Emboe

Alea_Part II

Alea_Part II

 Label :     Atypeek 
 Sortie :    mercredi 30 novembre 2016 
 Format :  Mini Album / CD   

Vraisemblablement, Emboe sait qu'il n'y a pas qu'avec les guitares qu'il est possible de faire du bruit. Du coup, Alea – part 2 attaque direct dans le dur avec un "Feel the Same" éprouvant, quelque part entre l'Industriel et le collage radio disharmonique. Je serais tout fou, j'évoquerais un Zorn du genre Cobra, la prétention en moins.
Je dis éprouvant car, d'une, si l'on a en tête les compositions d'Alea – part 1, plutôt calmes dans leur registre Electro, on se fait cueillir direct à froid, et de deux, l'absence absolue de mélodie ne contribue vraiment pas à mettre l'auditeur dans une position d'écoute confortable. Nouvel EP, nouvelle approche donc, sans pour autant être foncièrement différente de ce que l'on connaît déjà d'Emboe. Les extrêmes y sont juste plus poussés, le délire expérimental plus marqué. La boucle "Just Your Shoulder" pourra cependant sembler plus commune, sa beauté filmique de générique de fin méritant à mon goût d'être davantage exploitée. C'est un peu comme si le mec avait une eu une excellente idée mais sans le temps de la développer. Un goût de trop peu hélas pour le seul moment calme du disque.
En troisième et dernière position, "Neverskin" bénéficie de l'intervention vocale, plus parlée que chantée d'ailleurs, de Sasha Andres. Ce titre est d'un minimalisme absolu : construit sur une ossature musicale rachitique, anorexique même, son ambiance me fait étrangement penser au début de "Side2side" de Sonic Youth sur NYC Ghosts & Flowers, les grésillements de machines agonisantes remplaçant les guitares. Vous l'aurez compris, c'est là que je mets la meilleure note, d'autant que si l'arrière-fond percussif a beau être subtil, il apporte un gros plus à la composition. C'est à ce genre de détail que l'on sait qu'on n'a pas affaire à un petit malin qui est là uniquement pour la photo de classe. Je me comprends.
In fine, comme aide à dire les pompeux qui voudraient faire croire qu'ils sont latinistes, Alea – part 2 n'a pas l'homogénéité stylistique de l'EP précédent. Les titres, si l'on peut dire, présentés ici fonctionnent comme trois humeurs distinctes : 1 : les matins de merde dans le bruit et le stress urbains. 2 : les journées calmes en balade dans un port désaffecté, avec les relents de poissons et de rouille. 3 : les soirées déprimes où l'on parle en monosyllabe de la décadence du monde occidental tout en buvant beaucoup.
C'est quand même fou de penser qu'autant de sons cohabitent dans la tête d'une seule et même personne...


Pas mal   13/20
par Arno Vice


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