Rien
Requiem Pour Des Baroqueux |
Label :
Un Dimanche |
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Ce premier album des grenoblois compte sept plages. La plus longue dure vingt minutes et la plus courte moins d'une minute. Certaines comptent plusieurs chapitres et d'autres non.
Si l'on excepte "Stare Mesto", morceau évoquant vaguement Diabologum ou Mendelson, il ne s'agit pas de "chansons", mais de bric-à-brac sonores, d'alternances de passages noisy et d'ambiances plus posées confinant même, parfois, à une certaine mélancolie ("Requiem pour des baroqueux part.2"-UZUMAKI).
Dessus sont souvent greffées des voix issues de téléfilms (l'univers impitoyable de "Dallas" avec Bobby qu'est pas content), ou de reportages radiophoniques (comme dans "Décalage contrôlé" où on assiste à l'incroyable dialogue entre un reporter et l'inventeur du bathyscaphe, au sujet de l'étanchéité de celui-ci) ou encore d'oeuvres cinématographiques (notamment l'extrait d'un film de Gérard Pirès avec Jean Yann, extrait que je ne peux m'empêcher de livrer ici, au risque de voir ma seconde parenthèse s'éloigner un peu plus: la voix de Jean Yann, irrité: "Nom de Dieu mais qu'est-ce qui peut puer comme ça?" - une voix d'enfant (ou de pingouin?): "Y'a p'têt kekchose qui est crevé?" - la voix de J.Y, incrédule: "Mais rien peut être mort à ce point là!"). On assiste aussi à une lecture du testament de De Gaulle sur une musique rappelant celle de Air.
L'ironie est partout, la volonté iconoclastique aussi, celles-ci n'entravant pourtant pas la force émotionnelle de certains passages, leur conférant même une profondeur nouvelle; quelque chose comme du Godspeed avec la grandiloquence en moins.
On reste souvent dubitatif: à force de voir de l'humour partout on finit par se dire qu'il n'y en a nulle part, à part aux endroit où on ne rit pas, ou à ceux auxquels on rit trop.
Album trompe-l'oeil et labyrinthique, plein de surprises et de chausse-trappes, de clins d'oeil à gogo et de faux-semblants véritables, ce Requiem Pour Des Baroqueux s'apparente à tellement d'autres albums qu'il finit par ne plus ressembler à Rien. Ce qui prouve que le but est atteint.
Si l'on excepte "Stare Mesto", morceau évoquant vaguement Diabologum ou Mendelson, il ne s'agit pas de "chansons", mais de bric-à-brac sonores, d'alternances de passages noisy et d'ambiances plus posées confinant même, parfois, à une certaine mélancolie ("Requiem pour des baroqueux part.2"-UZUMAKI).
Dessus sont souvent greffées des voix issues de téléfilms (l'univers impitoyable de "Dallas" avec Bobby qu'est pas content), ou de reportages radiophoniques (comme dans "Décalage contrôlé" où on assiste à l'incroyable dialogue entre un reporter et l'inventeur du bathyscaphe, au sujet de l'étanchéité de celui-ci) ou encore d'oeuvres cinématographiques (notamment l'extrait d'un film de Gérard Pirès avec Jean Yann, extrait que je ne peux m'empêcher de livrer ici, au risque de voir ma seconde parenthèse s'éloigner un peu plus: la voix de Jean Yann, irrité: "Nom de Dieu mais qu'est-ce qui peut puer comme ça?" - une voix d'enfant (ou de pingouin?): "Y'a p'têt kekchose qui est crevé?" - la voix de J.Y, incrédule: "Mais rien peut être mort à ce point là!"). On assiste aussi à une lecture du testament de De Gaulle sur une musique rappelant celle de Air.
L'ironie est partout, la volonté iconoclastique aussi, celles-ci n'entravant pourtant pas la force émotionnelle de certains passages, leur conférant même une profondeur nouvelle; quelque chose comme du Godspeed avec la grandiloquence en moins.
