Levitation
Angers [Le Quai] - samedi 16 septembre 2017 |
Profitant des journées du patrimoine pour visiter Angers, et profitant aussi de cette belle après midi ensoleillée, c'est pour Jen Cohler que j'arrive en ce samedi. Plus Joan Jett que Nico, la jeune femme nous offre un beau moment de ce qu'on appelle communément du rock indé. Avec son bassiste qui ressemble à un J. Mascis jeune, sa batteuse qui envoie comme il faut, les compos de son premier album sont magnifiées sur scène, bien aidées par la guitariste supplémentaire, n'hésitant pas à chercher le larsen quand il faut, à doubler les voix d'une nonchalance folle. Cette chevelure hirsute, cette façon de jouer, elle me rappelle quelqu'un, cette jeune fille qui n'a sans doute pas connue les grandes heures du grunge. Mais oui, c'est bien Courtney Barnett qui joue avec son australienne de copine, toute en retrait mais en apportant y indéniable plus au tout. Entrée en matière parfaite.
Elephant Stone, dont le joueur de sitar donnait un aperçu de sa maitrise sur la terrasse panoramique du Hall plus tôt dans l'après midi, juste après la diffusion en quadriphonie du Zaïreeka des Flaming Lips, déçoit un peu en nous rejouant presque à l'identique le set donné il y a cinq ans déjà lors de la première édition du Levitation. C'est donc vers le parvis ensoleillé que je me dirige pour déguster un peu de pinard en attendant Mr Moothart. L'ami chevelu de Ty Segall a son propre groupe depuis l'an dernier, sobrement appelé CFM, pour Charles Francis Moothart. Sans surprise, l'ami Charlie nous offre un rock sous références, rempli de solos et gros riffs bien gras. C'est direct, frontale, le cousin machin bouclé s'éclate en chantant à travers ses mèches, et le public a son pogo de début de soirée. Il fait ce qu'il sait faire & le fait bien, pourquoi s'emmerderait il à faire autre chose le Charlie ?
Toutes proportions gardées, On pourrait dire que The Holydrug Couple est une sorte de Yeti Lane chilien. Histoire que vous puissiez vous faire une petite idée. Batterie/guitare/synthé, avec un ancien Folläkzoid derrière les fûts. Le duo maitrise son univers à forte teneur en psychédélisme, le seul bémol serait la voix du chanteur, qui ne colle vraiment pas avec le reste. Mais ça reste un bon moment planant, le batteur passe autant à réajuster son bonnet qu'à se servir de ses baguettes, l'ambiance se fait douce, changement radical après CFM au même endroit. La fin du concert est marquée par une annonce faite au micro.
Suite à un souci mécanique, Villejuif Underground ne pourra pas être présent, il va donc y avoir un trou avant Beach Fossils, coupant irrémédiablement la soirée en deux. On choisit donc ce moment pour aller goûter à la nourriture d'un autre food truck. Je ne vous l'ai pas encore dit, mais la veille nous avons fait les frais d'une portion de frites chaudes à l'extérieur et craquantes en dedans, crues comme il faut. On se décide cette fois pour un food truck faisant des sandwichs de Louisiane, avec plus de bœuf émietté que de pain, limite c'est dur à finir, mais bordel c'était bon. Finalement l'annulation du Villejuif Underground nous permet de digérer tranquilou, avant d'attaquer le final de ce Levitation.
Beach Fossils a la lourde tâche de relancer les hostilités, et ils commencent avec un bon vieux souci éclectrique, faisant craindre le "Suite à un souci électrique, Beach Fossils ne pourra pas jouer ce soir."
Mais il n'en est rien, le groupe repart vite à l'assaut de la jangle pop, puisant dans ses deux albums. Les ambiances sont assez différentes entre ces deux disques, ce qui donne un set alternant entre sons 80's & pure jangle pop, ce qui rend le tout un peu décousu, pas désagréable pour autant, mais ils auraient gagné à choisir une seule voie pour ce court set. Encore écourté que la normale car A Place To Bury Strangers joue juste après, et ces amateurs de fumigène nous oblige à couper la fin du concert si on veut y voir quelque chose. Un ami étant resté jusqu'au bout n'a absolument rien vu, il n'a même pas distingué la jeune fille derrière la batterie. "Ah ouais c'est cool les samples de voix féminines. Ah ouais, c'était une batteuse ??". Oui, et il faut avouer qu'elle tabasse sévère cette tatouée. Il en faut pour accompagner Mrs Ackerman & Dion, plus vénères que jamais. Dès le premier "We've Come So Far" joué à toute blinde, Oliver démonte sa guitare comme il faut, la jetant, l'explosant sur le sol à plusieurs reprises histoire de l'achever. Sombre histoire entre eux deux je pense, pour qu'il la martyrise de la sorte dès le début. Le show est total, bien embrumé, même à quelques mètres de la scène c'est difficile de distinguer quelque chose. Le set passe à une vitesse grand V, et "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart" vient clôturer ce que certains pensent être la fin du set. Mais c'était sans compter sur leur fameuse boîte à musique qui était bien planquée au niveau de la console ! Ils se placent au milieu de public, à quelques centimètres de moi, et commencent à triturer des potards, à hurler dans des micros, le bassiste monte dessus & et il se termine en slam. Les gars de la sécu viennent gentiment nous cacher/gâcher la vue, les trois membres du groupe étant penchés sur la boite, on y voit plus grand chose. Et comme ce final est plus intéressant visuellement que musicalement il faut bien le dire, on attend juste que ça se finisse.
