YOB

Paris [Le Petit Bain] - mardi 23 octobre 2018

Bien m'a pris de prendre les places un peu à l'avance et de ne pas jouer au con comme avec Killing Joke au Cabaret Sauvage parce que ce soir, Yob affiche complet.
Il faut dire que l'on a mis un peu de temps à se décider, guère convaincu par l'affiche annoncée. Y en a marre de ces soirées à rallonge avec des groupes de remplissage, parfois c'est vraiment bien sélectionné mais là, entre le Sludge de Dopethrone qui ouvrait le bal et le Black Métal trendy des Belges de Wiegedood (projet parallèle de membres d'Amenra et Oathbreaker), bah on était très moyennement convaincu pour faire le déplacement. Seulement, Yob a sorti Our Raw Heart et l'album est tellement somptueux que cela a fini par paraître impossible que de ne pas y aller. Je n'avais pas envie de m'y rendre seul, j'ai réussi à convaincre la gueule de joueur de bridge d'un ami à m'accompagner, en doublette avec une amie de dernière minute, l'affaire était faite.
Du coup, on a pris les places et sifflé quelques bières dans un bar du côté de Quai de la Gare jusqu'à l'heure où devait jouer Yob. Désolé pour les fans des deux autres formations mais je n'aurais pas un mot dessus. C'est vrai que Holchega (2015) de Dopethrone est un disque honorable, peut-être que le dernier en date Transcanadian Anger (2018) vaut le détour mais nous n'avions pas envie de nous infliger ça ainsi que la boisson gazeuse bas de gamme du Petit Bain à sept euros la pinte. Pour Wiegedood, je n'ai aucune excuse : je ne connaissais pas mais vue ce que j'ai écouté a posteriori, ce n'est pas vraiment le genre de Black que j'aime. Bon Erwan, alias "Chinois", a dit que c'était pas mal, il y avait sans doute plein de gens qui étaient là uniquement pour eux ce soir mais je n'ai pas le sentiment d'avoir manqué un truc impérissable. Bref, on s'en tamponnait carrément.

De toute façon, j'aurais pu voir n'importe quoi avant, je l'aurais oublié dès les premières mesures de "Ablaze". Le son est excellent, manquant peut-être un poil de puissance (je n'ai pas eu besoin de mes bouchons, c'est dire), et le chant de Mike Scheidt s'avère immédiatement envoûtant. Sur disque, les mélodies sont déjà exceptionnelles mais, sur scène, l'ampleur de la mélancolie exprimée est incroyable, tellement paradoxale si on la compare à la pesanteur des rythmes, "The Screen" par exemple.
Pour le reste, il y a juste à accepter la magie de l'instant, à se laisser porter par la frappe monstrueuse de Travis Foster, transporter par les longues plages instrumentales de Doom psychédélique et émerveiller par la sensibilité, la beauté et la finesse des lignes vocales. C'était la première fois que je voyais Yob, j'aurais été le dernier des cons de ne pas m'y rendre. Qu'est-ce qu'il m'a pris de ne pas acheter de t-shirt ! Zéro le mec.


Parfait   17/20
par Arno Vice


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