On reste souvent dubitatif: à force de voir de l'humour partout on finit par se dire qu'il n'y en a nulle part, à part aux endroit où on ne rit pas, ou à ceux auxquels on rit trop.
Album trompe-l'oeil et labyrinthique, plein de surprises et de chausse-trappes, de clins d'oeil à gogo et de faux-semblants véritables, ce Requiem Pour Des Baroqueux s'apparente à tellement d'autres albums qu'il finit par ne plus ressembler à Rien. Ce qui prouve que le but est atteint.
Parfait 17/20 | par Greg |
Posté le 05 mai 2006 à 21 h 12 |
Requiem Pour Des baroqueux est un disque à part, qui ressemble un peu à tout et surtout à rien. Ce qui est normal quand le groupe s'appelle rien. Autant vous prévenir de suite, cette chronique contiendra des jeux de mot sur le nom du groupe.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme dit on souvent. Et nos grenoblois recyclent des extraits de film, des reportages pour radio Lausanne ou la lecture de testament de De Gaulle pour en faire les paroles de leur musique. Par manque de talent ? Il n'en est rien car sur leur seul chanson 'classique' (j'entend par la une histoire et de la musique) c'est un talent d'auteur indéniable qui est révélé. Plus parlé que chanté,ce morceau évoque de fort arôme de Diabologum. Mais c'est surtout leur musique qui est marquante. Cette musique c'est avant toute chose une histoire d'incompréhension, ou d'appréhension face à ces mélanges de post-rock, de musique électronique, d'orgue d'église, voir de sonorité qu'on croit tout droit sorti de vieux jeux vidéos. Pourtant tout est animé d'une force insoupçonnable, çà peut vous secouer les tripes comme peu de morceaux savent le faire. Après cette destruction des structure sonores bien connu, l'appréhension laisse place à la réflexion, on se rend compte que mine de rien on assise à une expérimentation pas si commune qui nous fait dire qu'après rien, pour nos oreilles, ne sera plus comme avant. De la vient la satisfaction ou la répulsion. On adore on déteste. Comme souvent dans ces cas là pas de juste milieu.
Mais comme rien n'échoue autant que le succès, cet album est condamné à être culte, apprécié, détesté ou ignoré. Une seule chose est sure on a à faire un objet musical non identifié. Un vrai !! Mais comme rien n'est acquis on attend avec impatience leur prochain album.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme dit on souvent. Et nos grenoblois recyclent des extraits de film, des reportages pour radio Lausanne ou la lecture de testament de De Gaulle pour en faire les paroles de leur musique. Par manque de talent ? Il n'en est rien car sur leur seul chanson 'classique' (j'entend par la une histoire et de la musique) c'est un talent d'auteur indéniable qui est révélé. Plus parlé que chanté,ce morceau évoque de fort arôme de Diabologum. Mais c'est surtout leur musique qui est marquante. Cette musique c'est avant toute chose une histoire d'incompréhension, ou d'appréhension face à ces mélanges de post-rock, de musique électronique, d'orgue d'église, voir de sonorité qu'on croit tout droit sorti de vieux jeux vidéos. Pourtant tout est animé d'une force insoupçonnable, çà peut vous secouer les tripes comme peu de morceaux savent le faire. Après cette destruction des structure sonores bien connu, l'appréhension laisse place à la réflexion, on se rend compte que mine de rien on assise à une expérimentation pas si commune qui nous fait dire qu'après rien, pour nos oreilles, ne sera plus comme avant. De la vient la satisfaction ou la répulsion. On adore on déteste. Comme souvent dans ces cas là pas de juste milieu.
Mais comme rien n'échoue autant que le succès, cet album est condamné à être culte, apprécié, détesté ou ignoré. Une seule chose est sure on a à faire un objet musical non identifié. Un vrai !! Mais comme rien n'est acquis on attend avec impatience leur prochain album.
Excellent ! 18/20
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