Traitement de faveur pour tête d'affiche, The Black Angels n'a pas démarré alors que l'on sort de l'antre T400. Les deux groupes tournant ensemble depuis la sortie de Death Song, le timing doit être bien rôdé entre eux, même sur un festival. Même si ça donne un peu l'impression que les Texans ont eu neuf premières parties. Ils ont le droit à 1h40, qu'ils dépasseront allègrement. Même si tout est aligné pour passer un super moment, à savoir groupe dont j'aime tous les albums, ravi de les revoir & d'entendre les titres du dernier album sur scène, il y un truc qui bloque, ça ne me touche pas, je ne suis pas dedans. La sensation aurait sans doute été différente lors d'un concert classique avec une seule première partie, là pour la première fois devant un concert des Black Angels, je trouve le temps long. Je suis donc, comme vous l'imaginez, assez déçu, et je quitte la salle prématurément pour assister au dernier concert du weekend.
Bernard Fèvre a plus de 70 ans, mais une énergie de ouf. Lui qui sorti ses albums à la fin des années 70 sous le nom de Black Devil Disco Club connu une deuxième vie quand ses album furent réédités chez Rephlex au milieu des années 00. le voilà qui arrive fringant papy, s'éclatant avec son mac & son synthé, nous jouant son titre qui figurait sur la B.O. De GTA V, ses tubes éternelles sonnant comme du Moroder à grand renfort de Congas (on frôle l'overdose par moment), et la fatigue gagne le combat face à ces sonorités disco. Il gagne haut le main de combat face à Silver Apples l'an passé.
Les bars vont fermer, je me dirige vers la banque pour y échanger ma monnaie locale & éphémère contre des espèces sonnantes & trébuchantes, vous connaissez la suite.
Voilà. C'est fini.
Au final, depuis cinq ans, le Levitation creuse bien sa place de festival de fin d'été. Augmentant encore un peu sa jauge d'accueil cette année, ouvrant sa programmation à d'autres genres que le psychédélisme (mais ce n'est pas nouveau), avec cette volonté bien compréhensible de s'agrandir, le festival arrive à garder tout de même un côté humain, mais pour combien de temps ?
J'espère qu'ils n'auront pas l'idée saugrenue de rajouter une troisième scène, histoire de caler le plus de groupes possible vu que c'est un peu le cas partout, de manière à ce que ce soit vraiment impossible de tout voir. Mais soyons positifs, il y a de nettes améliorations par rapport à l'an dernier, la prochaine sera encore meilleure !
On compte sur vous pour réconcilier Jason Pierce & Peter Kember, et l'an prochain on se met Spacemen 3 en tête d'affiche, ok ?
Elephant Stone, dont le joueur de sitar donnait un aperçu de sa maitrise sur la terrasse panoramique du Hall plus tôt dans l'après midi, juste après la diffusion en quadriphonie du Zaïreeka des Flaming Lips, déçoit un peu en nous rejouant presque à l'identique le set donné il y a cinq ans déjà lors de la première édition du Levitation. C'est donc vers le parvis ensoleillé que je me dirige pour déguster un peu de pinard en attendant Mr Moothart. L'ami chevelu de Ty Segall a son propre groupe depuis l'an dernier, sobrement appelé CFM, pour Charles Francis Moothart. Sans surprise, l'ami Charlie nous offre un rock sous références, rempli de solos et gros riffs bien gras. C'est direct, frontale, le cousin machin bouclé s'éclate en chantant à travers ses mèches, et le public a son pogo de début de soirée. Il fait ce qu'il sait faire & le fait bien, pourquoi s'emmerderait il à faire autre chose le Charlie ?
Toutes proportions gardées, On pourrait dire que The Holydrug Couple est une sorte de Yeti Lane chilien. Histoire que vous puissiez vous faire une petite idée. Batterie/guitare/synthé, avec un ancien Folläkzoid derrière les fûts. Le duo maitrise son univers à forte teneur en psychédélisme, le seul bémol serait la voix du chanteur, qui ne colle vraiment pas avec le reste. Mais ça reste un bon moment planant, le batteur passe autant à réajuster son bonnet qu'à se servir de ses baguettes, l'ambiance se fait douce, changement radical après CFM au même endroit. La fin du concert est marquée par une annonce faite au micro.
Suite à un souci mécanique, Villejuif Underground ne pourra pas être présent, il va donc y avoir un trou avant Beach Fossils, coupant irrémédiablement la soirée en deux. On choisit donc ce moment pour aller goûter à la nourriture d'un autre food truck. Je ne vous l'ai pas encore dit, mais la veille nous avons fait les frais d'une portion de frites chaudes à l'extérieur et craquantes en dedans, crues comme il faut. On se décide cette fois pour un food truck faisant des sandwichs de Louisiane, avec plus de bœuf émietté que de pain, limite c'est dur à finir, mais bordel c'était bon. Finalement l'annulation du Villejuif Underground nous permet de digérer tranquilou, avant d'attaquer le final de ce Levitation.
