Jeffrey Lewis

‘Em Are I

‘Em Are I

 Label :     Rough Trade 
 Sortie :    lundi 20 avril 2009 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Depuis son premier album, paru en 2001, j'ai toujours considéré Jeffrey Lewis comme l'un des meilleurs songwriters de sa génération. Plus éloigné qu'il n'y parait de l'image "à l'arrache" du mouvement anti-folk, et à l'image du génial Adam Green, le jeune new-yorkais s'est créer au fil de quelques modestes albums, un univers burlesque et hétéroclite. Avec son allure de clochard et sa voix chevrotante, il est l'auteur de deux des textes les plus drôles et passionants de la décennie : "Back When I Was 4" et "The Chelsea Hotel Oral Sex Song", deux réjouissantes chroniques des temps modernes, mélange d'absurdité sans nom et de poésie des bas-fonds. Mais ce qu'il manquait à Jeffrey Lewis, dont les précédents essais étaient trop souvent inégales, c'était un album cohérent, tenant la route du début à la fin.

Avec 'Em Are I, c'est fait. Et je suis fier de lui. Cet album, c'est un petit bijou dans son genre, un aboutissement pour Jeffrey Lewis, plus dense que jamais. Le virage pop est bien négocié et si l'aspect déglingué de l'anti-folk n'a pas disparu, notre ami arrive à concilier mélodies accrocheuses et textes improbables. Avec The Junkyard, sa petite bande de musiciens, il nous offre une démonstration souvent jouissive de décontraction et de sincérité. Avec peu de moyens, à partir de quelques idées, ces onze chansons parviennent tour à tour à nous faire rire, nous émouvoir et nous faire taper du pied. De l'énergie de l'inaugural "Slogans" à la country virevoltante "de "Whistle Past the Graveyard", en passant par la douce mélancolie de "Roll Bus Roll", l'inspiration est toujours présente, aussi bien dans les mélodies que dans les textes. Et l'influence majeur n'a jamais été aussi palpable : Jonathan Richman est partout. En particulier dans l'irrésistible "Broken Broken Heart" et la charmante ballade "It's Not Impossible". Je citerais également la très psyché "The Upside-Down Cross" où l'on retrouve l'expérimentation des premiers albums, et la bucolique "Bugs & Flowers".

Comme Adam Green avant lui, Jeffrey Lewis a réussi à s'approprier la formule pop tout en gardant son univers, sa personnalité. On tient là un album plus que convaincant, et un artiste véritablement attachant, par sa modestie et sa sincérité. Le digne héritier de Jonathan Richman ? Chacun se fera son opinion, mais si une chose est sur, c'est que Jeffrey Lewis est un artiste à suivre, plus que jamais !


Parfait   17/20
par Dylanesque


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