The Xx
Saint-Malo [Route Du Rock - Fort De Saint-Père] - samedi 11 août 2012 |
Ils étaient attendus (ou pas), la Route du Rock y a mis le prix (sûrement) et la déception a était grande pour chacun (ça c'est sûr). Pourtant, loin d'avoir le mépris que beaucoup affichent pour ces jeunes anglais, je n'attendais pas moins d'apprécier de nouveau agréablement l'immédiateté des morceaux de l'album éponyme et de découvrir également de quoi pouvait bien retourner ce Coexist. Catégorisé prématurément d'opportuniste juste bon à pondre des ersatz cold wave évidés, The XX reste pour moi un groupe loin des préoccupations esthétiques et plastiques que portent les bands dont la seule quête est de chopper la vague hype au passage. Eux ne semblaient pas intéressés par la surenchère et préféraient au contraire alimenter une attitude boudeuse et entretenir un tempo mollasson comme carcan. En cela, The XX me paraît authentique, sans prétention, et je me cache derrière leur jeune âge pour affirmer qu'il n'y avait pas de calculs derrière leur musique dépressionnaire. La marginalité venait pour une fois de ceux qui en proposaient le moins. Je me trompe peut-être.
En concert, le constat est différent. La rengaine est toujours la même dans un tempo qui ne bouge pas d'un iota, poussif et congestionné. Lorsque vers le début "Crystalised" est joué au ralenti, je loue au groupe l'intelligence de prendre à contre pied les fans de ce tube, de vouloir faire profil bas et laisser en suspens leur morceau le plus up tempo. Ce qui nourrit aussi l'image que j'ai d'eux, indépendants et pas cons. Mais en fait c'est bien le seul sprint dont le groupe pouvait se targuer et on le regrettera sur la suite. De surcroît, cela sera la seule entorse à leurs productions. Les titres s'agglutinent autour des 65 BPM et n'en décrochent pas comme des mouches sur du papier collant. Le set se résume à une succession de longueurs amorphes siamoises. Monotonie garantie. Et c'est sans compter sur la rencontre avec Coexist qui rajoute à la douloureuse désillusion une vérité sans appel. Tout ce que j'avais pris pour de bonnes intentions sur XX n'était en fait que les seules et uniques armes du désormais trio. Ce que je pensais bien vu sur le premier album n'était en fait que leurs limites directes et ils avaient tout donné la première fois. Et même sans s'économiser comme en témoigne la démission de Baria Qureshi.
Coexist est au raz des pâquerettes malgré un "Angels" qui laissait croire à un possible intérêt pour la dream pop avec un son de guitare comme Alex Scally les affectionne. Les riffs au delay éculé sont creux, ultra balisés, et à force aussi atonaux que les timbres du petit couple gothique. Les lignes de basses écervelées d'Oliver Sim sont appliquées avec un automatisme éhonté et ne rivalisent pas avec ses chorégraphies façon Patrick Swayze. Un mec en tenue de skin, qui fait du stretching ça laisse forcément coi même si les kicks 80's de "Swept Away" rappellent les plus belles heures de Véronique et Davina. Quant aux parties "à rythmes" de Jamie XX, qui tient la chandelle derrière un banc entier de bitoniaux sans intérêt, elles manquent copieusement d'idées. Les steel drums sont ridicules sur "Reunion", "Sunset" cherche en vain l'effet mouche dubstep et "Fiction" est parfait de son apparat de baudruche. Enfin "Tides" aurait fait un super générique pour le Keno. Consternant.
A rester planté devant la scène à écouter cette longue vague pâteuse sans échappatoire, je m'aperçois que je n'avais jamais vraiment écouté The XX sans faire quelque chose d'autre en même temps. Sans aspirateur, poêle ou coupe-ongles sous la main, The XX est tout de suite plus insignifiant. Même si je continue à penser qu'il y a de bonnes choses à sauver sur le premier album ("Fantasy" qui souffle par sa basse par exemple, et dont je regrette par ailleurs la faible intensité ce soir, pour une fois), ce concert et la parution de Coexist est un révélateur de la maigreur musicale du trio et de son cruel manque d'inspiration et d'innovation, mais ça va de paire. Je continuerai à faire ma vaisselle avec XX en fond mais je doute que cela marche encore bien longtemps.
