Three Mile Pilot
Another Desert, Another Sea |
Label :
Headhunter |
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L'album précédent cet album, The Chief Assassin To The Sinister, m'avait laissé sur un sentiment mitigé... Les moments d'authentique tension étaient noyés dans des compositions un peu alambiquées, au son d'une sècheresse à peine soutenable, et soulante à la longue.
Ici c'est autre chose.
On est en présence de 13 morceaux parfaitement maîtrisés, des compos concises et directes. Aucune baisse de régime, pas le temps de respirer et les titres s'enchaînent, et tous intenses, habités, hantés par la voix de Pall Jenkins qui vient rôder dans ces lieux comme le cheval fantôme qu'on a vu rôder dans certains rêves, sans autre destination que la course elle-même.
On a cru comprendre que les forêts boliviennes côtoyaient les abîmes. Que les viscères avaient droit de cité au royaume des fous. Chaque fois qu'une chanson démarre, on sent quelqu'un en nous, devançant et répétant les notes perdues en route.
On sait pas comment nommer ce mélange de terreur et de sérénité, de violence et de béatitude. Il se passe quelque chose ici qui n'a pas lieu ailleurs. Peut-être est-ce la faute de la batterie qui tape, tout en rondeur, ou de la basse qui claque comme du bambou contre une pommette ? Aux soins que prodiguent les choeurs d'ABS IV ?
On se contente de penser à cette manière d'être mélodique sans tomber dans la niaiserie. C'est fort de s'adresser au vide céleste avec cette sorte de cris caniculaires. De moduler le son quand on sait que murmures et mutisme ont pour eux la grâce des choses occultes, comme celles qu'on dissimule dans l'opéra circulaire du sud ("South")... Avec ces frissons que procure un clavier aussi aigu qu' une lame...
Se succèdent des moments de noirceur et des moments de quiétude.
On suit à la trace la progression de forces souterraines. La joie est nervurée de noirceur. La noirceur a trois soleils par oeil...
Noirceur opaque sur "Kill The Race Horse", messe païenne sur fond de cris incantatoires et de larsens martiaux... Il y est question d'une quête: 28 jours et 12 nuits à nager...
"Glitter Wave"... morceau qui se passe de commentaires tellement il ressemble à ce qu'on a envie d'entendre... Rien que l'intro, rien que ça, et déjà la tête bouge comme une bouée sur une mer démontée, le corps sucé par les abysses.
"Are we all aware / Of what we see inside ?"
Fin d'album faussement apaisée, avec un drôle d'accordéon autour duquel s'énervent des guitares distordues et des voix pas encore décidées à se taire et à finir.
Chaque morceau mériterait qu'on s'y attarde, seulement... les catalogues...
Sentiment d'ensemble: une noirceur originelle, mais supprimée, comme un membre gangrené qu'on finit par couper, suite à quoi sa présence continue de galoper au bout du moignon.
Cheval rouge.
Ici c'est autre chose.
On est en présence de 13 morceaux parfaitement maîtrisés, des compos concises et directes. Aucune baisse de régime, pas le temps de respirer et les titres s'enchaînent, et tous intenses, habités, hantés par la voix de Pall Jenkins qui vient rôder dans ces lieux comme le cheval fantôme qu'on a vu rôder dans certains rêves, sans autre destination que la course elle-même.
On a cru comprendre que les forêts boliviennes côtoyaient les abîmes. Que les viscères avaient droit de cité au royaume des fous. Chaque fois qu'une chanson démarre, on sent quelqu'un en nous, devançant et répétant les notes perdues en route.
On sait pas comment nommer ce mélange de terreur et de sérénité, de violence et de béatitude. Il se passe quelque chose ici qui n'a pas lieu ailleurs. Peut-être est-ce la faute de la batterie qui tape, tout en rondeur, ou de la basse qui claque comme du bambou contre une pommette ? Aux soins que prodiguent les choeurs d'ABS IV ?
On se contente de penser à cette manière d'être mélodique sans tomber dans la niaiserie. C'est fort de s'adresser au vide céleste avec cette sorte de cris caniculaires. De moduler le son quand on sait que murmures et mutisme ont pour eux la grâce des choses occultes, comme celles qu'on dissimule dans l'opéra circulaire du sud ("South")... Avec ces frissons que procure un clavier aussi aigu qu' une lame...
Se succèdent des moments de noirceur et des moments de quiétude.
On suit à la trace la progression de forces souterraines. La joie est nervurée de noirceur. La noirceur a trois soleils par oeil...
Noirceur opaque sur "Kill The Race Horse", messe païenne sur fond de cris incantatoires et de larsens martiaux... Il y est question d'une quête: 28 jours et 12 nuits à nager...
"Glitter Wave"... morceau qui se passe de commentaires tellement il ressemble à ce qu'on a envie d'entendre... Rien que l'intro, rien que ça, et déjà la tête bouge comme une bouée sur une mer démontée, le corps sucé par les abysses.
"Are we all aware / Of what we see inside ?"
Fin d'album faussement apaisée, avec un drôle d'accordéon autour duquel s'énervent des guitares distordues et des voix pas encore décidées à se taire et à finir.
Chaque morceau mériterait qu'on s'y attarde, seulement... les catalogues...
Sentiment d'ensemble: une noirceur originelle, mais supprimée, comme un membre gangrené qu'on finit par couper, suite à quoi sa présence continue de galoper au bout du moignon.
Cheval rouge.
Excellent ! 18/20 | par Greg |
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