compter sur notre témérité et notre envie de comprendre cet ovni culturel par son contenu. Notre ascension par la face sud, plus clémente, commençait donc. Elle nous réservait bien des surprises.

On avait en effet faillit passer à coté d'un des plus grands disques de punk des années 90. D'une violence sale et inquiétante, l'univers musical de Turbonegro s'affirme de chansons en chansons. Délivrant un son de guitare oppressant et incisif, une rythmique tranchante et d'une aridité rare ainsi qu'un chant aussi sain qu'une bouche d'égout devant la sortie d'un sex shop. Inutile ici d'énumérer les chansons constituant les meilleurs moments de l'album. A l'écoute, celles-ci se détachent sûrement trop tôt d'autres chansons moins évidentes. Elles traduisent pourtant bien la qualité d'écriture et les tendances mélodiques dont le groupe fera preuve deux ans plus tard.

Le chemin alors parcouru par Turbonegro s'avérera d'une banalité décevante. En 1998, le groupe enregistrera son chef-d'oeuvre, évident et plébiscité, Apocalypse Dudes. Plus produit et formaté, le disque fera hurler les fans les plus radicaux, implorant un retour rapide à l'atmosphère plus spontanée et malsaine de Ass Cobra.
Excellent !   18/20







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