Sparklehorse
Vivadixiesubmarine Transmissionplot |
Label :
Parlophone |
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"Quand les martiens ont découvert l'Amérique à la fin des années 60, pris de panique ils ont fait demi-tour illico. Tellement vite qu'ils en ont oublié un des leurs, le petit Mark..." (extrait de la biographie de Mark Linkous "My Kingdom For A Sparklehorse", par Neil Young, Alien edition, NY, 2023, trad. française: "Mark Linkous: Mon fils Ma Bataille").
Trente-cinq ans plus tôt, en France, j'ai dans les mains cet album au titre imprononçable: Vivadixietc... Du martien? On dirait bien... Je l'écoute au printemps, puis tout l'été qui suit. J'en loupe la coupe du monde, j'en oublie la rentrée. Il fait l'automne de bout en bout et, à Noël, je double encore l'harmonica de "Cows" après les cours du jeudi, en me balançant sur mes pieds.
Et j'entends quoi? Des murmures saturés qu'on me glisse à l'oreille, des incohérences en tout genre, et des guitares bancales qui tremblent à la fin des refrains. J'y entends la phrase que j'ai cherchée une vie durant, "pretty girl, milking a cow/ oh yeah...", sur le même "Cows" à la beauté bucolique incomparable, avec son banjo de faux cow-boy et sa batterie débonnaire qui part en carafe à la fin.
L'album est touffu, truffé de bruits bizarres: cassette qu'on rembobine, musiques de caroussels; pedal-steel et gimmicks à la va-comme-j'te-pousse.
Linkous empile ses visions, griffonne un sourire sur la face amère de la mélancolie ("Homecoming Queen" en est le plus que parfait exemple), et s'emporte parfois en accélérant le tempo (sur "Tears on Fresh Fruit" notamment, où la guitare sort les canines).
On connaît cet état: on vient de finir sa deuxième bière, c'est le cagnard; on titube, on sourit bêtement; les yeux nous tombent des orbites et on fixe le grouillement des insectes dans l'herbe. Toute la musique de Sparklehorse découle de cet instant.
Un peu magicien, un peu branleur, on se demande si Linkous fait exprès d'être aussi bon ou si c'est une maladresse de plus.
On éprouve un sentiment d'inachèvement sur chaque morceau; tout est toujours à la limite de rompre, de s'affaisser. Tout semble très fragile, rescapé d'on-ne-sait quelle over-dose (Mark, lui, le sait), tout semble s'excuser de vivre encore, comme un convalescent qui sourit pourtant devant cette vanité entr'aperçue. Un homme qui va dans la vie sans y croire, mais qui y va quand même, avec le coeur léger.
Trente-cinq ans plus tôt, en France, j'ai dans les mains cet album au titre imprononçable: Vivadixietc... Du martien? On dirait bien... Je l'écoute au printemps, puis tout l'été qui suit. J'en loupe la coupe du monde, j'en oublie la rentrée. Il fait l'automne de bout en bout et, à Noël, je double encore l'harmonica de "Cows" après les cours du jeudi, en me balançant sur mes pieds.
Et j'entends quoi? Des murmures saturés qu'on me glisse à l'oreille, des incohérences en tout genre, et des guitares bancales qui tremblent à la fin des refrains. J'y entends la phrase que j'ai cherchée une vie durant, "pretty girl, milking a cow/ oh yeah...", sur le même "Cows" à la beauté bucolique incomparable, avec son banjo de faux cow-boy et sa batterie débonnaire qui part en carafe à la fin.
L'album est touffu, truffé de bruits bizarres: cassette qu'on rembobine, musiques de caroussels; pedal-steel et gimmicks à la va-comme-j'te-pousse.
Linkous empile ses visions, griffonne un sourire sur la face amère de la mélancolie ("Homecoming Queen" en est le plus que parfait exemple), et s'emporte parfois en accélérant le tempo (sur "Tears on Fresh Fruit" notamment, où la guitare sort les canines).
On connaît cet état: on vient de finir sa deuxième bière, c'est le cagnard; on titube, on sourit bêtement; les yeux nous tombent des orbites et on fixe le grouillement des insectes dans l'herbe. Toute la musique de Sparklehorse découle de cet instant.
