Mr. Bungle

Disco Volante

Disco Volante

 Label :     WEA 
 Sortie :    mardi 10 octobre 1995 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Mister Bungle sort son second album Disco Volante en 1995, soit quatre ans après le premier éponyme. Le groupe composé du désormais célèbre Mike Patton, de Trevor Dunn (basse), Trey Spruance (alias Scummy à la guitare), Danny Heifetz (batterie) et de Clinton "Bär" McKinnon (cuivres, clavier...) fait appel à divers musiciens complémentaires pour Disco Volante.

Le résultat ? Un contraste violent avec le premier disque, un véritable "ovni musical" comme le qualifierons nombre de critiques déroutées. L'aspect "mélange des genres et des styles" allant de chansons italiennes aux génériques de séries est toujours omniprésent mais la complexité et la technicité de cet album façonnent une musique déstructurée et sans repères.
Une vraie qualité d'enchaînements sur des envolées rythmiques en perpétuelles évolutions et un talent incroyable des musiciens en font un disque loin des conventions musicales et complètement imprévisible . Certaines oreilles attentives ont entendues les influences de Robert Wyatt ou autre Franck Zappa et bien sur, le puriste dira que John Zorn et le Naked City avaient déjà fait tout ça bien avant, n'empêche que Disco Volante est un très bon album du genre que vous détesterez ou adulerez mais qui, à coup sûr, ne vous laissera pas de marbre.


Très bon   16/20
par Iplegot


 Moyenne 19.17/20 

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Posté le 19 janvier 2005 à 16 h 30

S'il ne devait en rester qu'un, ce serait celui-là ! Mister Bungle nous livre avec ce "Disco Volante", un disque expérimental à souhait où s'enchaînent et se mélangent jazz, funk, rock , soul, cartoon, cri, voix de crooner, d'une facon terriblement originale.
J'ai beau écouter cet album assez souvent, à chaque fois c'est une redécouverte; une expérience unique qui vous transporte dans une dimension complètement délirante. A acheter d'urgence !
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 04 février 2005 à 16 h 32

Après un premier album qui en avait dérouté certains de part son mélange ska/métal servi par des musiciens de talents et l'inclassable Mike Patton, Disco Volante, lui, rompt totalement avec son prédécesseur;
beaucoup moins accessible en cela que l'auditeur devra payer de sa personne pour pouvoir en apprécier les subtilités.
Dans cet album rien n'est gratuit et chaque once de mélodie salvatrice demandera la traversée d'un océan sonore en plein cyclone ou celle d'un torrent d'ambiances plus dérangeantes les unes que les autres. Autant dire que cet album vous prend à partie comme si vous étiez au coeur d'un secret de famille inavouable.
Si je peux vous donner un conseil, entrez dans la confidence !
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 13 mars 2005 à 17 h 35

Mr. Bungle est un des rares groupes dont je ne me lasse jamais.

Décrire cet album est forcément réducteur tellement il est riche, ingénieux, et surtout différent ! (ceci dit, décrire n'importe quel album est réducteur).

La musique est sombre et déjantée, elle nous plonge dans une sorte de folie contrôlée par la virtuosité et l'ingéniosité des musiciens.

Je conseille à tous ceux qui ne connaissent pas de se jeter sur cet album (mais mieux vaut d'abord s'être mis dans le bain avec le premier album et California).

Pour moi, il y a eu un "avant" et un "après" Mr. Bungle.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 15 novembre 2006 à 09 h 52

Paru quatre ans après le premier album, Disco Volante résume en douze morceaux la direction artistique qui fut celle du quintet de San Francisco pendant son existence : créativité débridée, jonglage musical et expérimentation contrôlée. Le groupe nous livre une vision à la fois parfaitement maîtrisée et totalement impulsive de la rencontre entre LES musiques. Du trash corrosif au tango argentin, des effluves technoïdes au pastiche des crooners, du rock le plus pointu aux excursions jazzistiques, les innombrables influences musicales de Mike Patton et de ses acolytes sont mélangées, triturées, déconstruites, étirées, défigurées, remodelées, et finalement, sublimées. Ou comment faire du neuf avec une vie de culture musicale, de programmes TV, de fantasmes en tous genres et de névroses.
Disco Volante est comme ces alcools qu'il faut garder longtemps en bouche pour en découvrir toutes les saveurs et toutes les subtilités. Plus qu'un autre ce disque demande à être écouté avec une attention toute particulière, la construction de chaque morceau étant un véritable puzzle de pistes, de voix et de faux-semblants.
Au final, Disco Volante est une sorte de création de Frankenstein qui vient nous rappeler que la création est encore possible, que tous les styles peuvent cohabiter du moment que l'on a la créativité et la technique nécessaire pour sublimer son propos. En résumé : un disque unique et irremplaçable, absolument essentiel dans toute bonne discothèque, sur le même rayon que L'Homme A Tête De Chou de Serge Gainsbourg, The Untraceable Cigar de Roof, Le Trésor De La Langue de René Lussier, Abbey Road des Beatles et La Messe En Si Mineur de Jean-Sébastien Bach. Si je peux me permettre de citer quelques chef-d'oeuvres...
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 21 mars 2009 à 23 h 01

Ça parle de thèmes hétéroclites réunis par un chimiste sadique, qui prend un malin plaisir à créer des ambiances sombres au clavier pour faire exploser sa voix sans cesse changeante, lyrique ou inquiétante (l'outro de "After School Special" glace le sang). Ça parle de musique : ça parle de genres, d'idées, de rythmes qu'on a connu différenciés et qui nous reviennent ici mixés, de la techno mêlée à de la musique arabe, de l'électro-expérimental qui épouse du tango le temps d'une chanson.

Disco Volante est un véritable "Disque-monde". Une galette organique qui fond dans les oreilles en laissant un goût de trop vite passé.
Tout comme Kid A a pû amener plus loin des auditeurs un tant soit peu curieux, cet album ouvre des portes à son auditeur (il m'a emmené jusqu'à Zorn personnellement), abolit des frontières et remet en question nos principes conformistes.

Au début on comprend pas, on repère sur "After School Special" ou le morceau caché (après "Carry Stress In The Jaw" : exceptionnel) des thèmes qu'on aime, on s'y accroche et on décide d'endurer le reste. Et on a eu raison car après trois prises on devient accrocs, parfois 'lamentablement' réduit à se le refaire entièrement dans sa tête, se couper du monde une petite heure pour revivre ce délire.

L'attention portée au son d'une manière générale est inoubliable : les voix de Patton, les claviers de Spruance et la batterie ("woodblock" sur la pochette) Heifetz se suivent et ne se ressemblent pas, naviguant à l'aise dans ce monde halluciné. Au casque c'est déconcertant et jouissif.

Mais le tour de force de l'album, c'est de dépasser le stade de bordel sonore pour devenir une entité, et ce malgré un songwritting qui passe par plusieurs membres différents. Même Mike Patton, qu'on pourrait penser le leader de cette formation, ne se met pas en avant (cela dit des titres comme "Backstrokin" ou "Violenza Domestica" porte sa signature unique).
Et cette unité trouvée c'est bien ce qui fait de ce disque de Mr. Bungle un vrai voyage passionnant, bizarre mais toujours intelligible, du Burroughs mis en musique.
Le summum de l'album fou, aux croisements des genres, d'une qualité constante pendant près de 70 minutes de pur bonheur : une œuvre totale, complétée par une pochette fascinante, qui se grave dans l'esprit de l'audacieux qui s'y aventure.
Intemporel ! ! !   20/20







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