Titus Andronicus

The Monitor

The Monitor

 Label :     XL 
 Sortie :    mardi 09 mars 2010 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Ah nous nous sommes tant aimés... Champion de nos soirées, ta criardise sur-saturée. Compagnon obligé de nos ébats déchirés, tu étais devenu bande-son du bonheur foutre con et sincère. Mais aujourd'hui : tu pues ! C'est quoi ce deuxième album Maurice !?
Des chansons disparues, envolées, psschht!, chansons invertébrées, longues... longues!... longues et molles comme la bite de Ron Jeremy. Un néant, une vase. Et cette emphase que tu ne peux plus réprimer, pire, que tu encourages de toutes tes forces abandonnées. Cette emphase de couillon breton à un festival interceltique... rah ! tu pues ! Où sont passés tes wouhouhou ? ton ingénuité ? ta légèreté ? Cornemuse en bonus (oui!), ça se prend pour les Pogues... non mais ! "Four Score And Seven" : 8 minutes, le trémolo lyrique, la gueule face au vent du grand large, bras dessus bras dessous, tous en chœur camarades !... Bouffissure abominable !
Pourquoi continuerai-je à déblatérer à ton sujet ? Tu t'es pris au sérieux, tu as voulu voir grand et c'est une catastrophe.


Très mauvais   4/20
par Sirius


 Moyenne 12.00/20 

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Posté le 03 novembre 2010 à 17 h 08

1. L'emphase est bonne quand l'ironie y danse, invisible... : Art des subtilités.
2. "Dégoût" rime avec "goût" c'est un fait.: Combattre la peur par la peur.
3. Prendre une lanterne pour une fée n'est pas donné à tout le monde.: Il faut une élite.

En trois points, voilà la toute subtile perspective qu'inocule cet album sinueux, destiné au rêveurs d'un sang neuf.

C'est vrai, moi-même j'en ai fait la grinçante expérience, cette oeuvre, quand on inspire, peut décevoir par son haleine courte. Mais cet asthme est un leurre, voire une ordalie. C'est d'initiation qu'il s'agit: instaurer le doute pour voir celui qui mérite d'entendre. Car derrière la bouche: le Chant!

Mais si on tient la musique pour simple épouse de nos désirs, on ne passera pas le pas de l'impersonnel paillasson qui sent les pieds du public rock: amateurs nombreux mais sans saveur. Non, ce qu'exige de nous Graetzer, c'est une totale remise en question de la tête aux semelles. Sans cela, on reste à la surface. Et qu'est ce l'art si ce n'est une purification potentielle?

Avec "Titus Andronicus", toute première pièce de Shakespeare, c'est tout le sang du monde qui giclait à la tronche des intellectuels pour drainer la population de ses parasites... Et Graetzer, homme-artiste qui s'adresse à tout le corps, à l'âme comme au rectum, Graetzer qui ignore les petites attentes bornées de l'auditeur lambda, reproduit ce chant-hémoglobine pour nous souiller de nouveau de son souffle caché... Et l'éternel "petit-petit", amateur heureux de ses propres illusions manquées, ignorant le jeu pétaradant de ses tripes, risque bien sa peau: Graetzer échafaude pour lui un piloris métaphysique! Graetzer est dangereux pour celui qui ne craint pas la peur, par ignorance de son propre sang!

Le sang, oui, pour Graetzer, le shoegaze a besoin d'un sang net, pur, cristallin pour drainer la terre et faire pousser des fruits solides et juteux. Le shoegaze est âme vivante, bien vivante, qui doit vomir ce sang flétri pour déployer ses ailes inconnues et nous emporter bien haut... en enfer. Ce phénix-shoegaze des temps modernes, et nous, petits devenus grands, juchés sur son crâne d'airain, respirons l'air des grands espaces, celui sans échelle, si ce n'est celle qui nous transporte là où l'air se fait rare, précieux. Une fois bien haut, au dessus des nuages pop-rock-etc, l'avenir se gonfle, libéré des perspectives banales et tristes. Oui... c'est ce que je sens dans ce cd qui m'éblouit quand la lumière automnale s'y reflète: l'avenir est grand pour ceux qui savent entendre.

Avec ce second effort herculéen, le shoegaze se diffracte avec violence, dans des devenirs multiples et contradictoires qui effraient les amateurs aux intestins sensibles mais nourrient les amateurs de chair nouvelle.

Message secret d'altitude!
Ô Oeuf maudit!
Ceux qui se pressent seront lésés et le regretteront fort, entourés de leurs marionnettes tricotées de leur petite et inoffensive épine intellectuelle! Au ras du sol troupeau de tas! Flanchez! Flanchez!

Avec Graetzer-phénix: nouveau sang!
Avec Graetzer-phénix: le firmament!
Intemporel ! ! !   20/20







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