Squarepusher

Selection Sixteen

Selection Sixteen

 Label :     Warp 
 Sortie :    mardi 09 novembre 1999 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Selection Sixteen est vraiment proche des déconstructions rythmiques d'Aphex Twin. Il serait stupide de dire que c'est forcément le plus connu, Aphex, qui copie l'autre, connaissant le lien amical qui relie ces deux autistes. Et puis il y a une sorte de mimétisme qui unit les artistes du label Warp entre eux. Car même si ils ne se connaissent pas, les différents créateurs warpiens esquissent tous à leur manière ces mêmes paysages accidentés, entre recherche sonore pointue, sauvage et approche naïve de la mélodie.

Mais n'excusons pas tout, car alors que chaque figure du label (Plaid, Autechre, Boards of Canada etc...) a vite réussi à se forger son identité sonore tout en restant dans le cadre de celle du label, je ne crois pas que ce soit avec ce disque que Tom Jenkinson y parvienne vraiment. La ressemblance avec Aphex Twin ou certaines des sonorités typiques de Plaid ("Dedicated Loop") font de "Selection Sixteen" un objet manquant un peu d'âme, et qui finit par caricaturer le son Warp. Cependant, j'ai écouté ce disque avec intérêt car l'anglais maîtrise -et maltraite- admirablement ses machines, passant rythmiquement du coq à l'âne, n'hésitant pas à abuser pour mieux détourner des sonorités de claps ou de cymbales synthétiques totalement éculées. Son électronica déviante et agressive, souvent très drum'n'bass (du coup très utilisée dans les teknivals à l'époque) est ponctuée d'interludes jazz où Tom fait des merveilles à la basse. Car la particularité de l'artiste est d'être au départ un multi-instrumentiste particulièrement calé en technique musicale.

Pour le moment, Squarepusher propose un honnête produit estampillé Warp, bouillonnant, épileptique et efficace, en témoigne la bombe "Acid Tape Track", mais vraiment pas marquant sur la durée, peut-être parce que l'anglais est ici plus préoccupé à en mettre plein la tête et les oreilles que de construire une création un peu ambitieuse et cohérente.
A noter tout de même l'excellent dernier titre "Ceephax Mix" où Andy Jenkison (probablement son frère) remixe l'artiste, dans une vertigineuse montée de samples rythmiques probablement maniés avec furie en frappant sur des pads. Le même rythme froid et tout droit sorti de vieilles boîtes à rythmes se superpose et se décale, explose dans tous les sens, tandis qu'une basse trainante menace derrière de tout engloutir. Assez traumatisant comme final.


Bon   15/20
par Sam lowry


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