Monster Magnet

Toulouse [Havana Café] - lundi 01 décembre 2008

Des Havana Cafés, il y en a dans toute ville qui se respecte. A Toulouse, le décor est mi-arrière cours andalouse, mi-entrepôt à bidoche. Au mur sous les arcades, point de portraits du Ché ni de rouleuses de cigares, mais des gars en cuir ou avec des vilains sweat de groupes de métal improbables. Sur la scène point de papitos cubanos ou de mamacita cap verdienne. L'affiche du soir suinte l'huile de vidange de dragster interstellaire.
Les barbus de Pilgrim Fathers (nom ridicule, est ce qu'un seul d'entre eux a un gosse qui est allé jusqu'à Saint Jacques de Compostelle à pied ???) ouvre le bal. Pour connaître les influence d'un groupe, il suffit des fois de regarder les t-shirts qu'ils portent: Comets on Fire, Tool. Ici ça marche. On est entre psyché et métal. Aux longues plages atmosphériques ou doom, succèdent quelques colères qui lorgnent sur le death. Le chanteur titube, sa voix résonne en écho, le bassiste remue sa crinière blonde, le guitariste garde un oeil sur sa copine dans le public. Il boit du vin de l'Aude provenant de divers pays de la communauté européenne. Leur musique puissante et prenante est une excellente mise en bouche. Au bout d'une grosse mi-heure, ils cèdent leur place à Nebula. Le trio est une pointure du stoner méconnue en France, c'est seulement leur deuxième concert ici. Le son est bien plus cru que sur cd. Pas de fioriture ni d'effets additionnels. La voix hargneuse n'est pas sans rappeler celle de Mike Arms de Mudhoney. L'ex-Fu Manchu Eddie Glass ne donne pas de répit à sa pauvre guitare, pas même deux secondes entre les morceaux. Il a un look de rescapé du Jimmy Hendrix Experience, mais après tout, assez de stoner, assez de space rock, leur musique vient de là, pas du Sabbath et encore moins de Hawkwind. Aujourd'hui, on ne cite plus Hendrix, comme si des générations de branleurs de manche avaient tâché le mythe. Bref. Les titres jouaient viennent du dernier ep en date ou d'anciens albums, mais rien de Apollo leur dernier album (et le seul que je connaisse) mis à part le rageur Loose Cannon. Donc pas de Future Days, tant pis. Place à la tête d'affiche.
Monster Magnet arrive sur scène et première surprise. Dave Wyndorf, il est gras le cochon ! Je lui prêtais une allure à la Lemmy Kilminster, une prestance dangeureuse, qui en impose. Mais le groupe rentre dans le vif du sujet, dans le lourd avec Dopes to Infinity. Souvent les morceaux démarre avec une voix calme et posée qui explose très vite, Powertrip en est l'exemple type tout comme il est le titre phare et le mot qui résume la musique du gang du New Jersey. Elle dégage tellement de force, lente et lourde, qui prend au ventre et fait balancer la tête. On pourrait aussi dire monstrueux et magnétique. Pour ce concert, le groupe a tapé dans le meilleur de son répertoire, privilégiant ainsi les albums de 90's. De Third Alternative à Negasonic Teenage Warhead la puissance dégagée est grandiose. Wyndorf lui rigole, crie, hurle de rage, transpire dans sa veste pourrie. C'est un excentrique, pitre dément ou psychopathe débonnaire ? Le reste du groupe est reste en retrait, le grand guitariste blond est absolument impassible, le visage figé. Le bassiste, lui jette des médiators sur le roady ou fusille un Pilgrim Fathers qui c'est glissé au premier rang. Quand ils calment le jeu, c'est pour Space Lord, leur titre le plus connu et le public est tout content de dire "motherfucker". L'assistance est ce soir essentiellement masculin et la trentaine bien entamé en moyenne, ce qui explique l'ambiance paisible et bon enfant. Le groupe repart en coulisse puis revient pour le rappel, clope au bec et avec une bouteille de Jack Daniel bien entamé. on aura notament droit à un Cage around the Sun trippant, avec sa guitare qui nous transporte jusque dans l'oeil du cyclone. Un petit tour au stand merch, et je rentre le dernier ep de Nebula Heavy Psych en poche.


Très bon   16/20
par Klak


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