Murcof
Bâle [SHIFT Festival] - vendredi 26 octobre 2007 |
Murcof Feat. XX + XY Visuals
Mon taxi quitte le centre de Bâle et s'engage sur une voie rapide pour n'en ressortir que bien plus tard dans un quartier plongé dans l'obscurité. Béton, acier, entrepôts, voies étroites et interminables, rails et wagons rouillés. Je crains de me faire égorger par un chauffeur peu scrupuleux. Puis, espoir, au loin une structure gonflable perdue entre deux monstres d'acier est éclairé de rouge. La foule et la musique apparaissent – SHIFT Festival.
Pour résumer l'activité et le cadre : tags au laser projetés sur une immense façade d'un entrepôt en tôle ondulée, cantine et expositions dans un local en brique, projections vidéo dans des wagons de fret alignés, le festival investit les interstices d'un des plus gros sites industriels de Bâle.
Entre deux bâtiments une petite tente noire s'est glissée : un bar, une salle : longue table de mixage, deux écrans prenant toute la largeur, chaises en bois.
Et Murcof, barbu, timide.
Le set démarre, doucement. En fond, de l'encre de chine dans un liquide, du café dans du lait, de la poussière d'étoile dans un ciel d'encre... qui sait. Ca évolue, ça épouse bien l'ambiance sonore.
"Cuerpo Celeste" majestueux comme ouverture.
Puis encadré d'un cône mouvant formé de milliards de particules, "Cielo" déferle. Tranchant, piquant, clinquant mais aussi souple, svelte, rond. Et toujours cette place si forte du vide, du silence.
Le volume sonore est impressionnant, la qualité du son sublime.
Et "Cosmos" prend toute son ampleur. Même écoutée au casque, la musique de Murcof n'aura jamais cette puissance qui m'envahit. Je me laisse porter, pars avec ces sons.
"Martes" fait une incursion avec un titre plus rapide, les têtes se mettent à remuer, la mélodie accroche, les variations de tempo agitent nos pieds nos corps.
Puis vient ce dernier morceau inconnu. Grondement puissant qui emplit le moindre recoin du lieu, souligné d'îlots sonores cinglants. Je ferme les yeux, me laisse envahir, impuissant.
La rupture avec le vide sera violente surtout que l'ambiance étant un peu longue à se mettre en place, le concert souffrira d'un set trop court.
J'ai l'impression d'être recouvert d'une épaisse couche de sons qui auraient été projetés dans ma direction et auraient rencontré un obstacle, mon corps. Le moindre petit repli de ma peau est recouvert de ce fluide, cette pellicule sans qu'aucune gène ne s'installe.
Une fois sorti dans l'air pinçant, elle s'effritera doucement mais laissera des stigmates de ce fabuleux moment passé aux cotés de Murcof.
Mon taxi quitte le centre de Bâle et s'engage sur une voie rapide pour n'en ressortir que bien plus tard dans un quartier plongé dans l'obscurité. Béton, acier, entrepôts, voies étroites et interminables, rails et wagons rouillés. Je crains de me faire égorger par un chauffeur peu scrupuleux. Puis, espoir, au loin une structure gonflable perdue entre deux monstres d'acier est éclairé de rouge. La foule et la musique apparaissent – SHIFT Festival.
Pour résumer l'activité et le cadre : tags au laser projetés sur une immense façade d'un entrepôt en tôle ondulée, cantine et expositions dans un local en brique, projections vidéo dans des wagons de fret alignés, le festival investit les interstices d'un des plus gros sites industriels de Bâle.
Entre deux bâtiments une petite tente noire s'est glissée : un bar, une salle : longue table de mixage, deux écrans prenant toute la largeur, chaises en bois.
Et Murcof, barbu, timide.
Le set démarre, doucement. En fond, de l'encre de chine dans un liquide, du café dans du lait, de la poussière d'étoile dans un ciel d'encre... qui sait. Ca évolue, ça épouse bien l'ambiance sonore.
"Cuerpo Celeste" majestueux comme ouverture.
Puis encadré d'un cône mouvant formé de milliards de particules, "Cielo" déferle. Tranchant, piquant, clinquant mais aussi souple, svelte, rond. Et toujours cette place si forte du vide, du silence.
Le volume sonore est impressionnant, la qualité du son sublime.
Et "Cosmos" prend toute son ampleur. Même écoutée au casque, la musique de Murcof n'aura jamais cette puissance qui m'envahit. Je me laisse porter, pars avec ces sons.
"Martes" fait une incursion avec un titre plus rapide, les têtes se mettent à remuer, la mélodie accroche, les variations de tempo agitent nos pieds nos corps.
Puis vient ce dernier morceau inconnu. Grondement puissant qui emplit le moindre recoin du lieu, souligné d'îlots sonores cinglants. Je ferme les yeux, me laisse envahir, impuissant.
La rupture avec le vide sera violente surtout que l'ambiance étant un peu longue à se mettre en place, le concert souffrira d'un set trop court.
J'ai l'impression d'être recouvert d'une épaisse couche de sons qui auraient été projetés dans ma direction et auraient rencontré un obstacle, mon corps. Le moindre petit repli de ma peau est recouvert de ce fluide, cette pellicule sans qu'aucune gène ne s'installe.
Une fois sorti dans l'air pinçant, elle s'effritera doucement mais laissera des stigmates de ce fabuleux moment passé aux cotés de Murcof.
Excellent ! 18/20 | par Shiboome |
Photo par Shiboome
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