Infectious Grooves

Groove Family Cyco

Groove Family Cyco

 Label :     550 Music 
 Sortie :    mardi 29 mars 1994 
 Format :  Album / CD  K7 Audio   

C'était l'époque où l'on aimait bien porter des bermudas et des chaussettes remontées jusqu'aux genoux, où Suicidal Tendencies tenait le haut du pavé avec en son rang deux des meilleurs musiciens de leur génération : Rocky George à la guitare, sorte de Hendrix du thrash, et Robert Trujillo à la basse. Je ne sais pas ce qu'est devenu le premier, le second est en préretraite chez Metallica, c'est n'importe quoi mais bon, qui suis-je pour juger ? La réalité économique impose sa loi.
C'était aussi l'époque où les musiciens avaient de l'humour, Groove Family Cyco étant une pure bombe de bonne humeur concentrée gonflée par le slap unique de Robert. Qu'est-ce qu'il envoie le Bébert sur cet album ! Déjà quand tu as pris dans les gencives "Violent & Funky" d'entrée de jeu, tu comprends que certes, on est là pour rigoler un coup, mais que ce n'est pas pour autant que ça doit être chiant à jouer. Du coup, Infectious Grooves balance dix grosses blagues, pas forcément de cul, qui font se trémousser sur son fauteuil façon Philippe Bouvard aux Grosses Têtes.
Le concept gagne quand même en densité depuis l'inénarrable "The Plague That Makes Your Booty Move...". C'est fini les interludes humoristiques, les private joke de studio, Infectious Grooves concentre tout sur la musique et Dieu sait que ça balance sec ("Rules Go Out The Window"), avec du colossal riff thrashcore à l'occasion ("Groove Family Cyco", le clin d'œil à Slayer sur "Die Lika Pig") tout en restant à la portée des mecs frileux qui n'aiment pas le metal sans cracher sur un run de skate ou une caisse puante dans le bus bondé. Sérieux, quand je vois à quel point des groupes comme Living Colour et Fishbone étaient chiants à mourir et qu'au même moment on avait ça qui n'a jamais été pris très au sérieux alors qu'il enfonçait la concurrence sous des tonnes de tarte à la crème et de peaux de bananes, ça me fait mal. Mike Muir le sait, se foutant ouvertement de Rage Against The Machine et son "Fuck You I Won't Do What You Tell Me" sur l'hilarant "Do What I Tell Ya !".
Comme je suivais ça de très près, ma préférence a toujours été à Infectious Grooves, qui avait depuis longtemps évacué sa rébellion adolescente dans Suicidal Tendencies et qui était donc en mesure de se fendre tranquillement la gueule sans être constipé par la misère dans le monde et se sentir obligé de donner des leçons de morale. Cet album, c'est mieux que la Jouvence De l'Abbé Soury ! Mention spéciale au flow unique de Cyko Miko !


Excellent !   18/20
par Arno Vice


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