Forum =John Zorn=
Article sur Masada
 


Posté le 31 juillet 2008 à 11 h 50m 26s

Yo!
j'écris un article sur masada pour un fanzine, voici la première version il reste à le peaufiner.



MASADA
Se lancer dans une disco-biographie de John Zorn ( saxophoniste Juif New-yorkais de talent ) n'est pas chose facile. Pareil pour le label Tzadik ( le sage en hébreu ). LE label de Zorn. Basé à New-York depuis sa création en 1995, label de référence pour le revival de la culture juive new-yorkaise, le klezmer ( avec sa branche radical jewish culture) ,de l'avant-garde japonais ( avec sa branche japonaise new japan ) de l‘avant-garde tout court, des musiques expérimentales, de la musique contemporaine mais aussi des musiques du monde ( de la Roumanie en passant par Cuba et tout ce qu'il y a entre ) ...Qu'il fait bon de connaître ce genre de structure en ces temps de réaction musicale ( pas très à la mode de faire tourner la roue dans le bon sens ). Bref un label très riche, très vaste qui a réussit à pondre près de 400 disques en un peu plus de 13 années d'existences ( il s'agit d'une estimation personnelle, certaines sources comptabilisent 7000 disques et d'autres 200 ). Masada est le projet principal de John Zorn, ou du moins celui auquel tout le monde rattache son nom. Et en 35 ans de carrière ( né en 1953 ) il en a eu beaucoup des groupes. Zorn fait parti de ces artistes très prolifique mais aussi très controversé à cause de leur grande production tant il est vrai que l'on trouve du lard et du cochon dans son immense discographie. En plus de ses albums solo ( peut être 40 albums ) et de ses différents groupes Parachute Years , Cobra, les Filmworks Series (19 disques à ce jour), Naked City (7 CD en 4 ans), Painkiller , Masada et ses dérivés (entre 40 et 50 disques) , le projet Moonchild, plus les collaborations et les  " featuring ", plus les productions, plus les remerciements (son nom est partout). Bref une discographie bien fournie, et un boulot de titan pour le journaliste tant il est difficile de trouver des informations à son sujet. Il s'agit ici d'une bien maigre esquisse de ce que peut être le projet Masada, je laisse le soin au lecteur de compléter l'article par lui même et d'avoir la curiosité de se plonger dans l'immense discographie du bonhomme. Ses disques étant peu distribués le mieux reste la cyber-flânerie sur le site de son label, www.tzadik.com .

Masada

Les romains qui s'attendaient à devoir combattre encore, s'apprêtèrent à l'aube. Comme ils n'apercevaient aucun ennemi et voyaient de toutes parts une affreuse solitude, et à l'intérieur, dans un profond silence ils se demandaient avec inquiétude ce qui s'était passé. ils poussèrent de grands cris pour attirer quelqu'un des défenseurs. Les pauvres femmes entendirent cette clameur ; elles sortirent des souterrains et racontèrent aux Romains ce qui était arrivé. Les Romains ne crurent pas d'abord à ce récit, car la grandeur d'un pareil acte les laissait incrédules ; ils entreprirent d'éteindre le feu et bientôt, se frayant une route dans l'incendie, ils arrivèrent à l'intérieur du palais. Alors, voyant cette multitude de cadavres, ils ne se réjouirent pas comme en présence d'ennemis morts, mais admirèrent la noblesse de cette résolution et ce mépris de la vie, attesté par tant d'hommes qui avaient agi avec constance jusqu'au bout.
Flavius Josèphe