Un peu magicien, un peu branleur, on se demande si Linkous fait exprès d'être aussi bon ou si c'est une maladresse de plus.
On éprouve un sentiment d'inachèvement sur chaque morceau; tout est toujours à la limite de rompre, de s'affaisser. Tout semble très fragile, rescapé d'on-ne-sait quelle over-dose (Mark, lui, le sait), tout semble s'excuser de vivre encore, comme un convalescent qui sourit pourtant devant cette vanité entr'aperçue. Un homme qui va dans la vie sans y croire, mais qui y va quand même, avec le coeur léger.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Greg |
Posté le 11 février 2007 à 18 h 40 |
A la manière de Eels ou Grandaddy, Sparklehorse a été une des grandes figures de l'indie rock des années 90. Et à l'écoute de cet album au titre impronoçable, on comprend très bien pourquoi Mark Linkous a influencé une tripotée de groupes.
Non content de posséder un talent mélodique fou, à faire palir de nombreux songwriters, Linkous arrive à créer son propre univers, mélange de bruits bizarres ("Homecoming Queen", "Little Bastard Choo-Choo"), de mélodies mélancoliques, et de pures chansons pop-noise.
Les mélodies vont droit au coeur. On peut même sentir la quiétude du ranch dans lequel il a enregistré ses chansons . La poignante "Cow", avec un refrain boulversant, de 7 minutes en est un parfait exemple, avec son penchant country. Linkous ne s'est pas souciée de la production, et c'est tant mieux. Les guitares raclent sur "Rainmaker", "Tears On Fresh Fruit", "Someday I Will Treat You Good" qui sont toujours aux services de mélodies imparables. Mais, au fond, on sait qu'il existe une tristesse lumineuse, porteuse d'espoir, là ou tout est à la limite de s'effondrer, là ou Mark murmure, comme s'il était à la limite de fondre en larmes. Rescapé d'une tentative de suicide, voulant se tuer en mélangeant du valium à des antidépresseurs, cet album est celui d'un mec bizarre, qui reste cloîtré dans sa chambre toute la journée pour ne pas voir la lumière du jour.
Par contre, cet album est celui que vous devez absolument posséder.
Non content de posséder un talent mélodique fou, à faire palir de nombreux songwriters, Linkous arrive à créer son propre univers, mélange de bruits bizarres ("Homecoming Queen", "Little Bastard Choo-Choo"), de mélodies mélancoliques, et de pures chansons pop-noise.
Les mélodies vont droit au coeur. On peut même sentir la quiétude du ranch dans lequel il a enregistré ses chansons . La poignante "Cow", avec un refrain boulversant, de 7 minutes en est un parfait exemple, avec son penchant country. Linkous ne s'est pas souciée de la production, et c'est tant mieux. Les guitares raclent sur "Rainmaker", "Tears On Fresh Fruit", "Someday I Will Treat You Good" qui sont toujours aux services de mélodies imparables. Mais, au fond, on sait qu'il existe une tristesse lumineuse, porteuse d'espoir, là ou tout est à la limite de s'effondrer, là ou Mark murmure, comme s'il était à la limite de fondre en larmes. Rescapé d'une tentative de suicide, voulant se tuer en mélangeant du valium à des antidépresseurs, cet album est celui d'un mec bizarre, qui reste cloîtré dans sa chambre toute la journée pour ne pas voir la lumière du jour.
Par contre, cet album est celui que vous devez absolument posséder.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 06 mars 2007 à 18 h 55 |
Vivadixiesubmarinetransmissionplot. L'album est à l'image du nom: un bricolage à base de carton et de scotch mal collé, des bouts de ficelle et des punaises font tenir l'ensemble.
Mark Linkous est un génie de la mélodie parfaite. Toutes ces chansons sont sur le point de se casser la gueule, elles sont chantées d'une voix faible, fragile, d'un mec faible, fragile. Tout paraît le plus souvent timide ou faussement assuré. Dans tous les cas, la plupart des chansons frôlent la grâce divine. Cet album est un aller simple pour le rêve en carton-pâte, dans le théâtre de marionnetes de ton école maternelle. Ca parle d'oiseaux, de chevaux, de fruits, du rainmaker, de l'amour, tout est d'une poésie bouleversante. Linkous chante à moitié faux, ce qui rajoute au côté bricolo de cet album.
