Tori Amos

Little Earthquakes

Little Earthquakes

 Label :     Atlantic 
 Sortie :    mardi 25 février 1992 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Nous voici face au premier album solo d'une artiste souvent critiquée, mais pourtant unique en son genre. Ecoutons-le comme on lirait un livre. Mais pas le premier venu, loin de là : il s'agit en fait du journal intime de la belle et talentueuse Tori Amos ... Et si on ose le regarder de plus près, on plonge dans un univers plutôt mélancolique et même obscur, car la jeune femme nous livre là son cœur et ses pensées sans aucune pudeur.

L'album s'ouvre sur "Crucify", sans doute le single le plus connu (et le plus vendu) de Tori, et c'est là qu'on comprend que le piano n'est pas un instrument comme un autre pour cette artiste hors du commun ; mais il est l'élément principal de son oeuvre ! Elle fait dans cette chanson sa première allusion à Dieu, Tori n'a pas fini de lui régler son compte par la suite. S'enchaînent deux chansons aux mélodies désarmantes écrites pour les jeunes adolescentes en mal d'existence, dans le besoin d'un romantisme sauveur : "Girl" et "Silent All These Years".
Et puis là ... !!! Le choc !! "Precious Things" entre en scène, comme un coup de théâtre ! Elle dégage une telle violence qu'elle efface et écrase d'un trait toute la douceur des chansons précédentes. Les cris de Tori Amos, le piano affolé, la batterie sauvage du refrain et les chœurs qu'on pourrait entendre dans nos cauchemars ... On en ressort certes décoiffé, mais surtout troublé par tant de noirceur et d'agressivité ... Un chef d'œuvre ! Et puis c'est là que "Winter" nous remet illico sur la bonne vieille ligne droite des jolies chansons, avec violons et tout ce qui va avec. Des paroles délicieuses pour nous calmer l'esprit. Chanson dans la lignée de "China" et "Mother" qui viennent un peu plus tard.
Au milieu du disque, un petit interlude nommé "Happy Phantom" nous laisse présager les délires expérimentaux peu communs qu'elle nous réservera dans ses prochains albums. Mmmmmh les amis !! ... On se dandine et on chante le refrain à tue-tête, mélodie qui reste à l'esprit et qui a un effet sourire immédiat. Puis "Leather" arrive, on peut la classer un peu dans le même genre, en moins joyeux. Quelque chose qu'on aimerait entendre accoudé au comptoir d'un vieux piano-bar.
Vient ensuite "Tear In Your Hand" : la chanson que les coeurs brisés aimeraient tous chanter à leurs bourreaux : <<All the world is danglin for me, ... you don't know the power that you have with that tear in your hand>>. Tori en profite pour passer son premier clin d'œil à Neil Gaiman (oui, l'auteur du comics "Sandman"), que l'on peut retrouver dans chacun de ses disques, et qu'il est amusant de retrouver.
L'album se referme sur deux joyaux : l'une extrêmement émouvante de par son interprétation a cappella et de son sens. Tori raconte le viol qu'elle a subi quelques années plus tôt dans "Me and a Gun". Et l'autre, prémices du talent incontestable (allez, osons parler de génie !) de la chanteuse : "Little Earthquakes", titre même de l'album qui est d'une beauté noire effarante. Et c'est là où l'on se demande : "mais où veut-elle nous mener ?". En tout cas, sûrement pas dans l'indifférence. La dame a une voix que l'on ne peut oublier, et la magie qu'enveloppe cet album touche forcément n'importe quelle personne un tant soit peu sensible.

Sans doute l'album préféré des fans ; pourtant, elle est capable d'encore bien meilleur dans une toute autre forme. Tori Amos aime surprendre et provoquer ... ses autres albums le prouveront par la suite.


Parfait   17/20
par Carole


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