Masada, Massada ou Mestrada (en hébreu) était une forteresse juive. Elevée sur un piton rocheux dans le désert de Judée, elle surplombe la Mer Morte . C'est le roi Asmonéen (dynastie qui dirigea la Palestine de 164 à 37 avant J.-C.) Alexandre Jannée qui est à l'initiative de sa construction. Mais c'est Hérode 1er le Grand, roi des juifs qui fit de Masada la forteresse imprenable que l‘on connait. Lors de la première révolte juive (la guerre judéo-romaine) entre 66 et 70 de notre ère, Masada fut la dernière poche de résistance, symbole de la grandeur et du courage de l'esprit juif. En effet, si Jérusalem tomba aux mains des romains en 70, Masada, elle, continua de leur tenir tête jusqu'en 73. Cela est dû à la ténacité des zélotes qui occupent la forteresse à cette époque. Les zélotes sont une secte juive (il y en a quatre, sadducéens, pharisiens, esséniens et zélotes) réputée pour leur agressivité et leur " nationalisme " . Face aux Romains ils préfèrent la torture, voire la mort, plutôt que de reconnaître un autre seigneur que Dieu. Cette foi immense les amènera, le 2 mai 73, à un suicide collectif dans la citadelle assiégé. 10 hommes désignés furent chargés de tuer les 1000 personnes présentes dans Masada. Lors d'un ultime tirage au sort un dernier homme fut chargé de tuer les 9 derniers puis de se suicider. Lorsque les Romains donnèrent l'assaut, il ne trouvèrent que 7 personnes vivantes (2 femmes et 5 enfants) qui, pris de terreur, s'étaient réfugiés dans les souterrains.
Le site de Masada n'était connu que par les écrits jusqu'en 1838, date à laquelle un Américain redécouvrit le site. Aujourd'hui encore les militaires israéliens jurent avant leur prise de fonction que " Masada ne tombera pas une nouvelle fois ".

C'est cette héritage juif que Zorn essaye de mettre au goût du jour avec Masada.

Les débuts de Masada
Zorn commence sa carrière en 1973. C'est en 1976 qu'il commence à se faire remarquer de la scène downtown new-yorkaise en collaborant avec Eugène Chadbourne ( passé récemment à Bordeaux, La Centrale, rue bouquière ) et Henry Keiser sur des disque d'improvisation, de jazz, de musique contemporaine, parfois difficile d'accès si ce n'est inaudibles pour l'oreille novice. Il poursuit son chemin toujours très bien accompagné sortant divers albums plus ou moins dispensable, toujours en gardant comme objectif celui de n'en suivre aucun. C'est en 1993 qu'il forme Masada. A cette époque, il est déjà connu pour ses talents de compositeur et son amour du cinéma (clin d'œil à Ennio Morricone ,album hommage à Godard... ). On lui commande une BO pour un film : Thieves Quartet. En le regardant Zorn repense à Ascenseur pour l'Echafaud de Louis Malle, et la bande son de Miles Davis. Il décide de monter une formation dans le même style pour l'occasion. Il invite trois amis pour fonder ce quartet que l'on connaîtra dans quelques années sous le nom de Masada. Saxophone, trompette, contrebasse et batterie. La BO sort en disque, c'est le Filmworks III.

Dans le même temps Zorn développe un groupe de jazz électrique (avec Marc Ribot à la guitare), mais celui-ci de fonctionne pas (c'est le futur Electric Masada). Il se retrouve avec des partitions (celle du projet abandonné) et un groupe dont il ne sait que faire. En 1993, pour les 40 ans de Zorn le quartet joue la BO du film. Pendant la pause, Zorn propose à ses trois compères de jouer les partitions de son projet sabordé, mais avec la formation quartet.
C'est le premier concert de Masada qui sortira en 2002 sur tzadik, Masada, First Live 1993.
Le résultat est stupéfiant, un quartet free-jazz intense imprégné de Klezmer.
La culture juive
Le Klezmer est la musique juive festive et cérémonielle des juives d'Europe de l'Est. Il est joué à l'occasion de mariages ou de bar-mitzvah par exemple. En yiddish (mélange d'hébreu et d'allemand), klezmer signifie tout simplement " musique ". Le klezmer est arrivé aux Etats-Unis via la grande vague d'immigration juive, entre 1880 et 1920. Si le Klezmer est encore connu de nos jours, c'est grâce a cette diaspora, notamment grâce aux enregistrements new-yorkais à partir des années 20.Car de l'autre côté de l'Atlantique les pogroms (les pogroms de 1880 en Russie notamment), la Shoah, et la répression stalinienne contre la culture juive ashkénaze ont décimé cette culture. Le Klezmer a bien faillit être perdu pour toujours.
La perte de l'identité, de la culture, c'est ce qui fait peur à John Zorn. En 1992, il prend conscience de cette héritage et sort le disque Kistallnacht, la Nuit de Cristal, en collaboration avec des musiciens juifs. A la sortie son père lui dit "je t'ai donné l'occasion d'en sortir, pourquoi y reviens tu ? ". La génération précédente avait fait en sorte d'oublier sa culture yiddish, être juif était synonyme d'arrêt de mort. C'est dans ce contexte que Zorn et David Krakauer (clarinettiste juif de NYC) redécouvrent leurs racines. Ils sont à l'origine de ce renouveau.

