Benjamin Biolay

Bruxelles - Belgique [AB] - vendredi 03 octobre 2003

Jeune français à la dégaine de dandy qui flâne, le gendre idéal de sa Deneuve de Belle-maman nous a fait languir avant de nous accorder sa voix.
La collaboration avec l'excellente et prometteuse Keren Ann Zeidel (devenue Keren Ann tout court) pour l'élaboration de l'album "La Biographie de Luka Philipsen " fin 99, avait donné le ton.
Il avait ensuite suffit de suivre le petit chemin de traverse parsemé des albums "Clair Obscur" de Françoise Hardy, "Oeil extatique" de Lazzi, "Salle des pas perdus" de Coralie Clément, "Juke Boxe" des Valentins et "Grand Huit" de Hubert Mounier pour grimper dans la montgolfière qui nous menait en mai 2001 vers l'album "Rose Kennedy".
13 pièces qui nous prenaient par la main et nous sortaient des murmures "d'encore"...
"Chambre avec vue" d'Henri Salvador, et "La Disparition" de Keren Ann nous rassuraient quant à ses inépuisables ressources.
Généreux, Benjamin nous livre son album "négatif" en avril 2003 et continue de semer, faisant judicieusement le tri entre le grain et l'ivraie.

Ce soir à Bruxelles, nous retrouvons Benjamin, sa mèche, ses chaussures proprettes... une ambiance poudrée envahi la salle à moitié vide.
Au troisième accord, les gens se lèvent et se rapprochent de la scène, on se croirait dans le salon du pote d'un pote qui nous invite à l'improviste pour prendre un verre de bon vin rouge au coin du feu.
Pas de cris ni de fureur, une douce langueur accompagne les titres enchainés sans précipitation des albums "Rose Kennedy" et "Négatif".
Des sourires s'échangent dans le public.
Vocalement, Benjamin est dans le juste ton, quoique l'envie de lui botter le cul pour qu'il ne s'endorme pas nous prends parfois... Chiara Mastroiani apparaît aussi blanche qu'il est sombre, se place justement, ravive de sa voix fluette et geignarde les excellents "Billy Bob a raison", "Des lendemains qui chantent"...

Benjamin a tenu sa promesse, revient 3 fois sur scène, nous offre avec "Novembre toute l'année" un joli moment de piano sous lequel on voudrait se cacher pour être seul au monde, dans une bulle qui ressemble à celle de Jeffrey Eugenides.

L'ayant vu dans le meilleur de lui même, il reste à regretter ces apparitions dans la petite boîte noire, chantant "Chaise à Tokyo" entouré de danseuses qui auraient sans doute préféré travailler gratuitement pour Kylie Minogue et se trémousser d'aise...

Vendredi dernier, Benjamin au Belga où il prenait un verre avec toujours sa nonchalence, sa mèche et ses chaussures proprettes(on ne se refait pas)...j'avais envie de lui offrir des confitures et qu'il rechante "La mélodie du bonheur" assis sur sa chaise, sans que personne ne s'en soucie, juste parce qu'il fait partie de l'atmosphère...


Excellent !   18/20
par Juliette


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