Beach Fossils a la lourde tâche de relancer les hostilités, et ils commencent avec un bon vieux souci éclectrique, faisant craindre le "Suite à un souci électrique, Beach Fossils ne pourra pas jouer ce soir."
Mais il n'en est rien, le groupe repart vite à l'assaut de la jangle pop, puisant dans ses deux albums. Les ambiances sont assez différentes entre ces deux disques, ce qui donne un set alternant entre sons 80's & pure jangle pop, ce qui rend le tout un peu décousu, pas désagréable pour autant, mais ils auraient gagné à choisir une seule voie pour ce court set. Encore écourté que la normale car A Place To Bury Strangers joue juste après, et ces amateurs de fumigène nous oblige à couper la fin du concert si on veut y voir quelque chose. Un ami étant resté jusqu'au bout n'a absolument rien vu, il n'a même pas distingué la jeune fille derrière la batterie. "Ah ouais c'est cool les samples de voix féminines. Ah ouais, c'était une batteuse ??". Oui, et il faut avouer qu'elle tabasse sévère cette tatouée. Il en faut pour accompagner Mrs Ackerman & Dion, plus vénères que jamais. Dès le premier "We've Come So Far" joué à toute blinde, Oliver démonte sa guitare comme il faut, la jetant, l'explosant sur le sol à plusieurs reprises histoire de l'achever. Sombre histoire entre eux deux je pense, pour qu'il la martyrise de la sorte dès le début. Le show est total, bien embrumé, même à quelques mètres de la scène c'est difficile de distinguer quelque chose. Le set passe à une vitesse grand V, et "I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart" vient clôturer ce que certains pensent être la fin du set. Mais c'était sans compter sur leur fameuse boîte à musique qui était bien planquée au niveau de la console ! Ils se placent au milieu de public, à quelques centimètres de moi, et commencent à triturer des potards, à hurler dans des micros, le bassiste monte dessus & et il se termine en slam. Les gars de la sécu viennent gentiment nous cacher/gâcher la vue, les trois membres du groupe étant penchés sur la boite, on y voit plus grand chose. Et comme ce final est plus intéressant visuellement que musicalement il faut bien le dire, on attend juste que ça se finisse.
Traitement de faveur pour tête d'affiche, The Black Angels n'a pas démarré alors que l'on sort de l'antre T400. Les deux groupes tournant ensemble depuis la sortie de Death Song, le timing doit être bien rôdé entre eux, même sur un festival. Même si ça donne un peu l'impression que les Texans ont eu neuf premières parties. Ils ont le droit à 1h40, qu'ils dépasseront allègrement. Même si tout est aligné pour passer un super moment, à savoir groupe dont j'aime tous les albums, ravi de les revoir & d'entendre les titres du dernier album sur scène, il y un truc qui bloque, ça ne me touche pas, je ne suis pas dedans. La sensation aurait sans doute été différente lors d'un concert classique avec une seule première partie, là pour la première fois devant un concert des Black Angels, je trouve le temps long. Je suis donc, comme vous l'imaginez, assez déçu, et je quitte la salle prématurément pour assister au dernier concert du weekend.
Bernard Fèvre a plus de 70 ans, mais une énergie de ouf. Lui qui sorti ses albums à la fin des années 70 sous le nom de Black Devil Disco Club connu une deuxième vie quand ses album furent réédités chez Rephlex au milieu des années 00. le voilà qui arrive fringant papy, s'éclatant avec son mac & son synthé, nous jouant son titre qui figurait sur la B.O. De GTA V, ses tubes éternelles sonnant comme du Moroder à grand renfort de Congas (on frôle l'overdose par moment), et la fatigue gagne le combat face à ces sonorités disco. Il gagne haut le main de combat face à Silver Apples l'an passé.
Les bars vont fermer, je me dirige vers la banque pour y échanger ma monnaie locale & éphémère contre des espèces sonnantes & trébuchantes, vous connaissez la suite.
Voilà. C'est fini.
Au final, depuis cinq ans, le Levitation creuse bien sa place de festival de fin d'été. Augmentant encore un peu sa jauge d'accueil cette année, ouvrant sa programmation à d'autres genres que le psychédélisme (mais ce n'est pas nouveau), avec cette volonté bien compréhensible de s'agrandir, le festival arrive à garder tout de même un côté humain, mais pour combien de temps ?
J'espère qu'ils n'auront pas l'idée saugrenue de rajouter une troisième scène, histoire de caler le plus de groupes possible vu que c'est un peu le cas partout, de manière à ce que ce soit vraiment impossible de tout voir. Mais soyons positifs, il y a de nettes améliorations par rapport à l'an dernier, la prochaine sera encore meilleure !
On compte sur vous pour réconcilier Jason Pierce & Peter Kember, et l'an prochain on se met Spacemen 3 en tête d'affiche, ok ?
Très bon 16/20 | par X_Lok |
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