Cypress Hill
Black Sunday |
Label :
Ruffhouse |
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En écrivant cette chronique, je m'apprête à effectuer une action totalement désintéressée. Cette action a pour but d'éduquer le jeune gamin perdu au milieu de cette bible du rock indé qu'est Xsilence et qui cherche à s'aérer un peu l'esprit avec du hip hop. Pas n'importe quel hip hop. Du bon, du gros, du classique, de l'indispensable.
Et en cela si Xsilence offre quantités de chroniques sur des artistes/groupes du genre très recommandables, il souffre d'un manque qui se doit d'être comblé. Ce manque vous l'aurez compris (ou alors vous êtes un peu neuneu) c'est l'absence de Cypress Hill en ces pages.
Rassurons les parents en premier lieu : non il n'est pas nécessaire de fumer du cannabis pour apprécier la musique de Cypress Hill. Certes leurs membres étaient sous l'emprise de substances illicites lorsqu'ils ont écrit/enregistré/produit/mixé cet album (bref en permanence), certes les deux MCs font l'apologie de la chose verte à longueur d'album, certes les titres eux-mêmes ne prêtent guère à l'équivoque ("I Wanna Get High", "Hits From The Bong", "Legalize It", "When The Shit Goes Down"), certes le livret propose 19 points positifs à propos de la marijeanne... mais qu'importe Black Sunday est avant tout un grand disque qui s'apprécie en toutes circonstances pour peu qu'on ne soit pas complètement réfractaire au rap, cela va de soi.
Les trois responsables de cette merveille se nomment DJ Muggs, B-Real et Sen Dog.
Le premier a un talent fou pour façonner des instrus redoutablement entrainantes pour ne pas dire diablement addictives. Ajouté à cela une patte immédiatement identifiable et vous aurez compris (ou alors vous êtes un abruti notoire) qu'on n'a pas affaire à n'importe qui. Le second débite à la vitesse de l'éclair avec une voix nasillarde au possible totalement inimitable.
Le troisième est plus dans l'invective, comme un cabot enragé prêt à vous chiquer le mollet à la moindre seconde d'inattention. Alors quand tout ce beau monde est au sommet comme ici...
Vous connaissez surement le classique "Insane In The Brain" (honteusement plagié par un blaireau du nom de Disiz La Peste qu'on aurait tous aimé ne jamais connaître). Et bien, sachez que ce disque a bien plus à offrir.
Dès les sirènes introductives de "I Wanna Get High" on sent bien le truc addictif se pointer. Direction le fumoir... Et la touche repeat. La pochette, superbe, est on ne peut plus explicite : pas de place pour la déconne. En cela, Muggs nous a gratifié d'instrus sombres de tout premier choix portées bien souvent par une basse rondouillarde qui nous fait remuer la tête jusqu'au torticolis et un sample aigu au possible, revenant comme un boomerang, qui ne tarde pas à rendre marteau. Le duo de MCs, si différents et pourtant si complémentaires, est parfait (les refrains de la fantastique "I Ain't Goin' Out Like That" ou "Insane In The Brain" en attestent).
Terriblement cool et vaporeux ("When The Shit Goes Down", "Hits From The Bong" et son merveilleux sample de "Son Of A Preacher Man", "What Go Around Come Around, Kid" plus funky) ou plus tendu et agressif ("Lick A Shot", "Cock The Hammer") on frise la perfection, à quelques détails près (les faiblardes "3 Lil Putos", "A To The K" font un peu tâche).
Ce disque impose le style Cypress Hill pour de bon. Et le place clairement à part sur l'échiquier du rap. L'imagerie mortuaire (plutôt associée au rock habituellement et qui donne un aperçu de l'évolution du groupe par la suite), l'obsession pour la fumette, la voix et le flow unique au monde de B-Real...
Cypress Hill avait annoncé la couleur sur le premier album : il allait falloir compter sur eux. Ici c'est bien plus que ça : personne ne pourra plus jamais se passer d'eux.
