Gonjasufi
A Sufi And A Killer |
Label :
Warp |
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Difficile d'appréhender ce disque. Dès le départ, on est embarqué dans une espèce de rite tribal étouffé d'à peine une minute, avant d'embrayer sur des grattouilles acides, une guitare tout droit sorties des sixties façon Nuggets, une basse sur-mixée et des beats hip-hop gros comme ça. Et puis sur cette tambouille incertaine vient se poser, incongrue, la voix explosée de Sumach Ecks, a.k.a. Gonjasufi. Explosée, voilà un bel euphémisme. Car pour qualifier l'organe surprenant du soufi, il faudrait au moins l'avis de sieur Durchholz (celui qui décrivit la voix de Tom Waits comme "trempée dans un fût de bourbon, séchée et fumée pendant quelques mois, puis sortie et renversée par une voiture"). Enfin, ça ne coûte rien d'essayer ; imaginez vous un muezzin devenu clochard, recouvert de fuel séché, qui distribue des baffes à une mouette enrouée en gémissant des comptines pop. Hem, si ça ne vous parle pas ça n'est pas bien grave.
Si l'on a du mal aux premières écoutes à se faire à la voix de Gonjasufi, les oreilles sont néanmoins submergées par la production hyper présente de Flying Lotus, talentueux producteur hip-hop qui a su mêler avec une adresse rare ce style avec celui du psychédélisme. Et difficile dès lors (si l'on est pas immédiatement rebuté) de ne pas s'intéresser plus en détail à l'album et aux secrets qu'il recèle. Comme souvent, l'album se bonifie avec les écoutes, la voix étranglée de Sumach Ecks prend de l'ampleur et ses gargouillis prennent un tout autre sens lorsque l'alchimie mystérieuse prend forme. Le falsetto de l'américain ganjaphile sait se faire pertinent, ses raps défoncés nous prennent au corps (comme sur le pseudo-single "Kowboyz and Indians"), et ses incantations shamaniques forcent l'admiration.
"Alchimie" est vraiment le mot clé de la musique du soufi américain. Comment cette bouillabaisse de style parvient-elle à prendre un sens ? Pourquoi ces "Candylane" funk, ces "She's Gone" pop (la voix mise à part, c'est du Kinks tout craché), ces "Kowboyz and Indians" raï, ces "Holidays" (parfaite petite perle dans la catégorie éléctro à deux balles), ces "Advice" soul, j'en passe et des meilleurs, parviennent-ils à former un tout cohérent ? Tout simplement grâce à cette voix. Ce machin explosé qui hante chaque piste, pour nous rappeler que le même gars est derrière ces compositions hallucinées. Pour nous rappeler qu'on est dans son putain de délire, qu'il s'éclate et nous emporte avec lui. Car ces influences, une fois passées à la moulinette pratique du lo-fi, fusionnent pour ne former qu'un tout enthousiasmant et diablement jouissif.
En définitive, un rêve acid-hip-hop dont il est difficile de se passer une fois qu'on l'a conquis. Passée ses rugosités premières, la voix de Gonjasufi devient une amie fidèle qui ne quitte plus la platine. Exceptionnel, pour sûr !
Si l'on a du mal aux premières écoutes à se faire à la voix de Gonjasufi, les oreilles sont néanmoins submergées par la production hyper présente de Flying Lotus, talentueux producteur hip-hop qui a su mêler avec une adresse rare ce style avec celui du psychédélisme. Et difficile dès lors (si l'on est pas immédiatement rebuté) de ne pas s'intéresser plus en détail à l'album et aux secrets qu'il recèle. Comme souvent, l'album se bonifie avec les écoutes, la voix étranglée de Sumach Ecks prend de l'ampleur et ses gargouillis prennent un tout autre sens lorsque l'alchimie mystérieuse prend forme. Le falsetto de l'américain ganjaphile sait se faire pertinent, ses raps défoncés nous prennent au corps (comme sur le pseudo-single "Kowboyz and Indians"), et ses incantations shamaniques forcent l'admiration.
"Alchimie" est vraiment le mot clé de la musique du soufi américain. Comment cette bouillabaisse de style parvient-elle à prendre un sens ? Pourquoi ces "Candylane" funk, ces "She's Gone" pop (la voix mise à part, c'est du Kinks tout craché), ces "Kowboyz and Indians" raï, ces "Holidays" (parfaite petite perle dans la catégorie éléctro à deux balles), ces "Advice" soul, j'en passe et des meilleurs, parviennent-ils à former un tout cohérent ? Tout simplement grâce à cette voix. Ce machin explosé qui hante chaque piste, pour nous rappeler que le même gars est derrière ces compositions hallucinées. Pour nous rappeler qu'on est dans son putain de délire, qu'il s'éclate et nous emporte avec lui. Car ces influences, une fois passées à la moulinette pratique du lo-fi, fusionnent pour ne former qu'un tout enthousiasmant et diablement jouissif.
En définitive, un rêve acid-hip-hop dont il est difficile de se passer une fois qu'on l'a conquis. Passée ses rugosités premières, la voix de Gonjasufi devient une amie fidèle qui ne quitte plus la platine. Exceptionnel, pour sûr !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_Wazoo |
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