The Evens
The Evens |
Label :
Dischord |
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Quatre années ! Ça fait quatre putains d'années que l'on attend un nouvel album de Fugazi. Si encore ils étaient en tournée... mais non. Et alors un beau jour, on apprend que monsieur MacKaye va sortir un album avec Amy Farina (The Warmers) à la batterie, sous le nom de The Evens... beh voyons, comme s' il n'avait pas mieux à faire, le Ian.
C'était clair et net, tant qu'il n'y aurait pas de nouvel album de Fugazi, on boycotterait The Evens. Attitude idiote, qui ne tiendra pas plus longtemps qu'une envie d'arrêter de fumer... Il a suffit que la rumeur gronde quant à la sortie prochaine de l'album pour que doucement, mais sûrement, toutes nos réserves tombent peu à peu. Après tout, il s'agit bien de Ian MacKaye, une des quatre têtes de Fugazi, groupe qui nous marqua à jamais et pour lequel on garde la plus profonde admiration. Et même si on préfèrerait les voir tous réunis pour un album, ils restent chacun, en tant qu'individus, des superbes musiciens.
Et donc un samedi après-midi, alors que les beaux jours arrivent enfin, alors que dans notre tête raisonne encore la douleur d'une gueule de bois sévère -mais juste-, on se retrouve presque par hasard dans les rayons de Ground Zero, pour avoir la surprise de trouver cet album de The Evens... en vinyle... et pour 12 € seulement. Soudain, on se retrouve partagé entre l'excitation de réécouter la voix de Ian MacKaye et la crainte de n'avoir à faire qu'à une œuvre anecdotique, un disque fait pour passer le temps, sans réelle valeur. Grossière erreur !
Dès les premières notes de "Shelter Two", on ne peut s'empêcher de se dire que, hum, c'est pas mal... Malgré toutes nos appréhensions, le charme opère quasi instantanément. Comment faire pour résister à ce véritable bijou musical ? Ian McKaye est grand ! Gloire à lui ! Sans prétentions aucune, mais avec talent et convictions, Ian et Amy nous offrent un moment de pur bonheur. Les mélodies, toutes plus efficaces les unes que les autres, s'enchaînent à merveille et caressent quelque chose en nous qu'il est impossible de définir. Ca fonctionne, c'est tout.
Les deux voix se conjuguent on ne peut mieux, le jeu de guitare de Ian est reconnaissable entre tous, et Amy Farina s'en sort plus que bien à la batterie. Nous passons allègrement de la chanson bondissante à celle davantage chargée en émotions, sans qu'à aucun moment la musique perde en qualité et en intensité. Loin de toutes mièvreries, on trouve des perles telles que "Sara Lee", "Until They're Clear" et "Minding Ones Business" (qui pourrait presque évoquer du Pram, période Dark Island dans sa mélodie), et la sincérité dont on sait Ian capable, transpire ici de toutes parts, jusqu'au chef d'œuvre final, "You Won't Feel A Thing".
On ne saurait trop présumer de l'accueil fait à ce disque par les amateurs-hardcore de Fugazi. En ce qui me concerne, je suis sous le charme depuis deux jours... et ceux qui mettent mon enthousiasme sur le compte de ma gueule de bois de samedi, doivent savoir que ce disque a également très bien supporté la gueule de bois de dimanche.
C'était clair et net, tant qu'il n'y aurait pas de nouvel album de Fugazi, on boycotterait The Evens. Attitude idiote, qui ne tiendra pas plus longtemps qu'une envie d'arrêter de fumer... Il a suffit que la rumeur gronde quant à la sortie prochaine de l'album pour que doucement, mais sûrement, toutes nos réserves tombent peu à peu. Après tout, il s'agit bien de Ian MacKaye, une des quatre têtes de Fugazi, groupe qui nous marqua à jamais et pour lequel on garde la plus profonde admiration. Et même si on préfèrerait les voir tous réunis pour un album, ils restent chacun, en tant qu'individus, des superbes musiciens.
