Chris Brokaw
Red Cities |
Label :
Atavistic |
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En marge de The New Year, Chris Brokaw bricole dans l'ombre des albums à sa mesure, tout seul à la guitare et aux percus.
Je ne sais pas qui, mais quelqu'un a dit qu'un gentleman c'était une personne qui savait jouer de la cornemuse et qui n'en jouait pas. Quand on a entendu la voix de Chris Brokaw, on se dit qu'il faut avoir bien la classe pour s'appeler Chris Brokaw et se passer de sa voix sur tout un album.
Red Cities est donc une suite de 14 instrumentaux, morceaux dont la voix est absente. Mais son souffle est présent un peu partout dans le disque, dans chaque silence, chaque interstice.
Qu'est-ce qui me plaît dans cet album ?
C'est avant tout ce mélange de puissance et d'introspection. Mais aussi la variété des ambiances. La beauté du jeu de guitare de Chris Brokaw, parce que Chris Brokaw est un grand guitariste, un de ceux qui savent éviter les bavardages, aller à l'essentiel sans pour autant se complaire dans le simplisme ou le minimalisme.
Cet album est un peu la traversée solitaire d'un désert urbain. Quelque chose comme une quête de soi, même si ça paraît bête à dire. Une espèce de gravité, de celles qui habitent ceux qui sont hantés par l'idée d'une perfection formelle, ceux qui ont compris que la forme prime.
Cette gravité générale n'empêche évidemment pas des titres plus gais d'apparaître, comme le pétillant "Topsfield State Fair", traversé tout de même de nuances plus mélancoliques qui se dessinent ici ou là au cours du morceau. Enfin, c'est magnifique de subtilité, d'une richesse harmonique loin de toute sophistication couillonne.
Brokaw évite à merveille les clichés post-rock. Aucun morceau ici ne ressemble à une impro de début de répète... C'est élaboré dans la composition, joué fièrement, avec ce qu'il faut de retenue pour ne pas tomber dans l'emphase ou le m'as-tu-vu.
Tout ça fait des titres d'une grande qualité : l'intro "Gauntlet" ou l'étrange "Bath House" zebré de larsens. On côtoie parfois le sublime, sur "King Ferdinand" notamment, titre lourd mais emmené, sale et fier, avec des notes au glockenspiel qui éclatent dans une atmosphère oppressante.
Très réussi aussi "Dresden Promenade", et sa progression atypique, tout comme l'excellent "Calimoxcho", sans conteste un des plus beaux titres de l'album.
Red Cities c'est finalement l'aventure intérieure... Une curieuse déambulation dans l'esprit d'un artiste muet. Un artiste qui livre ici un album aussi complexe et nuancé qu'un regard d'autiste croisé au coin d'une rue.
Je ne sais pas qui, mais quelqu'un a dit qu'un gentleman c'était une personne qui savait jouer de la cornemuse et qui n'en jouait pas. Quand on a entendu la voix de Chris Brokaw, on se dit qu'il faut avoir bien la classe pour s'appeler Chris Brokaw et se passer de sa voix sur tout un album.
Red Cities est donc une suite de 14 instrumentaux, morceaux dont la voix est absente. Mais son souffle est présent un peu partout dans le disque, dans chaque silence, chaque interstice.
Qu'est-ce qui me plaît dans cet album ?
C'est avant tout ce mélange de puissance et d'introspection. Mais aussi la variété des ambiances. La beauté du jeu de guitare de Chris Brokaw, parce que Chris Brokaw est un grand guitariste, un de ceux qui savent éviter les bavardages, aller à l'essentiel sans pour autant se complaire dans le simplisme ou le minimalisme.
Cet album est un peu la traversée solitaire d'un désert urbain. Quelque chose comme une quête de soi, même si ça paraît bête à dire. Une espèce de gravité, de celles qui habitent ceux qui sont hantés par l'idée d'une perfection formelle, ceux qui ont compris que la forme prime.
Cette gravité générale n'empêche évidemment pas des titres plus gais d'apparaître, comme le pétillant "Topsfield State Fair", traversé tout de même de nuances plus mélancoliques qui se dessinent ici ou là au cours du morceau. Enfin, c'est magnifique de subtilité, d'une richesse harmonique loin de toute sophistication couillonne.
Brokaw évite à merveille les clichés post-rock. Aucun morceau ici ne ressemble à une impro de début de répète... C'est élaboré dans la composition, joué fièrement, avec ce qu'il faut de retenue pour ne pas tomber dans l'emphase ou le m'as-tu-vu.
Tout ça fait des titres d'une grande qualité : l'intro "Gauntlet" ou l'étrange "Bath House" zebré de larsens. On côtoie parfois le sublime, sur "King Ferdinand" notamment, titre lourd mais emmené, sale et fier, avec des notes au glockenspiel qui éclatent dans une atmosphère oppressante.
Très réussi aussi "Dresden Promenade", et sa progression atypique, tout comme l'excellent "Calimoxcho", sans conteste un des plus beaux titres de l'album.
Red Cities c'est finalement l'aventure intérieure... Une curieuse déambulation dans l'esprit d'un artiste muet. Un artiste qui livre ici un album aussi complexe et nuancé qu'un regard d'autiste croisé au coin d'une rue.
Parfait 17/20 | par Greg |
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