Zorn parle de Asher Ginzberg pour justifier son projet culturel (les albums Masada Quartet lui sont d'ailleurs dédiés). Comprendre qui est ce personnage, c'est comprendre l'entreprise Masada.
Asher Ginzberg ou Ahad Ha'am (homme du peuple) (1856-1927) est un sioniste (attention ce n'est pas qu'un gros mot) d'origine russe. Il définit son projet comme du sionisme culturel, rien à voir avec le colonialisme de Theodor Herzl et la politique menée actuellement par Israël. " Le salut d'Israël passera par les prophètes, non pas par les diplomates "  dit-il au 1er congrès sioniste pour répondre à Herzl. Il essaye de remettre la spiritualité juive dans son siècle car c'est cette spiritualité qui a permis au juifs de survivre au ghettos et aux pogroms.
Le juif moderne est devenu esclave de ses libérateurs en se soumettant à leurs valeurs.
Il ne s'agit pas de nationalisme (Ginzberg n'a jamais parlé " d'Etat à construire ") mais d'attachement à ses racines comme d'un besoin vital.
Ginzberg est doublement devin, il a vu avant tout le monde la perte de l'identité conséquence des pogroms et surtout de la Shoah, mais aussi le problème posé par le sionisme politique.
En 1891 après une visite en Palestine il écrit : "il faut se débarrasser de l'illusion que la Palestine est un pays vide. Nous avons tendance à nous imaginer, à l'étranger, que les Arabes sont des sauvages (...) un peuple stupide ... Les Arabes comprennent très bien ce que nous voulons et ce que nous sommes venu faire dans ce pays. Un jour viendra où la vie de notre peuple au pays d'Israël de se développera au point de gêner la population locale. Ce jour là cette dernière laissera difficilement sa place. Il nous faut traiter la population locale avec amour et respect. Conformément au droit et à la justice. Et que font nos frères au pays d'Israël ? Le contraire. Tel un esclave devenu roi, ils traitent les arabes avec hostilité et cruauté et empiètent sur leurs propriétés. ils frappent honteusement sans raison et s'en vantent ".


Et redécouvrir l'héritage juif, Zorn le fera à partir de 1992 avec Kristallnacht. S'en suit l'idée de masada. De 1994 à 1997 sortent les 10 albums de Masada en quartet. Ils portent chacun une lettre de l'alphabet hébraïque, dans l'ordre : alef, beit, gimel, dalet, hei, vav, zayin, heit, tet et yod. Puis les 6 lives : Jerusalem, New-York, Séville...
2 double albums viennent se loger dans la discographie avant 2003 : Bar Kokhba en 1996, fruit de la collaboration de différentes personnes de la sphère tzadik : on y retrouve Marc ribot (guitare), David Krakauer (clarinette) et le futur Masada String Trio (violon, violoncelle, contrebasse) puis le premier album de Bar Kokhba Sextet (le groupe) : The Circle Marker.