Et donc un samedi après-midi, alors que les beaux jours arrivent enfin, alors que dans notre tête raisonne encore la douleur d'une gueule de bois sévère -mais juste-, on se retrouve presque par hasard dans les rayons de Ground Zero, pour avoir la surprise de trouver cet album de The Evens... en vinyle... et pour 12 € seulement. Soudain, on se retrouve partagé entre l'excitation de réécouter la voix de Ian MacKaye et la crainte de n'avoir à faire qu'à une œuvre anecdotique, un disque fait pour passer le temps, sans réelle valeur. Grossière erreur !
Dès les premières notes de "Shelter Two", on ne peut s'empêcher de se dire que, hum, c'est pas mal... Malgré toutes nos appréhensions, le charme opère quasi instantanément. Comment faire pour résister à ce véritable bijou musical ? Ian McKaye est grand ! Gloire à lui ! Sans prétentions aucune, mais avec talent et convictions, Ian et Amy nous offrent un moment de pur bonheur. Les mélodies, toutes plus efficaces les unes que les autres, s'enchaînent à merveille et caressent quelque chose en nous qu'il est impossible de définir. Ca fonctionne, c'est tout.
Les deux voix se conjuguent on ne peut mieux, le jeu de guitare de Ian est reconnaissable entre tous, et Amy Farina s'en sort plus que bien à la batterie. Nous passons allègrement de la chanson bondissante à celle davantage chargée en émotions, sans qu'à aucun moment la musique perde en qualité et en intensité. Loin de toutes mièvreries, on trouve des perles telles que "Sara Lee", "Until They're Clear" et "Minding Ones Business" (qui pourrait presque évoquer du Pram, période Dark Island dans sa mélodie), et la sincérité dont on sait Ian capable, transpire ici de toutes parts, jusqu'au chef d'œuvre final, "You Won't Feel A Thing".
On ne saurait trop présumer de l'accueil fait à ce disque par les amateurs-hardcore de Fugazi. En ce qui me concerne, je suis sous le charme depuis deux jours... et ceux qui mettent mon enthousiasme sur le compte de ma gueule de bois de samedi, doivent savoir que ce disque a également très bien supporté la gueule de bois de dimanche.
Excellent ! 18/20 | par Max |
Posté le 18 avril 2005 à 11 h 17 |
Appréhendant moi aussi pas mal cet opus qu'on peut aisément qualifier d'expérimental dans la carrière du sieur McKaye (après les Teen Idles, Minor Threat, Grand Union, Embrace, Egg Hunt et Fugazi, ça change...). Ajoutez Amy Farina (ex-Warmers, groupe d'Alec, frère de Ian, comme quoi Dischord est une grande famille), et vous obtenez The Evens.
Alors oui, c'est sûr, c'est loin d'être du Lightning Bolt. le couple évolu dans une pop-folk hybride à laquelle le minimalisme sied on ne peut mieux. On trouve des compos apaisantes, où les deux voix se conjuguent sur des nappes de guitare ("Shelter Two", "Sara Lee"), mais aussi des morceaux plus énergiques, quoique toujours aussi lovés dans un écrin de velours ("Around The Corner", "Mt. Pleasant Isn't"). Le jeu fin d'Amy Farina derrière les fûts, le son de guitare étriqué cher à Ian McKaye, les deux voix qui s'entremêlent pour fusionner, tout respire la sérénité sur cet album, véritable médicament contre la morosité. Parfait au réveil le dimanche matin, les pieds au chaud et la tête ailleurs.
Alors oui, c'est sûr, c'est loin d'être du Lightning Bolt. le couple évolu dans une pop-folk hybride à laquelle le minimalisme sied on ne peut mieux. On trouve des compos apaisantes, où les deux voix se conjuguent sur des nappes de guitare ("Shelter Two", "Sara Lee"), mais aussi des morceaux plus énergiques, quoique toujours aussi lovés dans un écrin de velours ("Around The Corner", "Mt. Pleasant Isn't"). Le jeu fin d'Amy Farina derrière les fûts, le son de guitare étriqué cher à Ian McKaye, les deux voix qui s'entremêlent pour fusionner, tout respire la sérénité sur cet album, véritable médicament contre la morosité. Parfait au réveil le dimanche matin, les pieds au chaud et la tête ailleurs.
