Candy Claws
Hidden Lands |
Label :
Twosyllable |
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Un an à peine après In The Dream Of Sea Life, Candy Claws remet le couvert en utilisant scrupuleusement la même recette. Le bouquin déclencheur qui suscite l'émerveillement s'intitule cette fois The Secret Life Of The Forest, quelques captations de chants d'oiseaux prises au Rocky Mountain National Park et au Bobcat Ridge Natural Area à quelques encablures de Fort Collins, puis direction la chambre/studio, ses bancs de synthés et sa guitare pour quelques notes éparses et voici leur deuxième rejeton : Hidden Lands.
Dix titres plus nébuleux les uns que les autres ménageant bruits blancs ectoplasmiques, entrelacs de claviers se démultipliant en sourdine, vrombissements plus ou moins perceptibles rappelant les échos d'une ville lointaine, hologrammes de batterie ou de boîte à rythmes (on ne sait même plus tant tout est passé au tambour) et voix exténuées citant des bribes du livre passées dans un logiciel de traduction à plusieurs reprises en japonais puis en anglais puis en japonais... jusqu'à ce que le propos soit en adéquation avec ces comptines shoegaze pop léthargiques. Kay Bertholf et Ryan Hover ne se refont pas et on ne leur en reprochera rien. La continuité se trouve même dans les textes dès "In The Deep Time" (‘from the face of the earth continuously, we're near the outer Surface Sea') et l'on accoste sans grand mal dans ce second volet.
Cependant contrairement à In The Dream Of Sea Life le décor est légèrement moins bien posé, il n'y a pas de fil d'Ariane comme les rouleaux qui habitaient l'encyclopédie marine précédente. Pas de bruitages outre mesure, seulement quelques gazouillis d'oiseaux parfois imperceptibles. Le duo n'a pas trouvé nécessaire de privilégier une acoustique boisée, de tendre vers l'organique autant que leurs instruments le pouvaient. "On The Bridge" est très réussi dans ce sens car il renvoie directement aux coups de bec du pic sur un tronc ou à des sabots battant les chemins compactés parcourant ces bois. On ne pourra pas dire la même chose du reste de l'album. Peut-être parce que les mystères de la forêt sont moins grands pour nous terriens que celui des océans ?
Par conséquent, le reste est de notre ressort, celui d'utiliser notre pouvoir d'imagination (ce qui implique une faculté évocatrice suffisante de leur part) afin de faire germer en nous la forêt entière dont il est question ici. Une écoute au casque permettra donc de mieux s'imprégner de la richesse des sons émis par les américains et d'agencer à notre guise les branches qui fléchissent sous la brise ("Miracle Spring"), les mousses laissant s'évaporer la rosée du matin alors que le soleil affleure ("Sunbeam Show"), une clairière aux reflets mordorés dans laquelle gambadent et s'ébattent de jeunes chevreuils ("The Breathing Fire") lorsqu'un rouge gorge libère ses premières notes de la journée ("Hiding") et un ours bougon s'enquiert de la santé de son environnement ("Sun Arrow" et son gimmick de guitare).
Finalement, on parvient sans mal à dresser un décor dans ces Hidden Lands et même à le moduler au fil des écoutes, des envies et de la météorologie. Le plaisir d'écouter le duo est intact et salutaire. Candy Claws revient nous pincer en douceur dans un rêve éveillé des plus cotonneux et notre quotidien ne s'en trouve que plus radieux.
Dix titres plus nébuleux les uns que les autres ménageant bruits blancs ectoplasmiques, entrelacs de claviers se démultipliant en sourdine, vrombissements plus ou moins perceptibles rappelant les échos d'une ville lointaine, hologrammes de batterie ou de boîte à rythmes (on ne sait même plus tant tout est passé au tambour) et voix exténuées citant des bribes du livre passées dans un logiciel de traduction à plusieurs reprises en japonais puis en anglais puis en japonais... jusqu'à ce que le propos soit en adéquation avec ces comptines shoegaze pop léthargiques. Kay Bertholf et Ryan Hover ne se refont pas et on ne leur en reprochera rien. La continuité se trouve même dans les textes dès "In The Deep Time" (‘from the face of the earth continuously, we're near the outer Surface Sea') et l'on accoste sans grand mal dans ce second volet.
Cependant contrairement à In The Dream Of Sea Life le décor est légèrement moins bien posé, il n'y a pas de fil d'Ariane comme les rouleaux qui habitaient l'encyclopédie marine précédente. Pas de bruitages outre mesure, seulement quelques gazouillis d'oiseaux parfois imperceptibles. Le duo n'a pas trouvé nécessaire de privilégier une acoustique boisée, de tendre vers l'organique autant que leurs instruments le pouvaient. "On The Bridge" est très réussi dans ce sens car il renvoie directement aux coups de bec du pic sur un tronc ou à des sabots battant les chemins compactés parcourant ces bois. On ne pourra pas dire la même chose du reste de l'album. Peut-être parce que les mystères de la forêt sont moins grands pour nous terriens que celui des océans ?
Par conséquent, le reste est de notre ressort, celui d'utiliser notre pouvoir d'imagination (ce qui implique une faculté évocatrice suffisante de leur part) afin de faire germer en nous la forêt entière dont il est question ici. Une écoute au casque permettra donc de mieux s'imprégner de la richesse des sons émis par les américains et d'agencer à notre guise les branches qui fléchissent sous la brise ("Miracle Spring"), les mousses laissant s'évaporer la rosée du matin alors que le soleil affleure ("Sunbeam Show"), une clairière aux reflets mordorés dans laquelle gambadent et s'ébattent de jeunes chevreuils ("The Breathing Fire") lorsqu'un rouge gorge libère ses premières notes de la journée ("Hiding") et un ours bougon s'enquiert de la santé de son environnement ("Sun Arrow" et son gimmick de guitare).
Finalement, on parvient sans mal à dresser un décor dans ces Hidden Lands et même à le moduler au fil des écoutes, des envies et de la météorologie. Le plaisir d'écouter le duo est intact et salutaire. Candy Claws revient nous pincer en douceur dans un rêve éveillé des plus cotonneux et notre quotidien ne s'en trouve que plus radieux.
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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