Levitation
Angers [Le Quai] - samedi 17 septembre 2016 |
Après avoir erré dans les parages de la salle pour trouver de quoi se nourrir, c'est sur un banc en face de l'eau qu'on se retrouve pour manger quelques accras sans saveurs & autres samossas micro-ondés. On se dirige vers l'imposant bâtiment pour ce qui est un peu ma tête d'affiche du jour, programmée anormalement tôt, Yeti Lane.
Les titres de L'Aurore sont magnifiés sur scène, ils en imposent ces deux là & auraient mérité une audience moins clairsemée. Les voir gérer à deux toute cette foulititude de machine, jouer par dessus des beats lancés par Charlie tandis que Ben alterne guitare & synthé, chant en anglais et en français. Une excellente entrée en matière pour cette nouvelle journée.
Petit passage éclair dans l'autre salle pour voir Marietta, mais les chansons Lo-Fi adaptées version garage pour la scène peine à me convaincre tant j'avais adoré l'album, on va donc profiter des derniers rayons de soleil pour goûter le vin rouge, dans des verres à pied en plastique s'il vous plait.
Le temps de presque se perdre dans les couloirs menant du Patio au Forum, on arrive pour le concert de Sunflower Bean. L'album m'avait déjà convaincu mais le concert m'a complétement conquis. Pas plus vieux que les frangin/frangine de Ropoporose. Jacob derrière sa batterie semble être à peine majeur malgré sa moustache, Nick est impressionnant avec sa guitare & son pedalboard, sa tignasse frisée & sa voix presque fragile qu'il maitrise à la perfection.
Julia aussi est une petite bête de scène, avec ses cheveux courts & peroxydés on croirait que Donita Sparks & Courtney Love ont fusionné dans le corps de Miley Cyrus. Les tubes s'enchainent, le groupe pourtant jeune donne l'impression d'avoir fait ça toute sa vie, tout ça parait tellement spontané, sans posture, c'est sans doute LA révélation de ce festival.
On poursuit le voyage avec Tau, ou deux membres de Dead Skeletons qui ont sans doute mangé trop de peyotl dans le désert pour espérer redescendre un jour. Fringués comme des clochards célestes, ils nous offrent un beau moment d'acid folk à grand renfort de percussions en tout genre. Nos deux chevelus s'amusent sur scène, et nous avec. Après une visite rapide des foodtrucks et un remplissage de verre de rigueur, c'est avec beaucoup de curiosité qu'on se dirige vers le concert d'Alex Maas, sans ses anges noirs habituels.
On trouve à ses côtés un batteur, sorte de faux sosie d'Anton Newcombe à la cool. Alex attaque avec une reprise toute en retenue du tube de Nancy Sinatra "These Boots Are Made For Walking", et poursuit avec un mélange de compos (ou de reprises, elles semblent tellement ancrées dans la vieille culture des classiques américains) de reprises des Black Angels, piochant dans les facebés ou dans les titres uniquement sortis en 7" tel "I'd Rather Be Lonely". Aternant guitare, basse et Taishogoto, un étrange instrument à mi chemin entre la sitar et le piano, il envoûte la salle, en particulier lors des quelques titres presqu'instrumentaux, durant lesquels il montre sa maitrise d'un chant dyphonique du plus bel effet. Merci Alex.
L'heure est maintenant venue de l'hypnose musicale, le Tribute To LaMonte Young, projet mené de main de maître par Etienne Jaumet, en compagnie de Céline Wadier & de Sonic Boom. Il ne s'agit pas là de reprises, mais bien d'une création originale. Les machines répondent à la sitar de Céline, le saxophone d'Etienne se pose doucement sur les arabesques de la voix de la chanteuse, la salle s'est d'elle même assise pour savourer ce moment, tout en introspection. Au premier rang, une demoiselle se trémousse en agitant des boas colorés en plume, singeant parfaitement les jeunes filles sous acides des 70's, belle performance d'actrice, qui emmerde bien ses voisins, il faut bien le dire.