Bar Kokhba
Bar Kokhba (" fils de l'étoile ") est le surnom donné à Bar Kosba, chef de la seconde révolte juive (132 à 135) au temps de l'empereur Hadrien. En 1951 on retrouve certaines de ses lettres dans des grottes au bord de la mer morte. De nombreux documents sont retrouvé dans une caverne qui porte son nom (grotte occupée par d'autres résistants juifs), ils ornent souvent l'artwork des albums. Bar Kokhba Sextet naît de la réunion d'un trio de cordes ( violon, violoncelle, contrebasse), d'un batteur et percussionniste et du guitariste Marc Ribot .Cette formation est encore très typé Klezmer, mais la guitare de Ribot apporte une petite note Jazz / blues, et les percussions de cyro batista un côté musique cubaine. A ce sujet il est important de connaître l'album de Roberto Juan Rodriguez ( percussionniste cubain ) El danzon de Moises qui mélange à la perfection rythmes latinos et musique traditionnelle Juive. Bar kokhba peut être considéré comme un side-project de Masada, puisque la plupart des compositions sont issue du songbook masada. Le groupe comportant 6 musiciens plus Zorn lui même en chef d'orchestre ( d'où l'appellation Sextet ).

2003
2003 est un année très chargée, Masada fête ses 10 ans et Zorn ses 50. A cette double occasion sort une tripotée d'albums. 5 albums Masada Anniversary et 12 albums 50th Birthday Celebration (attention les 17 albums bien qu'enregistré cette année là, ne sortent pas tous en 2003 ).

Masada Anniversary : on retrouve sur le volume 1 un album à la guitare solo (acoustique et électrique). 3 guitaristes se partagent l'affiche, Marc Ribot (fidèle de Tzadik), Bill Frisell et Tim Sparks. Sur les 2 volumes suivants diverses collaborationon trouve s homogènes allant du klezmer traditionnel au métal en passant par de l'electro aux douces saveurs orientales (plus ou moins intéressants). Le quatrième album est un duo piano/violon de Sylvie Courvoisier et son mari Mark Feldman ( violon de masada string trio et de bar kokhba) . Et le dernier volume, Masada Rock (le plus intéressant ) voit la venue de petits nouveaux dans la sphère Tzadik : le trio Rashanim (guitare, basse, batterie). Savant mélange de jazz, de rock et de Klezmer, le trio (parfois quatuor avec la venue de Marc Ribot sur 2 morceaux) livre un album d'une rare intensité fortement imprégnée par la culture orientale (avec la venu d'un oud sur certains morceaux) .

Les 50 ans de Zorn : le mois de septembre pour Zorn fut très très très chargé. Il squatte le Tonic (salle de concert dans le Lower East Side, le quartier juif de NYC ) pendant plus d'un mois. Deux concerts par jour (avec des repos de temps à autres), où l'on revisite ses 30 ans de carrière. 12 albums sont édités, il s'agit principalement de formations spéciales propre à l'événement : de l'improvisation, du bruitage, bref des albums dispensables où les invités de marques défilent (Mike Patton, Fred Frith , Millford Graves, Yamataka Eye...).
4 albums appartiennent à la formation Masada. Le Masada String Trio (trio à cordes), le Masada classique, le triple album Bar Kokhba Sextet et enfin une nouvelle formation : Electric Masada .
Electric Masada est pour beaucoup de fans LA formation que l'on retiendra de Zorn.
2004 pour Masada, c'est un peu le 68 pour Miles Davis et la découverte de l'électricité. Electric Masada continue donc là où s'était arrêté le Miles électrique en y ajoutant inalité Klezmer, le blues à wah-wah de Ribot. L'orchestre comprend 2 batteries, 1 percussionniste, un orgue (Jamie Saft), une Japonaise qui trifouille son Mac (Ikue Mori), un bassiste (Trevor Dunn), Marc Ribot à la guitare, et Zorn au saxophone. En 2005 le groupe sort At The Mountains of Madness. Un des meilleurs album de Zorn à ce jour. Bien rodé, le groupe enregistre 2 concerts de la tournée européene de 2004, Moscou et Ljubljana. On regrettera cependant le fait que les 2 disques contiennent les même morceaux.

