The Jesus And Mary Chain

Bruxelles - Belgique [Ancienne Belgique] - mardi 18 avril 2017

The Jesus And Mary Chain
Le mois dernier, les incorrigibles frères Reid ont sorti leur premier album en près de vingt ans : Damage & Joy qui ne tutoie, certes, pas les sommets discographiques du groupe, mais qui est résolument efficace de bout en bout pour qui aime le son distinctif des Ecossais. Après avoir assuré une tournée promotionnelle pour ce disque au Royaume-Uni, The Jesus & Mary Chain traversent la Manche pour faire le tour du continent, et c'est à l'AB de Bruxelles qu'ils font leur toute première halte.

En attendant le groupe qui doit fouler la scène à neuf heures et, avant ça, la première partie confiée à un groupe flamand d'inspiration shoegaze, Tokota, on nous réserve une playlist composée notamment de "From a Motel 6" de Yo La Tengo, "Kool Thing" de Sonic Youth, "Sheena Is a Punk Rocker" des Ramones, etc. Tout ça met bien en jambes dans la chaleur de la salle. Vers huit heures, Tokota vient jouer quelques morceaux : un set d'une demi-heure plutôt bon, mais qui ne laissera pas grand-chose dans ma mémoire.
Enfin, à l'heure prévue, The Jesus & Mary Chain arrivent sur scène et entame leur set par le récent single "Amputation". Le son, au départ, n'est pas excellent : la voix de Jim Reid n'est pas suffisamment perceptible et quelques chansons vont être nécessaires pour améliorer le réglage. Le classique "April Skies" fait directement suite. À ce moment, une pointe de déception surgit en moi : avant d'assister à un concert, j'ai tendance à regarder les setlists des précédentes dates pour me mettre en quelque sorte l'eau à la bouche, et je comprends dès ce deuxième morceau que la setlist va être exactement celle des dates anglaises et que je connais du coup tout le déroulé du concert. Je me suis 'autospoilé', mais il faut reconnaître que la plupart des artistes/groupes changent quand même environ 20 à 30 pourcents des chansons jouées d'une date à l'autre. Si vous avez prévu de voir les frères Reid prochainement : arrêtez immédiatement la lecture de cette chronique.

Bref, il n'y aura pas de surprise ce soir, mais la sélection de morceaux n'en est pas moins bonne. Après "April Skies", le groupe enchaîne avec "Head On", "Far Gone And Out" (ma chanson préférée ce soir), "Between Planets" et un "Blues from a Gun" à la guitare particulièrement rugueuse : cette série de chansons est l'un des meilleurs moments du concert. Jim nous annonce ensuite qu'ils vont jouer quelques morceaux du nouvel album, en précisant, provoquant quelques rires dans le public, seulement "the good ones". Une blonde arrive sur scène, probablement une certaine Bernadette Denning, petite amie de William Reid, pour chanter en duo avec Jim le single "Always Sad". Elle s'éclipse ensuite, et reviendra plus tard pour chanter les chœurs de "Just Like Honey". Quand on compare avec de vieilles, voire très vieilles, prestations live, on constate que le quinqua Jim a gardé ses mimiques de jeune homme sur scène, ainsi que le même langage corporel, collant ses bras pliés contre son corps frêle, s'abaissant parfois fortement en chantant, et toujours avec cette même expression désabusée sur le visage. William, lui, se tient à l'écart, entre deux grosses enceintes marquées d'un "JESUS".

Après quelques chansons bonnes sur album, mais qui me passionnent moins en live, en tout cas moins que celles jouées pendant les vingt premières minutes, le groupe lance "All Things Pass", morceau extrait du dernier album, même si ce dernier a dix ans d'existence (comme à peu près les deux tiers de Damage & Joy d'ailleurs). Parmi les "nouveaux" morceaux joués, c'est celui qui fonctionne le mieux, sans doute parce qu'ils le jouent régulièrement depuis leur reformation en 2007.

Au bout d'une heure de jeu, Jim annonce le dernier morceau provoquant la protestation du public ; il nous rassure très vite en nous disant qu'il nous fait marcher. Le groupe joue une très bonne version longue de "Reverence", dépose les guitares contre les enceintes et quitte la scène sous un déluge de larsens. De retour quelques minutes plus tard, le rappel est principalement axé autour de leur classique Psychocandy – album très peu présent lors du set principal. On a droit inévitablement à "Just Like Honey", "Taste Of Cindy", mais aussi à "The Living End", une de mes chansons favorites du groupe, mais que je trouve beaucoup trop saturée ce soir-là pour que je puisse pleinement profiter du moment. "I once shone but now I'm old" chante enfin Jim au début de "War On Peace", titre qui achève un concert d'une heure et demi. Tout n'était pas parfait, je suis parfois resté sur ma faim, mais la soirée était bonne. Ça valait tout de même bien le prix des acouphènes pendant la moitié de la nuit.


Sympa   14/20
par Rebecca Carlson


  Setlist:

Amputation
April Skies
Head On
Far Gone and Out
Between Planets
Blues from a Gun
Always Sad
Mood Rider
Teenage Lust
Cherry Came Too
The Hardest Walk
All Things Pass
Some Candy Talking
Halfway to Crazy
Reverence
>>>
Nine Million Rainy Days
Just Like Honey
You Trip Me Up
The Living End
Taste of Cindy
War on Peace


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