"Homecoming Queens", "Most Beautiful Widow In Town", "Sad & Beautiful World", "Gasoline Horseys", et surtout "Spirit Ditch", sont autant de perles de "chansons simples" qui pourtant touchent au sublime.
Vivadixiesub... peu importe le nom, cet ébauche d'album, est une des choses les plus touchantes qu'il m'ait été donnée d'entendre.
Mark Linkous est un génie de la mélodie parfaite. Toutes ces chansons sont sur le point de se casser la gueule, elles sont chantées d'une voix faible, fragile, d'un mec faible, fragile. Tout paraît le plus souvent timide ou faussement assuré. Dans tous les cas, la plupart des chansons frôlent la grâce divine. Cet album est un aller simple pour le rêve en carton-pâte, dans le théâtre de marionnetes de ton école maternelle. Ca parle d'oiseaux, de chevaux, de fruits, du rainmaker, de l'amour, tout est d'une poésie bouleversante. Linkous chante à moitié faux, ce qui rajoute au côté bricolo de cet album.
"Homecoming Queens", "Most Beautiful Widow In Town", "Sad & Beautiful World", "Gasoline Horseys", et surtout "Spirit Ditch", sont autant de perles de "chansons simples" qui pourtant touchent au sublime.
Vivadixiesub... peu importe le nom, cet ébauche d'album, est une des choses les plus touchantes qu'il m'ait été donnée d'entendre.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 30 juillet 2008 à 23 h 34 |
Une voix timide, une musique naïve... faite de bidouillages... Tel un enfant qui reste sur ses gardes observant la vie. Album emplit de tristesse, de mélancolie; comme quelqu'un qui n'arrive pas à surmonter la confrontation entre la cruauté et la beauté du monde, quelqu'un qui n'arriverait pas à extérioriser ses sentiments, choqué devant ce spectacle. Comment peut-on être témoin de ce mélange incohérent de haine et d'amour ? "Sad & Beautiful World". Et cette dualité c'est la vie, et y faire face, essayer de comprendre cela ou plutôt de s'en persuader est dur. Un jour cette musique arrive et on se sent moins seul. Cet album met en avant la vision de ce petit garçon s'inventant, se bricolant son monde imaginaire pour mieux affronter la vie.
Parfait 17/20
Posté le 28 août 2008 à 17 h 11 |
Ce disque est un voyage unique sur les chemins tortueux d'un univers parallèle au monde réel. Il mélange à la fois des souvenirs enfantins et la rare nostalgie d'un adulte. Mark Linkous ne semble pas accepter le fait qu'être adulte c'est abandonner ce qui rend heureux durant l'enfance, il prend trop facilement de recul et s'envole au manche de sa guitare aux confins de son propre esprit.
C'est par "Homecoming Queen" et tout en délicatesse que commence ce conte mitigé entre désespoir et admiration. Les mélodies sont discrètes et originales à l'image de "Spririt Ditch", les bons coups de grattes, assez rares, sont surprenants et bien inspirés, l'ambiance est homogène mais les changements d'humeurs apparaissent au sein de plusieurs titres comme par exemple sur "Rainmaker". Les textes tout en étant bien distinct goûtent cette même mélancolie semi contenue. On pourra également, lors de l'écoute, se laisser séduire par des variantes instrumentales, passant de l'acoustique à l'électrique, amenant même l'harmonica et le banjo sur l'admirable "Cow" ou encore des ondes Martenot (semble t-il) sur "Heart of Darkness".
Cet album offre une surprenante suite de véritables perles, les titres se savourent un à un avec toujours autant d'émerveillement. Cet album pourrait faire la bande originale d'un film entier tant la suite des chansons est étudiée et précise.
Sparklehorse est un groupe incontournable que l'on voudrait à la fois largement faire connaitre mais à la fois garder pour soi... Linkous est un peu à l'image de cette pochette, une tête dans les nuages, un esprit évasif qui plane la plupart du temps au dessus des autres... avec ce sourire espiègle et figé...