2005, Masada book of angels volume II
Pour Zorn, le répertoire de Masada doit s'enrichir de nouvelles compositions. Exit Masada Book 1, répertoire de morceaux commencé il y a plus de 12 ans, on entame Masada Songbook II : Book of Angels. En 3 mois 300 nouvelles compositions sont écrites, il ne reste plus qu'a les jouer. Et c'est là que se situe l'originalité de ce second volet. Zorn décide de faire jouer chaque album par une formation particulière, ou une personne qu'il affectionne.
Chaque album portera le nom d'un démon, précédé de la mention Book Of Angels Volume ...Plays Masada Book Two .Comme sur les albums de Masada, l'artwork est très austère (pas de livret, peu de notes).
C'est Jamie Saft qui se charge du premier volume Astaroth (démon trésorier des enfers). Jamie Saft lâche son orgue furieux d'Electric Masada pour un piano plus soft, rejoint par Greg Cohen à la contrebasse et une batterie. Je ne m'attarderai pas sur cet album, décevant et sans réel originalité. On nous a habitué à mieux. C'est le trio à cordes Masada String Trio qui s'occupe du second volume, Azazel. Album tout aussi classique, mais néanmoins très efficace, le Masada String Trio n'a plus à faire ses preuves. Mark Feldman et sa femme Sylvie Courvoisier (duo violon/piano) s'occupent de Malphas, le troisième volet. On avait déjà vu cette formation pour les 10 ans de Masada et l'album Masada Recital. Alors que ce projet semble s'essouffler ( beaucoup de déjà vu ) le quatrième volet change la donne. Koby Israelite (compositeur et multi instrumentiste israélien) se charge du démon Orobas. Koby Israelite n'est pas nouveau dans la sphère Tzadik, il sortait déjà ses albums solo sur ce label.
Après 3 albums lourds de répétition, enfin un album riche et varié. On y trouve tout. Du Klezmer bien sûr, du jazz manouche, de la musique typée pays de l'Est, du rock, des ambiances orientales mais aussi des parties plus violentes, presque punk. Koby Israelite et Zorn qui vieille au grain parviennent ici à redonner vie à Masada en signant un album fort de la nouvelle série. Masada semble repartir de plus belle. Et ça continue avec 5ème volume, Balan, le souverain des enfers. Le quartet polonais Crakow Klezmer Band, signé depuis 2000 sur Tzadik, nous livre ici un album certes moins varié que le précédent mais tout aussi dépaysant.
Accordéon, violon, clarinette et basse pour un album traditionnelle de klezmer rappelant parfois rabih-abouh kalil . Uri caine au piano solo s'occupe du 6ème volet dédié au démon Moloch. Puis vient Asmodeus, démon de la luxure et la fornication, volume 7. Sur cet opus on retrouve Marc Ribot à la guitare jazz/blues libre, Trevor Dunn à la basse et un très très bon batteur jazz qui sait se montrer agressif quand il le faut. Un album violent et complètement fou qui peut rappeler le trio Rashanim en plus libre et dans une version plus blues que Klezmer. Asmodeus prouve aussi que Ribot est LE guitariste du moment. Erik Friedlander (violoncelle dans Masada String Trio et Bar Kokhba sextet ) se charge en solo de Volac, le 8ème volume. Avec le 9ème volume on atteint des sommets : Xaphan par Secret Chiefs 3, petits protégés de Zorn, ces jeunes n'ont rien à lui envier. Ils gèrent aussi bien dans le Klezmer, le death-metal, l'electro que la musique perse, arabe ou la BO de film. Ils sont assistés à l'occasion par des membres d'Estrasphere (groupe dans le même style), 11 personnes au total sur cette album pour un disque riche et varié qui sent bon l‘orient. Et on finit en apothéose avec Lucifer, le diable en personne. Quel plaisir pour ce 10ème volume que de retrouver Bar Kokhba en pleine forme avec de nouvelles compositions.

