The War On Drugs

A Deeper Understanding

A Deeper Understanding

 Label :     Atlantic 
 Sortie :    vendredi 25 août 2017 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Repartons sur la route pour un nouveau road-trip d'une heure en compagnie de l'ami Adam Granduciel que j'aime surnommer Bob Springsteen ou Bruce Dylan selon les envies... et je suis sûr que ça ne le dérangerait pas trop en plus.

Début de journée, on s'engage sur le bitume au son de "Up All Night" et de suite les merveilleux souvenirs de notre escapade au moment de la sortie de Lost In The Dream reviennent, ce son est de retour – "Pain" le confirme juste après –, ces instruments agrémentés d'échos, cette batterie/boîte à rythmes qui nous rappelle gentiment les 80's, cette basse qui caresse les oreilles et chatouille le ventre, cette guitare acoustique entraînante, l'électrique jouant majoritairement des soli tout en finesse et ces piano et claviers posant les ambiances... le son de The War On Drugs semble avoir été trouvé avec le précédent disque et Adam a bien envie de le peaufiner avec A Deeper Understanding.

Écouter un disque de ce groupe amène de suite plein d'images en tête, et comme dit précédemment, pour celui-ci c'est encore principalement cette sensation de rouler à bord d'un bolide afin de poursuivre cette quête de liberté au travers de la musique. Ce qui le différencie du précédent opus, c'est peut-être le fait de changer plus aisément d'ambiance tout au long des 66 minutes ; avec Lost In The Dream on aurait dit que c'était la bande-son d'une longue journée de route, avec le réveil tôt le matin, l'aprèm', le soir et l'arrivée tard dans la nuit ; A Deeper Understanding pourrait être l'histoire de plusieurs jours, "Holding On" et son rythme accéléré, son synthé 80's, ce son de guitare à la The Edge, on pourrait se croire en pleine journée, fonçant à vive allure puis arrive "Strangest Thing" qui évoque plus la photo utilisée pour la pochette, le calme d'une soirée et la solitude au milieu des autres avant que les nappes aériennes de synthé surgissent pour nous laisser éveillé et on redescend avec "Knocked Down" – sommes-nous arrêtés sur une aire de repos ? Au bord d'une falaise ? Ou continuons-nous à rouler doucement et en toute sécurité, pendant que tout le monde dort ? Ce dernier titre est le plus court (4 minutes) et c'est pourtant un bijou de tendresse même si la gratte électrique essaye de nous agresser par à-coups. Puis le réveil coup de poing surgit ("Nothing To Find") et là arrive le petit problème de l'album : cette batterie/boîte à rythmes qui donne l'impression de jouer plusieurs fois la même chose... c'est peut-être çà la limite du style. Adam va devoir faire attention à ne pas trop abuser de ce "BOOM TCHAK BOOM BOOM TCHAK", parce que ça pourrait très vite agacer sur un prochain LP dans ce style.

"Thinking Of A Place" et ses 11 minutes 11 d'Americana sont parfaites pour illustrer mon propos, les ambiances s'enchaînant à merveille au sein du même morceau ; non vraiment, si A Deeper Understanding était un road-trip, il se ferait sur plusieurs jours. Et je n'ose imaginer combien de temps durera ce titre en live, mais ce sera sûrement une très belle échappée sonore remplie d'improvisations. Tout aurait pu s'arrêter là, après tout 45 minutes viennent de passer, certains ne les atteignent même pas et pour le moment c'est presque un sans faute et pourtant il reste encore 3 morceaux. Et Adam a eu raison de continuer, l'aventure est toujours aussi plaisante ; bon, le rythme recommence à se répéter, mais malheureusement une fois qu'on l'a remarqué, on ne peut plus trop l'éviter. Ce qui tient le tout reste cette voix, mélange de... bon là je vous laisse relire l'intro, et bien évidemment cette richesse musicale ; le disque le mieux travaillé de War On Drugs qui paraîtra sûrement pour certains comme un trop-plein et pourtant il arrive à faire en sorte d'avoir des instants de légèreté bénéfique ("Clean Living").

Fin du voyage, "You Don't Have To Go" qu'il dit calmement le monsieur, je lui dirais bien OK, mais contrairement à la dernière fois, je pense laisser passer un petit peu de temps avant de refaire le même voyage. C'est agréable, magique, entraînant, ça défoule dans un sens et relaxe dans un autre ; prendre la route en 2017 avec War On Drugs c'est revenir avec un mix d'images nouvelles en tête et une petite impression de déjà-vu.


Très bon   16/20
par Beckuto


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