Quelqu'un finira par mettre 20 à cet album...
C'est par "Homecoming Queen" et tout en délicatesse que commence ce conte mitigé entre désespoir et admiration. Les mélodies sont discrètes et originales à l'image de "Spririt Ditch", les bons coups de grattes, assez rares, sont surprenants et bien inspirés, l'ambiance est homogène mais les changements d'humeurs apparaissent au sein de plusieurs titres comme par exemple sur "Rainmaker". Les textes tout en étant bien distinct goûtent cette même mélancolie semi contenue. On pourra également, lors de l'écoute, se laisser séduire par des variantes instrumentales, passant de l'acoustique à l'électrique, amenant même l'harmonica et le banjo sur l'admirable "Cow" ou encore des ondes Martenot (semble t-il) sur "Heart of Darkness".
Cet album offre une surprenante suite de véritables perles, les titres se savourent un à un avec toujours autant d'émerveillement. Cet album pourrait faire la bande originale d'un film entier tant la suite des chansons est étudiée et précise.
Sparklehorse est un groupe incontournable que l'on voudrait à la fois largement faire connaitre mais à la fois garder pour soi... Linkous est un peu à l'image de cette pochette, une tête dans les nuages, un esprit évasif qui plane la plupart du temps au dessus des autres... avec ce sourire espiègle et figé...
Quelqu'un finira par mettre 20 à cet album...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 19 avril 2009 à 12 h 07 |
Mark Linkous, l'homme derrière Sparklehorse, est un génie complètement hors du temps et des modes. N'appartenant à aucun mouvement précis, il émerge eu milieu des 90's avec cet album au nom imprononçable.
En vérité, l'objectif de Linkous est clair (il l'a confessé par la suite plusieurs fois en interview) pour ce premier opus : faire un Swordfishtrombone (album mythique mais très difficile d'accès de Tom Waits) pop. Tout simplement. C'est que Mark Linkous est totalement admiratif devant la musique de l'ovni des 80's, mais il est aussi fan de punk (Sex Pistols, Damned, ...). A cela on peut ajouter qu'on décèle une influence du Neil Young de Tonight's The Night dans la voix murmuré et étranglé de Linkous.
Ces influences diverses vont mener Sparklehorse à réaliser un album totalement atypique, mélant des chansons extrèmement lentes et mélancoliques et des accès de violence électrique surprenants après tant de douceur. Ce qui étonne aussi c'est la qualité des mélodies : que ce soit l'aérienne "Saturday", la très mélancolique "Home Coming Queen", la sombre "Spirit Ditch", l'épique "Cow"... (la liste est longue) toutes déroulent des mélodies miraculeuses, et l'on finit sidéré par le nombre de chansons de la trempe du meilleur du folk mélancolique des années 60-70.
"Sad & Beautiful World" est certainement l'une des plus belles. Cette chanson absolument sublimissime reste très méconnue, pourtant Sparklehorse semble atteindre ici une certaine idée de la grâce... Magnifique ballade sussurée par une voix à bout de souffle, elle dévoile une belle slide guitare (présente aussi sur la très belle "Heart Of Darkness") qui donne un coté tranquille à cette confession apaisée sur l'ambiguïté du monde, si triste mais tellement beau en même temps...
"Most Beautiful Town" est une ballade plus classique (guitare-voix) qui ferait pleurer n'importe quel coeur de pierre...
A côté de cela, il y a donc aussi des fracassantes élançées punks à base de grosses guitares distordues ("Rainmaker", du rock bruitiste binaire). "Rainmaker" et d'autres (tout comme les intermédes non-musicaux) ont en fait pour but de rompre le confort auditif, afin de ne pas rendre une copie uniforme qui pourrait être plate. Cependant Linkous, même quand il s'énerve n'en oublie pas la mélodie, comme en témoigne le sublime refrain lumineux de "Someday I Will Treat You Good", ou le noisy-pop très Pixies "Hammering The Cramps".
Mais en fin de compte il se révèle que, par on ne sait quel miracle, Sparklehorse parvient à maintenir une cohésion sidérante tout le long du disque, une ambiance tantôt dérangée, enragée, tantôt triste et mélancolique, et parfois même apaisée et heureuse, mais dévoilant tout du long un songwriter profondément humain écorché par la vie.