Pour info Masada Book III est fini. Ce songbook comporte 93 nouveaux thèmes, ce qui porte à 600 morceaux le catalogue de Masada . Masada a de beaux jours devant lui.


si vous voyez des choses a redire ( il y a en a sans doute beaucoup ) et aussi des conseils pour la discographie séléctive ( disco de zorn solo, de ses autres groupes ... pour ne pas se limiter à masada )

---[Edité le 31/07/2008 à 11 h 51 par Tonioux]---

Posté le 31 juillet 2008 à 14 h 48m 14s

Putain c'est long! ça à l'air interessant, je te dirai ce que j'en pense quand j'aurai un peu de temps devant moi pour le lire


Posté le 31 juillet 2008 à 14 h 54m 33s

Moi je veux bien te faire la correction orthographique, si tu en as besoin


Posté le 31 juillet 2008 à 14 h 57m 50s

im m'impressionne le tonioux sur ce coup là...J'attends la réponse de Reznor es spécialiste de Zorn


Posté le 31 juillet 2008 à 14 h 59m 37s

Holala tu t'avances un peu trop là


Posté le 31 juillet 2008 à 15 h 02m 36s

Ah bah faut que tu assumes ton statut mon cher....


Posté le 31 juillet 2008 à 15 h 04m 08s

Zorniaque for ever


Posté le 31 juillet 2008 à 15 h 53m 14s

Ouah ya du travail !

Tu pourrais peut etre etre plus precis sur les formations.... Tu cites par exemple Trevor Dunn, un' jeunot ' mais Greg Cohen qui est le bassiste d origine de Masada et meme de Bar Khokba 96. apparaitapres...Tu parles bcp de Marc Ribot, mais tu ne cites pas Joey Baron , LE batteur de pratiquement toutes les formations de Zorn, en particulier celles relatives a Masada... Bref, je pense que tu devrais regarder du cote du Bar Khokba 96 et evidemment des Masada originaux pour avoir une presentation plus chronologique....
Je ne sais plus si c est sur ce site ou ailleurs mais j ai vu une discussion des rencontres entre les 2 generations de zorniens les anciens et fideles, et le jeunots (Saft, Dunn, Wollenstein) et ca donne un eclairage interessant...

Bon courage


Posté le 01 août 2008 à 01 h 05m 30s

Beau travail que cet article. Puisque tu nous y invites, voilà quelques remarques à son sujet.

>>Masada est le projet principal de John Zorn, ou du moins celui auquel tout le monde rattache son nom.
Ça me paraît un peu exagéré. C'est peut-être le projet qui a pris le plus d'ampleur, en terme de nombres de disques en particulier, mais il me semble difficile de réduire Zorn à un seul projet. D'autre part, il y a bien des amateurs qui s'intéressent à Zorn avant tout pour ses projets plus radicaux, comme Naked City ou Moonchild/Astronome, et qui n'apprécient pas forcément le côté Masada.

>>ses différents groupes Parachute Years
Parachute Years est le titre d'un coffret qui présente la réédition des enregistrements de John Zorn connus sous le nom de Game pieces : Lacrosse, Hockey, Pool et Archery. Ce n'est donc pas le nom d'un groupe.

>>La BO sort en disque, c'est le Filmworks III.
Pour être précis, le Filmworks III comprend la musique de 3 films: Thieves Quartet, Music For Tsunta, Hollywood Hotel, et de la musique pour une agence de publicité.

>>il est important de connaître l'album de Roberto Juan Rodriguez.
Excellent disque en effet, mais cette digression me semble de trop. On s'éloigne du sujet Masada.

>>Bar kokhba peut être considéré comme un side-project de Masada.
Personnellement, mais je me trompe peut-être, je considère que Masada est le nom générique d'un projet musical qui a pris, et c'est l'une de ses raisons d'être, plusieurs formes différentes: le quartet acoustique original, le Masada String Trio, le Bar Kokhba Sextet, l'Electric Masada, le Book of Angels joué par des groupes/musiciens différents. On retrouve aussi des pièces de Masada sur les Filmworks 8, 9 et 11.