En concert, le constat est différent. La rengaine est toujours la même dans un tempo qui ne bouge pas d'un iota, poussif et congestionné. Lorsque vers le début "Crystalised" est joué au ralenti, je loue au groupe l'intelligence de prendre à contre pied les fans de ce tube, de vouloir faire profil bas et laisser en suspens leur morceau le plus up tempo. Ce qui nourrit aussi l'image que j'ai d'eux, indépendants et pas cons. Mais en fait c'est bien le seul sprint dont le groupe pouvait se targuer et on le regrettera sur la suite. De surcroît, cela sera la seule entorse à leurs productions. Les titres s'agglutinent autour des 65 BPM et n'en décrochent pas comme des mouches sur du papier collant. Le set se résume à une succession de longueurs amorphes siamoises. Monotonie garantie. Et c'est sans compter sur la rencontre avec Coexist qui rajoute à la douloureuse désillusion une vérité sans appel. Tout ce que j'avais pris pour de bonnes intentions sur XX n'était en fait que les seules et uniques armes du désormais trio. Ce que je pensais bien vu sur le premier album n'était en fait que leurs limites directes et ils avaient tout donné la première fois. Et même sans s'économiser comme en témoigne la démission de Baria Qureshi.
Coexist est au raz des pâquerettes malgré un "Angels" qui laissait croire à un possible intérêt pour la dream pop avec un son de guitare comme Alex Scally les affectionne. Les riffs au delay éculé sont creux, ultra balisés, et à force aussi atonaux que les timbres du petit couple gothique. Les lignes de basses écervelées d'Oliver Sim sont appliquées avec un automatisme éhonté et ne rivalisent pas avec ses chorégraphies façon Patrick Swayze. Un mec en tenue de skin, qui fait du stretching ça laisse forcément coi même si les kicks 80's de "Swept Away" rappellent les plus belles heures de Véronique et Davina. Quant aux parties "à rythmes" de Jamie XX, qui tient la chandelle derrière un banc entier de bitoniaux sans intérêt, elles manquent copieusement d'idées. Les steel drums sont ridicules sur "Reunion", "Sunset" cherche en vain l'effet mouche dubstep et "Fiction" est parfait de son apparat de baudruche. Enfin "Tides" aurait fait un super générique pour le Keno. Consternant.
A rester planté devant la scène à écouter cette longue vague pâteuse sans échappatoire, je m'aperçois que je n'avais jamais vraiment écouté The XX sans faire quelque chose d'autre en même temps. Sans aspirateur, poêle ou coupe-ongles sous la main, The XX est tout de suite plus insignifiant. Même si je continue à penser qu'il y a de bonnes choses à sauver sur le premier album ("Fantasy" qui souffle par sa basse par exemple, et dont je regrette par ailleurs la faible intensité ce soir, pour une fois), ce concert et la parution de Coexist est un révélateur de la maigreur musicale du trio et de son cruel manque d'inspiration et d'innovation, mais ça va de paire. Je continuerai à faire ma vaisselle avec XX en fond mais je doute que cela marche encore bien longtemps.
Insipide 7/20 | par TiComo La Fuera |
Setlist
Angels
Islands
Heart Skipped A Beat
Fiction
Crystalised
Fantasy
Shelter
VCR
Reunion
Sunset
Basic Space
Night Time
Swept Away
Infinity
>>
Intro
Tides
Stars
Angels
Islands
Heart Skipped A Beat
Fiction
Crystalised
Fantasy
Shelter
VCR
Reunion
Sunset
Basic Space
Night Time
Swept Away
Infinity
>>
Intro
Tides
Stars
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