Dirty Projectors
Swing Lo Magellan |
Label :
Domino |
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Les Dirty Projectors de Dave Longstreth ont toujours été (à raison) associés à une excentricité musicale tantôt rafraîchissante tantôt irritante, à des concepts délirants mais parfois envahissants et à des acrobaties aussi bien vocales qu'instrumentales. Autrement dit, ils ne plaisent pas à tout le monde, c'est le prix des prises de risques constantes de Longstreth qui s'échine à pousser toujours plus loin ses idées en pagaille. Même aux réunions des amateurs de Dirty Projectors anonymes, on admet volontiers que le premier contact avec la bande est rarement concluant. C'est en revenant encore et encore, en parcourant ces mélodies baroques en long et en large à la recherche d'une porte d'entrée que l'on finit par développer une addiction croissante à leur musique. Car en fin de compte, ils ne sont pas légion dans le petit monde de l'indie à proposer une musique si originale et couillue.
Mais, décidément décidé à se trouver là où on ne l'attend pas (si, rappelez vous en 2007, ça s'appelait Rise Above et ça reprenait le Damaged des Black Flag de mémoire), Dave Longstreth prend cette fois le parti de se concentrer exclusivement sur le songwriting, c'est à dire de ne pas jouer la carte habituelle du concept-album. Et si cet état de fait se traduit plus dans les paroles que dans la musique elle-même, on notera sur Swing Lo Magellan une autre évolution chez Longstreth, celle-ci parfaitement audible : l'adoucissement et la simplification. Sur ce nouvel album, plus que sur aucun autre Dirty Projectors, on respire. Mais gare, je ne dis pas qu'il y a moins de matière... Moins de renversements rythmiques, de jongleries, de coqs-à-l'âne incessants, certes, mais aussi plus de douceur, plus de temps pour développer ses idées. Plus de cohérence en somme. Longstreth échange la cohérence conceptuelle de l'album contre la solidité de ses compositions.
Et il ne perd pas au change. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter le single "Gun Has No Trigger", construit crescendo autour de roucoulements et du chant tout à tour emphatique et épique du leader. Ou encore l'éponyme, qui se révèle une simple folk-song jolie comme tout...
Est-ce à dire qu'on ne rebondit plus sur les partitions extensibles du groupe ? Non, bien sûr, mais les tiroirs de leurs chansons semblent plus solides, moins volatiles que leurs prédécesseurs. Sur "Offspring Are Blank", ouverture bipolaire du disque, chaque partie prend le temps de se dévoiler à nos oreilles.
Déroutant pour les inconditionnels, Swing Lo Magellan s'impose néanmoins comme une réussite indéniable des Dirty Projectors. Longstreth n'a toujours pas les pieds sur terre, mais son vol semble moins erratique à présent. Ce qu'il perd en folie pure, il le regagne en finesse et en adresse pour un album qui n'est qu'une étape de plus dans le grand voyage autour du crâne fou de Dave Longstreth, une étape sur des flots moins mouvementés, mais qui n'ont rien perdu de leur beauté.
Mais, décidément décidé à se trouver là où on ne l'attend pas (si, rappelez vous en 2007, ça s'appelait Rise Above et ça reprenait le Damaged des Black Flag de mémoire), Dave Longstreth prend cette fois le parti de se concentrer exclusivement sur le songwriting, c'est à dire de ne pas jouer la carte habituelle du concept-album. Et si cet état de fait se traduit plus dans les paroles que dans la musique elle-même, on notera sur Swing Lo Magellan une autre évolution chez Longstreth, celle-ci parfaitement audible : l'adoucissement et la simplification. Sur ce nouvel album, plus que sur aucun autre Dirty Projectors, on respire. Mais gare, je ne dis pas qu'il y a moins de matière... Moins de renversements rythmiques, de jongleries, de coqs-à-l'âne incessants, certes, mais aussi plus de douceur, plus de temps pour développer ses idées. Plus de cohérence en somme. Longstreth échange la cohérence conceptuelle de l'album contre la solidité de ses compositions.
Et il ne perd pas au change. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter le single "Gun Has No Trigger", construit crescendo autour de roucoulements et du chant tout à tour emphatique et épique du leader. Ou encore l'éponyme, qui se révèle une simple folk-song jolie comme tout...
Est-ce à dire qu'on ne rebondit plus sur les partitions extensibles du groupe ? Non, bien sûr, mais les tiroirs de leurs chansons semblent plus solides, moins volatiles que leurs prédécesseurs. Sur "Offspring Are Blank", ouverture bipolaire du disque, chaque partie prend le temps de se dévoiler à nos oreilles.
Déroutant pour les inconditionnels, Swing Lo Magellan s'impose néanmoins comme une réussite indéniable des Dirty Projectors. Longstreth n'a toujours pas les pieds sur terre, mais son vol semble moins erratique à présent. Ce qu'il perd en folie pure, il le regagne en finesse et en adresse pour un album qui n'est qu'une étape de plus dans le grand voyage autour du crâne fou de Dave Longstreth, une étape sur des flots moins mouvementés, mais qui n'ont rien perdu de leur beauté.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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