Après leur concert tardif lors de la dernière édition du Levitation au Chabada, puis celui vu sur ArteConcert à La Route du Rock (avec les mémorables "Est ce que vous êtes rock?" entre chaque morceaux) C'est donc avec beaucoup d'intérêt & une impatience non feinte que l'on se dirige vers... le bar le plus éloigné de la grande scène, et c'est avec joie et ravissement que l'on découvre que la majorité des tables sont vides. Oui, ce n'est pas pour rien que la soirée de ce samedi soit sold out et que la moyenne d'âge ait considérablement diminuée en 24h, La Femme attire du monde. Pensant pouvoir profiter de ce concert pour se restaurer, on se rend compte que la totalité des food trucks & le Parvis ferment à minuit. Sachant que les concerts se terminent vers 2h30 & qu'il reste pas mal de tickets à tout le monde, on se résigne à terminer ces jetons dans les bars, l'estomac dans les talons.
Les amplis Orange ornent la scène, le dernier groupe du weekend va nous maltraiter les oreilles d'ici quelques minutes. Les indispensables Dead Meadow arrivent enfin, acclamés comme il se doit. Car même si le groupe fait à peu de choses près le même concert depuis une dizaine d'année, il varie les ambiances, accélère ou ralentit les titres ("Sleepy Sliver Door" ou "Good Moanin'" pourrait presque devenir doom un de ces jours). Le groupe alourdit ses titres, pose des longs jams en plein milieu pour mieux revenir se caler sur la suite du titre, Steve s'éclate derrière sa basse, se sert de sa canette de bière pour frapper ses cordes, il sautille, sans jamais perdre le rythme ni les changements de Jason. je crois que c'est le meilleur concert de ces gars de Washington que j'ai vu (et j'en ai vu, croyez moi). Le groupe quitte la scène, les larsens continuent, nous laissant espérer un rappel (le premier du festival ?), un roadie vient même régler les amplis pour diminuer les larsens. Et d'un coup, les lumières se rallument, la déception arrive avec, on s'avance penaud vers la sortie.
C'est un peu une nouvelle naissance de déménager un festival, il faut tout reprendre à zéro, ne rien laisser de côté (l'exemple le plus flagrant est le manque de déco à l'intérieur de ce théâtre), les ajustements se feront au fil des éditions. En bon puriste je pourrais regretter des têtes d'affiches dénotant un peu trop du reste de la programmation, mais quand on veut doubler la fréquentation d'un festival, il faut fatalement des têtes de gondoles pour attirer le chaland, qui, par exemple, ne serait pas venu si 13th Floor Elevator avait joué à la place de La Femme. La marge de progression est importante, on attend avec impatience l'édition 2017 !
Les titres de L'Aurore sont magnifiés sur scène, ils en imposent ces deux là & auraient mérité une audience moins clairsemée. Les voir gérer à deux toute cette foulititude de machine, jouer par dessus des beats lancés par Charlie tandis que Ben alterne guitare & synthé, chant en anglais et en français. Une excellente entrée en matière pour cette nouvelle journée.
Petit passage éclair dans l'autre salle pour voir Marietta, mais les chansons Lo-Fi adaptées version garage pour la scène peine à me convaincre tant j'avais adoré l'album, on va donc profiter des derniers rayons de soleil pour goûter le vin rouge, dans des verres à pied en plastique s'il vous plait.
Le temps de presque se perdre dans les couloirs menant du Patio au Forum, on arrive pour le concert de Sunflower Bean. L'album m'avait déjà convaincu mais le concert m'a complétement conquis. Pas plus vieux que les frangin/frangine de Ropoporose. Jacob derrière sa batterie semble être à peine majeur malgré sa moustache, Nick est impressionnant avec sa guitare & son pedalboard, sa tignasse frisée & sa voix presque fragile qu'il maitrise à la perfection.
Julia aussi est une petite bête de scène, avec ses cheveux courts & peroxydés on croirait que Donita Sparks & Courtney Love ont fusionné dans le corps de Miley Cyrus. Les tubes s'enchainent, le groupe pourtant jeune donne l'impression d'avoir fait ça toute sa vie, tout ça parait tellement spontané, sans posture, c'est sans doute LA révélation de ce festival.
On poursuit le voyage avec Tau, ou deux membres de Dead Skeletons qui ont sans doute mangé trop de peyotl dans le désert pour espérer redescendre un jour. Fringués comme des clochards célestes, ils nous offrent un beau moment d'acid folk à grand renfort de percussions en tout genre. Nos deux chevelus s'amusent sur scène, et nous avec. Après une visite rapide des foodtrucks et un remplissage de verre de rigueur, c'est avec beaucoup de curiosité qu'on se dirige vers le concert d'Alex Maas, sans ses anges noirs habituels.
