Spoon
A Serie Of Sneaks |
Label :
Elektra |
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On ignore ce qu'il s'est passé en quelques années, mais entre un Telephono sympathique mais ne sortant guère de l'ordinaire et ce A Serie Of Sneaks, époustouflant de qualité, on se dit que le groupe a franchi incontestablement un pallier.
Cet album, qui sera le disque de chevet de beaucoup d'étudiants américains, est en tout point remarquable. Sans qu'il soit question d'abandonner l'esprit cher à Spoon (guitares crades, voix claires ou trafiquées, urgence dans le ton à la Guided by Voices ou Pixies), Britt Daniel fait preuve de maturité. Les riffs sont plus mordants, incisifs et peignent des chansons qui ont chacune leur identité : une petite guitare sèche et des chœurs doux sur "Metal Detektor", des échos lancinants sur l'envoûtant "30 Gallon Tank", un chant qui prend des risques sur la jolie ballade qu'est "Advance Cassette", un refrain fédérateur à la Foo Fighters sur "June's Foreign Spell" etc...
A l'époque, Britt Daniel avait décidé "qu'il n'y avait rien de plus cool que le post-punk" et on le ressent quelque part, comme sur les riffs saccadés de "The Minor Though", l'enchaînement incroyable "Guestlist/Execution" ou bien la dynamique ultra-cool de "Utilitarian". Epatant de constater à quel point le groupe s'amuse enfin, ose des trucs, s'approprie petit à petit son style, et réussit à chaque fois à sonner efficace.
Peu de temps après l'enregistrement, Elektra finit par les virer. De cette mauvaise expérience avec le monde des majors, Britt Daniel en gardera une rancœur à vie, malgré deux chansons au vitriol, histoire de régler ses comptes. Heureusement, le label Merge finira par réediter l'album quelques années plus tard, avec des bonus-tracks. Quant à Spoon, le groupe profitera de cette mésaventure pour poursuivre plus avant ses expérimentations, et devenir, du moins aux Etats-Unis, un groupe référence dans le milieu indé.
Cet album, qui sera le disque de chevet de beaucoup d'étudiants américains, est en tout point remarquable. Sans qu'il soit question d'abandonner l'esprit cher à Spoon (guitares crades, voix claires ou trafiquées, urgence dans le ton à la Guided by Voices ou Pixies), Britt Daniel fait preuve de maturité. Les riffs sont plus mordants, incisifs et peignent des chansons qui ont chacune leur identité : une petite guitare sèche et des chœurs doux sur "Metal Detektor", des échos lancinants sur l'envoûtant "30 Gallon Tank", un chant qui prend des risques sur la jolie ballade qu'est "Advance Cassette", un refrain fédérateur à la Foo Fighters sur "June's Foreign Spell" etc...
A l'époque, Britt Daniel avait décidé "qu'il n'y avait rien de plus cool que le post-punk" et on le ressent quelque part, comme sur les riffs saccadés de "The Minor Though", l'enchaînement incroyable "Guestlist/Execution" ou bien la dynamique ultra-cool de "Utilitarian". Epatant de constater à quel point le groupe s'amuse enfin, ose des trucs, s'approprie petit à petit son style, et réussit à chaque fois à sonner efficace.
Peu de temps après l'enregistrement, Elektra finit par les virer. De cette mauvaise expérience avec le monde des majors, Britt Daniel en gardera une rancœur à vie, malgré deux chansons au vitriol, histoire de régler ses comptes. Heureusement, le label Merge finira par réediter l'album quelques années plus tard, avec des bonus-tracks. Quant à Spoon, le groupe profitera de cette mésaventure pour poursuivre plus avant ses expérimentations, et devenir, du moins aux Etats-Unis, un groupe référence dans le milieu indé.
Bon 15/20 | par Vic |
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