Alors gamin sois mignon, n'écoute pas ce qu'ils disent, une drogue douce reste une drogue. Et en Cypress Hill tu viens de trouver de la bonne pour pas cher et sans effet néfaste.
Et en cela si Xsilence offre quantités de chroniques sur des artistes/groupes du genre très recommandables, il souffre d'un manque qui se doit d'être comblé. Ce manque vous l'aurez compris (ou alors vous êtes un peu neuneu) c'est l'absence de Cypress Hill en ces pages.
Rassurons les parents en premier lieu : non il n'est pas nécessaire de fumer du cannabis pour apprécier la musique de Cypress Hill. Certes leurs membres étaient sous l'emprise de substances illicites lorsqu'ils ont écrit/enregistré/produit/mixé cet album (bref en permanence), certes les deux MCs font l'apologie de la chose verte à longueur d'album, certes les titres eux-mêmes ne prêtent guère à l'équivoque ("I Wanna Get High", "Hits From The Bong", "Legalize It", "When The Shit Goes Down"), certes le livret propose 19 points positifs à propos de la marijeanne... mais qu'importe Black Sunday est avant tout un grand disque qui s'apprécie en toutes circonstances pour peu qu'on ne soit pas complètement réfractaire au rap, cela va de soi.
Les trois responsables de cette merveille se nomment DJ Muggs, B-Real et Sen Dog.
Le premier a un talent fou pour façonner des instrus redoutablement entrainantes pour ne pas dire diablement addictives. Ajouté à cela une patte immédiatement identifiable et vous aurez compris (ou alors vous êtes un abruti notoire) qu'on n'a pas affaire à n'importe qui. Le second débite à la vitesse de l'éclair avec une voix nasillarde au possible totalement inimitable.
Le troisième est plus dans l'invective, comme un cabot enragé prêt à vous chiquer le mollet à la moindre seconde d'inattention. Alors quand tout ce beau monde est au sommet comme ici...
Vous connaissez surement le classique "Insane In The Brain" (honteusement plagié par un blaireau du nom de Disiz La Peste qu'on aurait tous aimé ne jamais connaître). Et bien, sachez que ce disque a bien plus à offrir.
Dès les sirènes introductives de "I Wanna Get High" on sent bien le truc addictif se pointer. Direction le fumoir... Et la touche repeat. La pochette, superbe, est on ne peut plus explicite : pas de place pour la déconne. En cela, Muggs nous a gratifié d'instrus sombres de tout premier choix portées bien souvent par une basse rondouillarde qui nous fait remuer la tête jusqu'au torticolis et un sample aigu au possible, revenant comme un boomerang, qui ne tarde pas à rendre marteau. Le duo de MCs, si différents et pourtant si complémentaires, est parfait (les refrains de la fantastique "I Ain't Goin' Out Like That" ou "Insane In The Brain" en attestent).
Terriblement cool et vaporeux ("When The Shit Goes Down", "Hits From The Bong" et son merveilleux sample de "Son Of A Preacher Man", "What Go Around Come Around, Kid" plus funky) ou plus tendu et agressif ("Lick A Shot", "Cock The Hammer") on frise la perfection, à quelques détails près (les faiblardes "3 Lil Putos", "A To The K" font un peu tâche).
Ce disque impose le style Cypress Hill pour de bon. Et le place clairement à part sur l'échiquier du rap. L'imagerie mortuaire (plutôt associée au rock habituellement et qui donne un aperçu de l'évolution du groupe par la suite), l'obsession pour la fumette, la voix et le flow unique au monde de B-Real...
Cypress Hill avait annoncé la couleur sur le premier album : il allait falloir compter sur eux. Ici c'est bien plus que ça : personne ne pourra plus jamais se passer d'eux.
Alors gamin sois mignon, n'écoute pas ce qu'ils disent, une drogue douce reste une drogue. Et en Cypress Hill tu viens de trouver de la bonne pour pas cher et sans effet néfaste.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par McNulty |
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