Enfin venons-en à la production de l'album qui est aussi un chef-d'oeuvre : la voix faible de Linkous ressort très bien, les guitares sont impeccablement enregistrées, le tout est très fouillé, grouillant de petits détails, petits bruits électroniques, etc. rendant cet album d'une incroyable richesse qu'on ne finit jamais de redécouvrir.
On est ici, d'après moi, en présence d'un des meilleurs disques de tout les temps, rock et folk confondus.
La musique de Sparklehorse a souvent été décrite comme mélancolique et lumineuse.
Comme si de la tristesse la plus profonde surgissait la beauté la plus forte.
Le voilà le 20 !
En vérité, l'objectif de Linkous est clair (il l'a confessé par la suite plusieurs fois en interview) pour ce premier opus : faire un Swordfishtrombone (album mythique mais très difficile d'accès de Tom Waits) pop. Tout simplement. C'est que Mark Linkous est totalement admiratif devant la musique de l'ovni des 80's, mais il est aussi fan de punk (Sex Pistols, Damned, ...). A cela on peut ajouter qu'on décèle une influence du Neil Young de Tonight's The Night dans la voix murmuré et étranglé de Linkous.
Ces influences diverses vont mener Sparklehorse à réaliser un album totalement atypique, mélant des chansons extrèmement lentes et mélancoliques et des accès de violence électrique surprenants après tant de douceur. Ce qui étonne aussi c'est la qualité des mélodies : que ce soit l'aérienne "Saturday", la très mélancolique "Home Coming Queen", la sombre "Spirit Ditch", l'épique "Cow"... (la liste est longue) toutes déroulent des mélodies miraculeuses, et l'on finit sidéré par le nombre de chansons de la trempe du meilleur du folk mélancolique des années 60-70.
"Sad & Beautiful World" est certainement l'une des plus belles. Cette chanson absolument sublimissime reste très méconnue, pourtant Sparklehorse semble atteindre ici une certaine idée de la grâce... Magnifique ballade sussurée par une voix à bout de souffle, elle dévoile une belle slide guitare (présente aussi sur la très belle "Heart Of Darkness") qui donne un coté tranquille à cette confession apaisée sur l'ambiguïté du monde, si triste mais tellement beau en même temps...
"Most Beautiful Town" est une ballade plus classique (guitare-voix) qui ferait pleurer n'importe quel coeur de pierre...
A côté de cela, il y a donc aussi des fracassantes élançées punks à base de grosses guitares distordues ("Rainmaker", du rock bruitiste binaire). "Rainmaker" et d'autres (tout comme les intermédes non-musicaux) ont en fait pour but de rompre le confort auditif, afin de ne pas rendre une copie uniforme qui pourrait être plate. Cependant Linkous, même quand il s'énerve n'en oublie pas la mélodie, comme en témoigne le sublime refrain lumineux de "Someday I Will Treat You Good", ou le noisy-pop très Pixies "Hammering The Cramps".
Mais en fin de compte il se révèle que, par on ne sait quel miracle, Sparklehorse parvient à maintenir une cohésion sidérante tout le long du disque, une ambiance tantôt dérangée, enragée, tantôt triste et mélancolique, et parfois même apaisée et heureuse, mais dévoilant tout du long un songwriter profondément humain écorché par la vie.
Enfin venons-en à la production de l'album qui est aussi un chef-d'oeuvre : la voix faible de Linkous ressort très bien, les guitares sont impeccablement enregistrées, le tout est très fouillé, grouillant de petits détails, petits bruits électroniques, etc. rendant cet album d'une incroyable richesse qu'on ne finit jamais de redécouvrir.
On est ici, d'après moi, en présence d'un des meilleurs disques de tout les temps, rock et folk confondus.
La musique de Sparklehorse a souvent été décrite comme mélancolique et lumineuse.
Comme si de la tristesse la plus profonde surgissait la beauté la plus forte.
Le voilà le 20 !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 04 juin 2017 à 13 h 54 |
"Les quarante secondes sont écoulées pour cette manche des Lettres ! Monsieur P. ?
- Trente quatre lettres !
- Et vous Monsieur Q. ?
