Maserati

Maserati VII

Maserati VII

 Label :     Temporary Residence 
 Sortie :    février 2012 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Même pas deux ans après le fantastique Pyramid of the Sun (ce fabuleux hommage à la technique de Gerry Fuchs en forme de jam autour des beats de cet énorme batteur, ayant perdu la vie dans un accident) et une tournée américaine et européenne avec Anthony Paterra de Zombi et Majeure derrière les fûts (avec notamment une version de "Show Me the Season" laissant la place à des solos de batterie dans le style de Majeure, sur lequel les autres membres du groupe ont tissé une muraille de basse furibarde, de bruit et de sons catchy: en vingt minutes, j'ai perdu 2 litres d'eau tant c'était fou ! Maserati meets Miami Vice...), Maserati sort son premier disque composé avec le batteur Mike Albanese, toujours avec l'apport de Steve Moore (l'autre moitié de Zombi) et de ses claviers d'un autre monde (la plupart sont des Moog bien de chez nous mais son jeu, ses choix d'effets et de tempo donnent des tonalités parfois apocalyptiques aux morceaux, comme en témoigne le dark et prophétique Metaverse que Zombi sortira quelque temps après...). Première impression: on a bel et bien entre les mains un disque de Maserati: on peut faire du tai-chi, préparer à manger en mode "Une heure: je cuisine pour toute la semaine", courir un semi-marathon, danser pour cramer de la toxine ou rouler à fond sur une départementale sinueuse et vallonnée avec cet album joué à pleine balle. Et en grattant, on découvre un disque moins lisse qu'il n'y paraît : sur une rythmique très précise, il y a un nombre impressionnant de strates soniques qui s'emboîtent parfaitement, les changements de tempo au sein des morceaux sont tellement fluides qu'on croirait que les gars se connaissent depuis des années (ou qu'ils y ont passé un temps monstrueux en studio): je ne me lasse toujours pas de "Martin Rev" ou "San Angeles" pour m'étirer ou faire le vide avant d'enchaîner sur 2 heures de cours (j'ai d'ailleurs toute une classe de Première S fan de Maserati depuis qu'ils m'ont surpris en train de préparer la salle avec un morceau de Maserati VII en fond sonore. Certains sont venus en fin d'année me parler des basses des chansons avec des étoiles dans les yeux !), toujours aussi fan de la Maserati touch: ces mélodies rampantes qui surgissent lorsque la basse se calme et que le fade-out d'une disto leur laisse un espace à percer ! Ce disque est une belle porte d'entrée dans l'univers de Maserati car il peut s'écouter aussi bien d'une oreille distraite qu'avec la ferme intention de tout déceler (un peu comme un album d'Autechre, même si on est très loin du style du duo anglais !), plus abordable qu'Inventions for the New Season, moins bruyant et expérimental que le deuxième split Maserati/Zombi et plus "fini" que Pyramid of the Sun avant la sortie de Re-humanizer en 2015, où la pleine expression du jeu de Mike Albanese permet aux gars de tenter de nouvelles choses (un morceau chanté, des morceaux un peu plus cinématiques et flippants) et donne des contours nouveaux à ce groupe que j'adore pour sa capacité à stimuler tout en faisant danser. De toute façon, rien que pour "Abracadabracab", ce disque mérite de grosses louanges ! Longue vie à Maserati !


Très bon   16/20
par Takichan


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