Brainiac

Smack Bunny Baby

Smack Bunny Baby

 Label :     Grass 
 Sortie :    juillet 1993 
 Format :  Album / CD   

A ses débuts, Brainiac était déjà plus qu'un groupe punk simpliste. Quelque chose chez eux nous renvoyait en même temps aux fondements et charmes du rock-punk, du grunge et du noise : sang chaud, riff costaud, hymnes décalés et beaucoup de bruit...

A travers ce début discographique plus catchy que les productions à venir ("Ride", "Hurting Me", et surtout "Get Away" que l'on entendra plus beaucoup par la suite) transparaît déjà la qualité morbide du quatuor. Qu'il est marqué les esprits ou non (Brainiac reste un groupe ‘relativement' anonyme, trop méconnu), il y a bien un chapitre du rock qui s'est écrit ici.
Là où Sonic Youth se sert toujours du bruit et de la dissonance pour une transposition arty, Brainiac y voyait la pièce à conviction inflexible de sa folie. Une sorte d'auto-détournement sale de sa musique qui ne fait que rajouter en substance : pour seul exemple, les guitares parasites de "Draag" sont consciemment faites pour donner la migraine et pas headbanger. Notons que le résultat est le même mais plus direct, le mal au cervicales en moins, bien que Brainiac ne fasse pas des riffs une honte, au contraire ("Martian Dance Invasion", "I Could Own You"...). Comme s'ils se mutilaient une jambe pour mieux marcher de travers...
Smack Bunny Baby est une première sortie impressionnante, comparable en un sens à ce qu'il aura fallu de cohésion à Nirvana pour faire de son cynisme un Bleach (dont "Brat Girl" pourrait se voir comme un rappel à l'époque, aux racines). Celui de Brainiac étant impudique, extravagant et libéré au point d'en être rempli d'autodérision : cet auto-détournement ("I, Fuzzbuzz", "Anesthetize") et bien sûr la voix à dédoublements de personnalité de Tim Taylor, déjà imposant par ses prises de risques et expérimentations mêlées à son assurance désinvolte... Il en naît un petit dédale noise-punk difficile à suivre mais paradoxalement attractif.

Alors qu'encore une fois tout était déjà là, huit ans après on viendra nous parler d'un revival ou d'un disco-rock ayant, en comparaison, autant d'intérêt qu'un gel décoiffant. Faut même plus essayer de comprendre...


Excellent !   18/20
par X_YoB


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