- Pas mieux !
- Monsieur P., qu'avez-vous trouvé ?
- Vivadixiesubmarinetransmissionplot !
- Oui, tout à fait ! Premier album de Sparklehorse sorti en 1995, groupe qui était mené par le regretté Mark Linkous qui nous a quitté en 2010 et que ..." 'CLIC !'
Dans le salon, il pleut une pop folk dépressive avec un temps clair au-dehors malgré tout. Cette musique de Sparklehorse, c'est un peu ça : c'est tristounet mais avec parfois des arcs-en-ciel accentués par de la guitare radieuse ("Rainmaker", "Hammering The Cramps", ...). Ce n'est pas tellement vif, hormis les morceaux énergiques "Tears On Fresh Fruit" et "Someday I Will Treat You Good" qui font l'exception ici. Le prélassement est de mise parmi les herbes hautes et les orties qui chatouillent les planches ternies d'une vieille grange. On se doit de se mettre en mode branleur et contemplatif, parce que ça fait chier de sortir la faux ou la tondeuse pour faire comme les cons de voisins avec leur obsession de la pelouse soignée. Et on écoute ... Les petits sons bizarres en arrière du très calme "Homecoming Queen" ou les roucoulements sinistres dans "Little Bastard Choo Choo" qu'on peut aussi aimer si l'on s'imagine une vie de garde-barrière au passage d'un train ivre qu'on entend arriver. On a le sentiment parfois que Mark Linkous se réfugie dans un monde de jouets. Il y a aussi ces rayons de banjo et d'harmonica (on lit echo harp dans le dépliant) de "Cow", l'interlude instrumentale "Ballad Of A Cold Lost Marble" faisant taper du pied et qui dévale une pente sous des sons électroniques et flatulents, l'esprit parti en motocross ...
C'est tristounet, un petit peu énervé et puis c'est beau avec ce côté un peu déglingué qui compose l'album, là. T'as juste envie de te balader seul, sans rencontrer personne en chemin pour polluer le paradis neurasthénique qu'il y a dans ta tête.
- Trente quatre lettres !
- Et vous Monsieur Q. ?
- Pas mieux !
- Monsieur P., qu'avez-vous trouvé ?
- Vivadixiesubmarinetransmissionplot !
- Oui, tout à fait ! Premier album de Sparklehorse sorti en 1995, groupe qui était mené par le regretté Mark Linkous qui nous a quitté en 2010 et que ..." 'CLIC !'
Dans le salon, il pleut une pop folk dépressive avec un temps clair au-dehors malgré tout. Cette musique de Sparklehorse, c'est un peu ça : c'est tristounet mais avec parfois des arcs-en-ciel accentués par de la guitare radieuse ("Rainmaker", "Hammering The Cramps", ...). Ce n'est pas tellement vif, hormis les morceaux énergiques "Tears On Fresh Fruit" et "Someday I Will Treat You Good" qui font l'exception ici. Le prélassement est de mise parmi les herbes hautes et les orties qui chatouillent les planches ternies d'une vieille grange. On se doit de se mettre en mode branleur et contemplatif, parce que ça fait chier de sortir la faux ou la tondeuse pour faire comme les cons de voisins avec leur obsession de la pelouse soignée. Et on écoute ... Les petits sons bizarres en arrière du très calme "Homecoming Queen" ou les roucoulements sinistres dans "Little Bastard Choo Choo" qu'on peut aussi aimer si l'on s'imagine une vie de garde-barrière au passage d'un train ivre qu'on entend arriver. On a le sentiment parfois que Mark Linkous se réfugie dans un monde de jouets. Il y a aussi ces rayons de banjo et d'harmonica (on lit echo harp dans le dépliant) de "Cow", l'interlude instrumentale "Ballad Of A Cold Lost Marble" faisant taper du pied et qui dévale une pente sous des sons électroniques et flatulents, l'esprit parti en motocross ...
C'est tristounet, un petit peu énervé et puis c'est beau avec ce côté un peu déglingué qui compose l'album, là. T'as juste envie de te balader seul, sans rencontrer personne en chemin pour polluer le paradis neurasthénique qu'il y a dans ta tête.
Très bon 16/20
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