Beirut

The Flying Club Cup

The Flying Club Cup

 Label :     Ba Da Bing ! 
 Sortie :    lundi 08 octobre 2007 
 Format :  Album / CD   

Zach Condon est un gars triste, c'est un fait. Mais comme bien des musiciens à tempérament mélancolique, il sait transcender son humeur dans ses chansons. On ressentait déjà ceci dans Gulag Orkestra, mais ce second album confirme la chose, en réalisant un réel travail d'orfèvre autour de ses fragiles mélodies.
Subtiles, toutes en finesse, les chansons de cette Flying Club Cup semblent pour la plupart s'habiller avec grande classe de ce Gulag Orkestra, de ses cuivres balkaniques proches des sonorités du fameux 'orchestre de décharge' de Tom Waits. A la seule différence que chez Beirut, le souci de l'harmonie, de la musicalité est toujours présent. Pas d'expérimentation susceptible de rudoyer les oreilles. Même lors d'effets de masse sonore, la mélodie règne en maîtresse.
Fortement influencé par la France, The Flying Club Cup fut en partie composé lors d'un séjour à Paris. Une période de "vacances" où Condon tomba sous le charme de certains chanteurs du siècle dernier, Jacques Brel en tête.
C'est donc la raison pour laquelle la majorité des morceaux portent des titres en français ("Nantes", La Banlieue"...). Cela dit Beirut est prudent, et ne tombe pas dans le gouffre dans lequel se sont rués nombreux artistes francophiles: chanter en français. Et c'est peut-être pour cela que ce clin d'œil à notre petit pays est si finement réussi: on ressent intrinsèquement dans les mélodies un parfum très propre à la France des années 50, des images touchantes et désuètes, des extraits de films d'époque glissés au hasard de certains morceaux...
Par moments, cet album pourrait faire penser à une virée d'Arcade Fire en Roumanie. On retrouve chez Beirut une sensibilité proche des arrangements des canadiens. Mais Zach sait aussi écrire des morceaux tout simples, avec un piano comme seul accompagnement, et signer ainsi l'un des plus beaux instants de l'album ("Un Dernier Verre").
Dans la continuité de son prédécesseur, ce nouvel opus reprend beaucoup des procédés déjà utilisés: polyphonies, solos cuivres-cordes et structures proches des chansons populaires. Mais c'est de manière plus recherchée et aboutie qu'on les retrouve ("A Sunday Smile" en parfait modèle).
C'est littéralement enivré que l'on ressort de ce court album, comme une bonne gorgée de whiskey un soir d'automne quand il fait froid. Brûlante est la musique de Beirut. Il suffit juste d'apprivoiser le feu qui y habite pour mieux la savourer...


Excellent !   18/20
par Nimaro


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