Wonderflu

Bubblegum

Bubblegum

 Label :     Influenza 
 Sortie :    vendredi 27 novembre 2020 
 Format :  Maxi / Numérique   

Quand j'étais au lycée, j'avais un poto punk. Mais un vrai, avec la crête et tout, t'as vu. Comme il habitait pas loin, quelque fois, à l'heure de midi, ou au lieu d'aller en perm', on allait chez lui pour écouter des disques, et il m'enregistrait des cassettes. J'en ai retrouvé une l'autre jour, impossible de savoir ce que c'est, mais c'est très chouette, même avec le recul. il y a une face mauve et l'autre verte, au marqueur, elle est trop niquée pour que Shazam y découvre quelque chose. J'ai découvert les concerts punks, les pogos, avec ces groupes qui se formaient et se déformaient tous les quinze jours, les petites gloires locales, la vie Brestoise d'il y a 20/25 ans.

Si je vous parle de ce poto punk, car il y a évidemment une raison, c'est pas juste pour le plaisir de vous raconter ma vie, y'a d'autres endroits qu'une chronique d'un nouvel Ep de Wonderflu pour ça, on est d'accord. J'y viens.

Si je vous parle de ce mec à crête donc, c'est parce qu'un jour, il m'a fait écouter Sick Of It All. Ce groupe qui enchaîne 36 titres en 24 minutes (j'exagère à peine), dans le même genre d'un groupe qu'on avait vu quelques semaines auparavant à la MJC de Bellevue, groupe qui passait plusieurs minutes à présenter chaque prochain titre, joué en 22 et quelques secondes d'une violence inouïe. Je ne sais pas pourquoi, il y a des trucs comme ça qui me restent en mémoire, comme ce concert improbable, quelques années après, de Marcel & son Orchestre à la fête de la moule à Lannilis. Véridique. Mais je m'égare.

Si j'en viens à vous parler de Sick Of It All dans une chronique de Bubblegum, c'est parce qu'ils ont la même capacité à faire des titres ultra courts, mais sans pour autant nous laisser sur notre faim. Tu sens que tout est dit en cette toute petite poignée de minutes, et que plus serait trop. Je dis pas, il y a bien quelques fois, sur les précédents disques des parisiens, où certains titres ressemblaient à des intros fauchées comme des lapins en plein vol, qui ne demandaient qu'à s'épanouir un peu, mais non. Ce Bubblegum ne fait donc pas figure de mauvais élève dans la vindicte du Flux Wonderien (pourquoi pas), avec ses cinq titres en à peine plus de dix minutes. 10min02 pour être exact. Mais les morceaux sont construits de telle manière que t'as l'impression d'avoir eu tout le menu en moins de deux minutes, sans pour autant l'impression de gober un mélange hyper protéiné avec supplément œuf cru. "January Ends" par exemple, est un parfait trompe l'œil. En 90 secondes, t'as tout, même une intro de 20 secondes ! le fait de mettre des choeurs à la place du refrain, ça marche. Et le plus fort, c'est que l'astuce n'a rien du cache misère. Ils maîtrisent la durée, savent prendre le temps, comme sur le lourd (dans le bon sens du terme, heavy si vous préférez) "No Need To Sell It", qui termine cet Ep.

Alors évidemment tu peux te sentir lésé, toi l'autoproclamé esthète qui ne jure que par des titres dont la durée excède facile (easy, si vous préférez) l'intégralité des morceaux de Wonderflu en une seule piste, tout comme un album de Sick Of It All (et oui, j'y reviens, faut bien mettre un peu de lien dans cette chronique, sinon ça fait décousu je trouve, pas vous ?) Mais c'est là où ils sont brillants. Réussir à dire autant de choses en si peu de temps, alors que sur la même durée, Courtemanche ne pouvait pas aligner ses sketches du golfeur et du batteur à la suite. Pensez-y. Mais surtout, demandez vous pourquoi je pense à Courtemanche là. Et à mon pote le punk aussi. Bref, écoutez ce disque, ça vous prendra juste dix minutes ! Imparable comme argument.


Très bon   16/20
par X_Lok


  En écoute :
https://music.wonderflu.com/album/bubblegum


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