Très bon 16/20
Posté le 27 avril 2005 à 00 h 07 |
A l'image de cette couverture, Ian McKaye est un colosse, un monstre dans le monde de la musique indépendante. Teen Idles, Minor Threat, Embrace, Fugazi, le label Dischord... Il a laissé sa patte à tout jamais dans le monde du hardcore et de ses dérivés. Aussi est-on en droit de s'attendre à quelque chose pour le moins marquant, quand ce dernier se lance dans un side project.
Au premier abord, The Evens est un duo musical sans trop de prétention : Amy Farina à la batterie, McKaye à la gratte, et un partage équitable du micro pour tous les deux au chant. Mais si Ian McKaye nous a démontré une chose avec Fugazi, c'est bien qu'il est capable d'une parfaite alchimie avec quelqu'un d'autre. Tout la réussite de Fugazi vient en effet de ce jeu permanent entre Guy Picciotto et Ian McKaye, et dans un registre un peu différent on peut affirmer que c'est cette capacité de s'accorder à l'unison, de se complémenter, qui fait tout le charme de The Evens.
Le chant de Amy Farina est parfaitement maitrisé et particulièrement mélancolique ; et pour s'adapter à cela, McKaye pousse encore plus loin la transformation vocale qu'il avait entamé avec Instruments et The Argument. Exit la hargne hardcoreuse de ses débuts, il sait désormais communiquer un panel d'émotions nettement plus conséquent tout en restant en terre connue quand aux paroles, engagées politiquement sans tomber dans l'excès. La batterie est précise, la guitare minimaliste et efficace à souhait et l'on ressent indéniablement des qualités de compositions, une intelligence musicale, véritable marque de fabrique des meilleurs éléments Dischord. Certes de temps à autres, on se demanderait ce que donneraient ces compositions interpretées par Fugazi, si l'ajout d'autres musiciens de talents ne donneraient pas plus de substance à la chose. Deux, c'est peut-être peu, mais cette configuration fonctionne ici à merveille et contre toute attente c'est peut-être Amy Farina qui prend la place de premier choix, guidant de par sa voix Ian McKaye vers des territoires encore inexploités pour lui.
Bref un disque simple et efficace, témoignant du meilleur à venir pour le duo, et qui sait peut-être, d'heureuses répercussions auprès de Fugazi.
Au premier abord, The Evens est un duo musical sans trop de prétention : Amy Farina à la batterie, McKaye à la gratte, et un partage équitable du micro pour tous les deux au chant. Mais si Ian McKaye nous a démontré une chose avec Fugazi, c'est bien qu'il est capable d'une parfaite alchimie avec quelqu'un d'autre. Tout la réussite de Fugazi vient en effet de ce jeu permanent entre Guy Picciotto et Ian McKaye, et dans un registre un peu différent on peut affirmer que c'est cette capacité de s'accorder à l'unison, de se complémenter, qui fait tout le charme de The Evens.
Le chant de Amy Farina est parfaitement maitrisé et particulièrement mélancolique ; et pour s'adapter à cela, McKaye pousse encore plus loin la transformation vocale qu'il avait entamé avec Instruments et The Argument. Exit la hargne hardcoreuse de ses débuts, il sait désormais communiquer un panel d'émotions nettement plus conséquent tout en restant en terre connue quand aux paroles, engagées politiquement sans tomber dans l'excès. La batterie est précise, la guitare minimaliste et efficace à souhait et l'on ressent indéniablement des qualités de compositions, une intelligence musicale, véritable marque de fabrique des meilleurs éléments Dischord. Certes de temps à autres, on se demanderait ce que donneraient ces compositions interpretées par Fugazi, si l'ajout d'autres musiciens de talents ne donneraient pas plus de substance à la chose. Deux, c'est peut-être peu, mais cette configuration fonctionne ici à merveille et contre toute attente c'est peut-être Amy Farina qui prend la place de premier choix, guidant de par sa voix Ian McKaye vers des territoires encore inexploités pour lui.
Bref un disque simple et efficace, témoignant du meilleur à venir pour le duo, et qui sait peut-être, d'heureuses répercussions auprès de Fugazi.
Parfait 17/20
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