Tanger

Le Détroit

Le Détroit

 Label :     Mercury 
 Sortie :    mardi 04 avril 2000 
 Format :  Album / CD   

Evasion, amour, poésie et exaltation, ce sont bien ces quatre mots qui viennent en tête en une folle ivresse quand on franchit Le Détroit. Pour finir de réaliser un tel disque qui s'est élaboré durant une année, Philippe Pigeard et ses acolytes sont retournés dans leur bout d'Afrique du Nord, faisant venir par-là même dans le palais où ils ont élu domicile Gary Lucas (les guitares magiques dans "Mojo Pin" et "Grace" de feu Jeff Buckley, c'est lui) et le batteur Billy Ficca qui a officié dans le groupe Television. A cela également, les gars de Tanger ont partagé des sessions d'improvisations avec un groupe local marocain appelé Dar Gnawa et sortiront, avec eux, quatre morceaux dont "Petit Socco" et "The New "So Long, Marianne", adaptation à l'orientale de la chanson de Leonard Cohen.

Le résultat, après des orchestrations ajoutées et dirigées par David Whitaker au studio Olympic de Londres et le mixage de tout ça, donne un album grandiloquent, nimbé de parfums lointains et proches liés par un cordon entre Paris et le Maroc. Des titres comme "Le Détroit", "Danse", "Paris, 1999", "A Toi La Seule", ici, font partie des délices à boire comme des nectars. Après le rock psychédelique "L'Internationale Hallucinex", "A Travers Soie" offre une jolie polissonnerie dub et sussureuse.

Le Détroit est un grand jardin varié alliant pop rock, musique Gnawa et musique classique, où se promènent les textes chantés d'un Philippe Pigeard souvent bien extasié!


Intemporel ! ! !   20/20
par Pascha


 Moyenne 18.00/20 

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Posté le 21 août 2012 à 17 h 06

Philippe Pigeard (chanteur, auteur, poète, chamane) et Christophe Van Huffel (guitariste, compositeur, sorcier d'ambiances) sont un peu les Morrison/Manzarek du rock français. Sauf que ... sauf que ... Il n'y a pas eu la même trainée de poudre derrière leurs albums que pour les psychés ricains. Et quel dommage.

Hiver 1998, j'assiste par hasard aux Black Sessions de Bernard Lenoir. Un groupe français s'installe sur des tapis volants. Premières notes de "L'immodeste Attitude" égrenées. La découverte. La transe. Le coup de foudre. L'éclat. Tout y est. La poésie, le magnétisme, l'indécence du rock, les improvisations du jazz. Le lendemain je me précipite chez mon disquaire préféré pour sortir sous le bras avec leur 1er EP et l'album La mémoire insoluble. Que j'écoute en boucle.
Alors quand sort en 2000 Le Détroit je tremble d'incertitude. Je décellophane anxieux l'objet, j'appuie sur Open/Close, je pose délicatement la rondelle aux couleurs jaunes d'orient sur le plateau, de nouveau Open/Close. Play ...
Immédiatement Tanger nous emmène à nouveau dans sa fusion parfaite de sonorités, de couleurs, d'ambiances. L'écriture reste toujours aussi ciselée ("À Toi La seule", "Aux Lumières De Six Heures"), les riffs meurtriers ("Oui Peut-Être"), les arrangements subtils.
Avec Tanger on navigue en permanence entre la chanson française, le rock, le jazz, les influences orientales. Mais c est toujours réalisé avec intelligence.
(merci aussi Gary Lucas sur ce disque !!).

Tanger est (était ?) un grand groupe. À ranger dans la catégorie "groupe qui a une sacrée classe". Ce disque le prouve.
Très bon   16/20







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