>>Alors que ce projet semble s'essouffler (...) Après 3 albums lourds de répétition.
Je trouve ton jugement bien sévère pour ces trois là et un peu trop enthousiaste pour le Koby Israelite. Orobas est certes très bon, dans la veine de ce que Israelite a déjà fait sur ses propres
enregistrements, mais de là à dire que ça redonne vie à Masada... Le Jamie Saft n'est pas extraordinaire, c'est simplement un bon album de jazz piano-basse-batterie (ce qui n'est déjà pas si mal! Et d'ailleurs je profite de l'occasion pour le réécouter et c'est vraiment pas mal), mais le Masada String Trio et le Feldman/Courvoisier sont à mon avis deux disques excellents tant au niveau de l'interprétation que des compositions. Mais on entre là dans le domaine du subjectif. Même réflexion à propos de la série Masada Anniversary: le volume 2 me paraît excellent (et pas vraiment homogène en raison de la diversité des groupes et des styles); le volume 3 est plus inégal; le 5 est-il vraiment le plus intéressant ? là encore, ça dépend des goûts.

Par ailleurs, le terme dispensable n'est pas le contraire d'indispensable. C'est un terme juridique (Cas dispensable : pour lequel on peut obtenir une dispense).

J'espère que ces quelques remarques te seront utiles. Bonne continuation.

---[Edité le 01/08/2008 à 03 h 34 par Bouc sauvage]---

Posté le 01 août 2008 à 12 h 19m 49s

J'ai pris note !

et pour une discographie sélective ( une vingtaine d'albums ) de Zorn et de ses amiEs au sens large ?

la mienne :

Les 10 albums du Masada Quartet avec une préférence pour le premier, Alef, et le sixième, Vav.
Electric Masada - At the Moutains Of Madness.
Masada String Trio (tout les albums sans préférence particulière).
Bar Kokhba Sextet - Lucifer
Rashanim - Masada Rock (et du même groupe, l'album Shalosh sorti sur Tzadik ).

Masada Book Of Angels volume II : Koby Israelite, Crakow Klezmer Band, Marc Ribot et Secret Chiefs 3, sont les albums à retenir.

Sur l'album Xaphan du songbook II on retrouve le groupe :
Secret Chiefs 3 - Path Most Of Resistance.
Estradasphere - Palace of Mirros.

John Zorn en solo :
The Big Gundown 1986 , album en hommage à Morricone avec près de 40 participants .
Spy Vs Spy 1989 , album d'avant-garde difficile d'accès en hommage à Ornette Coleman.
Kristallnacht 1992 , album évoquant la Shoah parfois difficile à écouter.
Xu Feng 2000 album peu connu, crée juste après le projet Cobra ( improvisation bruitiste ), très intéressant, il vaut le détour rien que pour la qualité de l'enregistrement et le son de batterie .
The gift 2001, album faisant partie de la collection Music Romance ( comprenant 3 albums ), jazz doux et mélodique mélangeant de nombreux instruments d'horizons lointains .
Six litanies for heliogabalus 2007, album du projet moonchild ( trio formé Patton aux cries, basse à distorsion et grosse batterie) rejoint par Zorn lui même ( au saxo ), Ikue Mori au mac, Jamie Saft au piano et d'un chœur féminin. Hardcore mélodique et expérimental.
The dreamers 2008, dernier album en date, doux et mélodique rappelant The Gift sorti en 2001, joué par l'orchestre d'electric masada.


Posté le 01 août 2008 à 16 h 32m 59s

Faut pas oublier Naked City (avec Bill Frisell, Fred Frith, Joey Baron, Wayne Horwitz). L'album éponyme est relativement accessible, ainsi que Radio. Ça se corse avec Torture Garden et Leng Tch'e.
Et puis la série des Filmworks. Là, on a l'embarras du choix, mais il existe une compil, FilmWorks Anthology, 1986-2005 (Tzadik), qui donne un bon aperçu de l'ensemble. Pour les amateurs de Masada, le 8, le 9 et le 11. Plus romantique encore, les 18 et 19. Les Filmworks, surtout à partir du 8, c'est le côté plus mélodique de Zorn.




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