Six Organs Of Admittance

Sun Awakens

Sun Awakens

 Label :     Drag City 
 Sortie :    mardi 13 juin 2006 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Sun Awakens marque un tournant décisif dans la carrière de Ben Chasny, le leader des Six Organs of Admittance. Un album charnière, comme dirait l'autre.
Chasny est désormais membre officiel de Comets On Fire et participe en compagnie de David Tibet aux errances sacrales de Current 93... Il y a là de quoi vous changer un homme, et à plus forte raison un guitariste. Les oreilles grandes ouvertes, Chasny se confirme en explorateur sonore et, la tête pleine d'idées nouvelles, compose le disque qu'il promettait depuis plusieurs années.

La voix, avant tout, apparaît plus travaillée que jamais tant au niveau du son, imprégné d'effets, qu'au niveau du mix, où le chant fait jeu égal avec les guitares. Mais parlons-en de ces guitares ! Acoustiques, elles peignent des motifs acides, les grosses cordes entrant en vibration pour diffuser des drones pulsatoires. Électriques, elles se montrent aussi bien légères et virevoltantes que massives et saturées, selon l'humeur.

On évoque souvent l'acid-folk pour parler de l'art des Six Organs of Admittance. Certes, certains codes psychédéliques sont repris par le guitariste, on y retrouve aussi bien du Grateful Dead que du Spacemen 3. Mais Chasny dans sa musique ne donne pas l'impression d'être sous l'emprise de drogue... c'est de la spiritualité (sinon de la foi) que l'on sent prégnante dans ses compositions.
Le recueillement du diptyque épuré "Torn By Wolves" et "Wolve's Pulp", le chant presque incantatoire de "Bless Your Blood" et la danse effrénée de "Black Wall" livrée avec son mur de guitares en sus, tout cela est un premier indice sacrément parlant du kaléidoscope à venir... L'album émerge un bref instant de ses brumes chargées le temps de "The Desert Is A Circle", composition joyeuse à la mélodie que l'on devine inspirée des fresques spaghetti d'Ennio Morricone. Mais ce n'est qu'une feinte, une simple éclaircie au milieu d'un brouillard tendu que "Attar" prolonge de ses percussions désaxées.
Voilà, la première partie du disque vient de s'achever, et le plus impressionnant est à venir. "River of Transfiguration", 24 minutes, constitue la pièce de choix de ce Soleil Réveillé. Pendant une longue intro, des éléments éparses, flûtes et autres sons non-identifiés, grouillent, se ramifient et finalement s'organisent pour se poser sur un long drone insidieux. Dès que la batterie fait entendre ses cymbales, les chiens sont lâchés. Roulements de toms lents et désordonnés, drones de guitare, sitar, mantras superposés de Ben Chasny et de ses choristes fantomatiques... Tandis que la tension croît, pas-à-pas l'aura écrasante de Chasny se déploie à travers l'espace sonore jusque dans notre crâne bourdonnant. Sans paroles, sans mots, sans rien d'autre que ses couches instrumentales et sa lente litanie, le guitariste transmet une puissance fabuleuse, monolithique, qui laisse à plat une fois les drones apaisés...

Sun Awakens, terriblement bien nommé, balise le chemin pour la spiritualité exacerbée des albums suivants, toujours menés par la guitare acoustique de Ben Chasny. Six Organs of Admittance est devenu adulte, mais qui a dit que c'était moche, de grandir ? Par notre ami guitariste en tout cas, rendez-vous sur Shelter From The Ash pour une autre preuve éclatante.


Exceptionnel ! !   19/20
par X_Wazoo


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