Patrick Watson

Patrick Watson fait figure d'outsider au milieu de ce Printemps de Bourges, qui regroupe avant tout la scène française du moment. En fait, j'imagine que s'il est présent à ce festival c'est avant tout pour participer à la création A Walk For Lhasa pour trois représentations et rendre une nouvelle fois hommage à son amie qui s'est éteinte le 1er janvier 2010. Certes, il a également Adventures In Your Own Backyard sorti la semaine précédente à défendre, et c'est la raison pour laquelle j'ai fait le déplacement. D'ailleurs, ce soir c'est un set de promotion pur jus puisque le quatrième album est interprété copieusement et avec beaucoup de fidélité. A la seule légère différence où "Words In The Fire", née à l'occasion d' "une partie de camp de feu", et "Into Giants" sont jouées autour d'un micro d'ambiance comme on faisait dans le temps d'après ses dires. Une heure donc de cette grande valse qu'est Adventures In Your Own Backyard qui outre "Lighthouse" et ses réminiscences d'Erik Satie cantonnera le piano de Watson aux mêmes positions que Wooden Arms. Le groupe maintient son parti pris d'avancer vers un son plus clair et solidaire (Simon Angell décisif à la guitare) en délaissant les hululements du québécois et son clavier feutré, avec moins de réussite cependant. L'acoustique de l'Auditorium est très bonne mais la succession de trois temps confirme la même déception qu'à l'écoute de leur dernière galette. Malgré quelques envolées soniques, rien d'extraordinaire... Sûrement aussi parce que mon unique point de comparaison est la performance donnée lors du Festival International de Jazz de Montréal il y a trois ans de ça (putain trois ans...) qui avait une toute autre dimension. Davantage de vie, de panache, de piano. Lhasa était là également. Ce ciel étoilé de Montréal était alors infini. Que de souvenirs... Un concert qui n'aura eu d'effet que de raviver un peu plus une nostalgie que je porterai toujours en moi. Je leur en suis au moins reconnaissant pour ça.