On trouve à ses côtés un batteur, sorte de faux sosie d'Anton Newcombe à la cool. Alex attaque avec une reprise toute en retenue du tube de Nancy Sinatra "These Boots Are Made For Walking", et poursuit avec un mélange de compos (ou de reprises, elles semblent tellement ancrées dans la vieille culture des classiques américains) de reprises des Black Angels, piochant dans les facebés ou dans les titres uniquement sortis en 7" tel "I'd Rather Be Lonely". Aternant guitare, basse et Taishogoto, un étrange instrument à mi chemin entre la sitar et le piano, il envoûte la salle, en particulier lors des quelques titres presqu'instrumentaux, durant lesquels il montre sa maitrise d'un chant dyphonique du plus bel effet. Merci Alex.
L'heure est maintenant venue de l'hypnose musicale, le Tribute To LaMonte Young, projet mené de main de maître par Etienne Jaumet, en compagnie de Céline Wadier & de Sonic Boom. Il ne s'agit pas là de reprises, mais bien d'une création originale. Les machines répondent à la sitar de Céline, le saxophone d'Etienne se pose doucement sur les arabesques de la voix de la chanteuse, la salle s'est d'elle même assise pour savourer ce moment, tout en introspection. Au premier rang, une demoiselle se trémousse en agitant des boas colorés en plume, singeant parfaitement les jeunes filles sous acides des 70's, belle performance d'actrice, qui emmerde bien ses voisins, il faut bien le dire.
Après leur concert tardif lors de la dernière édition du Levitation au Chabada, puis celui vu sur ArteConcert à La Route du Rock (avec les mémorables "Est ce que vous êtes rock?" entre chaque morceaux) C'est donc avec beaucoup d'intérêt & une impatience non feinte que l'on se dirige vers... le bar le plus éloigné de la grande scène, et c'est avec joie et ravissement que l'on découvre que la majorité des tables sont vides. Oui, ce n'est pas pour rien que la soirée de ce samedi soit sold out et que la moyenne d'âge ait considérablement diminuée en 24h, La Femme attire du monde. Pensant pouvoir profiter de ce concert pour se restaurer, on se rend compte que la totalité des food trucks & le Parvis ferment à minuit. Sachant que les concerts se terminent vers 2h30 & qu'il reste pas mal de tickets à tout le monde, on se résigne à terminer ces jetons dans les bars, l'estomac dans les talons.
Les amplis Orange ornent la scène, le dernier groupe du weekend va nous maltraiter les oreilles d'ici quelques minutes. Les indispensables Dead Meadow arrivent enfin, acclamés comme il se doit. Car même si le groupe fait à peu de choses près le même concert depuis une dizaine d'année, il varie les ambiances, accélère ou ralentit les titres ("Sleepy Sliver Door" ou "Good Moanin'" pourrait presque devenir doom un de ces jours). Le groupe alourdit ses titres, pose des longs jams en plein milieu pour mieux revenir se caler sur la suite du titre, Steve s'éclate derrière sa basse, se sert de sa canette de bière pour frapper ses cordes, il sautille, sans jamais perdre le rythme ni les changements de Jason. je crois que c'est le meilleur concert de ces gars de Washington que j'ai vu (et j'en ai vu, croyez moi). Le groupe quitte la scène, les larsens continuent, nous laissant espérer un rappel (le premier du festival ?), un roadie vient même régler les amplis pour diminuer les larsens. Et d'un coup, les lumières se rallument, la déception arrive avec, on s'avance penaud vers la sortie.
C'est un peu une nouvelle naissance de déménager un festival, il faut tout reprendre à zéro, ne rien laisser de côté (l'exemple le plus flagrant est le manque de déco à l'intérieur de ce théâtre), les ajustements se feront au fil des éditions. En bon puriste je pourrais regretter des têtes d'affiches dénotant un peu trop du reste de la programmation, mais quand on veut doubler la fréquentation d'un festival, il faut fatalement des têtes de gondoles pour attirer le chaland, qui, par exemple, ne serait pas venu si 13th Floor Elevator avait joué à la place de La Femme. La marge de progression est importante, on attend avec impatience l'édition 2017 !
Très bon 16/20 | par X_Lok |
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