Githead
Art Pop |
Label :
Swim~ |
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Vous êtes une légende du rock, respectée et souvent imitée. Vous avez toujours faim et encore des choses à dire, à jouer, voire dans certains cas un compte en banque à remplumer. Deux solutions s'offrent alors à vous. Soit vous rameutez vos anciens potos – enfin ceux qui ne sont pas morts – et reformez Le groupe avec lequel le succès est arrivé il y a des années de cela, alimentant le plus souvent la chronique pathétique des vieilles gloires sur le retour. Soit, solution nettement plus aventureuse, vous vous lancez dans un projet ambitieux avec de nouveaux compagnons à l'appétit non moins affûté que le vôtre, avec le risque de courir après un jeunisme plus que dérisoire.
Colin Newman, lui, a décidé de ne pas choisir et de rejeter cette alternative. Autrement dit, il a essayé les deux. Il a ainsi récemment réuni ses anciens comparses du mythique combo post-punk Wire pour livrer en 2003 un album, "Send", encore plus que très respectable. Et il s'est aussi lancé dans la création d'un nouveau projet, un supergroupe même, au sein duquel sa créativité n'est pas bridée par le rappel incessant des gimmicks du passé. Ce projet novateur a un nom, c'est Githead au sein duquel officient également Malka Spiegel (basse), Max Franken (batterie), tous deux anciens membres de Minimal Compact, catalogué dans l'histoire du rock à la rubrique New Wave, et Robin Rimbaud (guitare) plus habitué à l'electro ambiant avec Scanner comme indiqué sur son cv. A priori, cela peut sembler comme une réunion improbable de musiciens aux influences disparates. Et c'est vrai que Art Pop, leur deuxième album dont il est question ici, propose une succession de titres aux formats très dissemblables, allant du dub, à la pop, en passant par le punk. Et pourtant...pourtant c'est une véritable réussite que ce Art Pop tant les quatre musiciens parviennent à se trouver et à donner une homogénéité évidente à leur album, notamment dans sa tonalité. Il y a en effet de l'élégance et de la maturité dans chacun des morceaux composant ce disque. Alors la guitare peut exploser ici ("Drive By"), la basse vrombir là ("Drop"), les mélodies pop éclore ici et là ("All Set Up" ou "These Days"), Malka Spiegel prendre le micro et fredonner ("Lifeloops"), rien n'y fait, l'unité et la cohésion du groupe sont bel et bien imparables. La production impeccable dont bénéficient les quatre musiciens sur ce disque et leur expérience y sont pour beaucoup, mais c'est sans compter sur leur entente évidente et leur envie de jouer dans un groupe où les histoires et les personnalités paraissent se mêler sans jamais se renier, à part peut-être pour l'électro ambiant qui est inexistante ; bref de jouer dans un groupe riche de ses individualités, de prendre un plaisir manifeste à rajouter une ligne de plus à leur carrière déjà très bien remplie et dont rêveraient de posséder tous les jeunes loups actuels ; une ligne de plus, en attendant immanquablement les prochaines.
Finalement, vous êtes une légende du rock, la meilleure chose que vous puissiez faire c'est de vous remettre en question, de vous remettre aussi à l'ouvrage, autrement dit, sans prendre la pose ni essayer de renfiler vos vieux costumes, de continuer en toute simplicité de faire ce pour quoi vous êtes doué : de la musique.
Colin Newman, lui, a décidé de ne pas choisir et de rejeter cette alternative. Autrement dit, il a essayé les deux. Il a ainsi récemment réuni ses anciens comparses du mythique combo post-punk Wire pour livrer en 2003 un album, "Send", encore plus que très respectable. Et il s'est aussi lancé dans la création d'un nouveau projet, un supergroupe même, au sein duquel sa créativité n'est pas bridée par le rappel incessant des gimmicks du passé. Ce projet novateur a un nom, c'est Githead au sein duquel officient également Malka Spiegel (basse), Max Franken (batterie), tous deux anciens membres de Minimal Compact, catalogué dans l'histoire du rock à la rubrique New Wave, et Robin Rimbaud (guitare) plus habitué à l'electro ambiant avec Scanner comme indiqué sur son cv. A priori, cela peut sembler comme une réunion improbable de musiciens aux influences disparates. Et c'est vrai que Art Pop, leur deuxième album dont il est question ici, propose une succession de titres aux formats très dissemblables, allant du dub, à la pop, en passant par le punk. Et pourtant...pourtant c'est une véritable réussite que ce Art Pop tant les quatre musiciens parviennent à se trouver et à donner une homogénéité évidente à leur album, notamment dans sa tonalité. Il y a en effet de l'élégance et de la maturité dans chacun des morceaux composant ce disque. Alors la guitare peut exploser ici ("Drive By"), la basse vrombir là ("Drop"), les mélodies pop éclore ici et là ("All Set Up" ou "These Days"), Malka Spiegel prendre le micro et fredonner ("Lifeloops"), rien n'y fait, l'unité et la cohésion du groupe sont bel et bien imparables. La production impeccable dont bénéficient les quatre musiciens sur ce disque et leur expérience y sont pour beaucoup, mais c'est sans compter sur leur entente évidente et leur envie de jouer dans un groupe où les histoires et les personnalités paraissent se mêler sans jamais se renier, à part peut-être pour l'électro ambiant qui est inexistante ; bref de jouer dans un groupe riche de ses individualités, de prendre un plaisir manifeste à rajouter une ligne de plus à leur carrière déjà très bien remplie et dont rêveraient de posséder tous les jeunes loups actuels ; une ligne de plus, en attendant immanquablement les prochaines.
Finalement, vous êtes une légende du rock, la meilleure chose que vous puissiez faire c'est de vous remettre en question, de vous remettre aussi à l'ouvrage, autrement dit, sans prendre la pose ni essayer de renfiler vos vieux costumes, de continuer en toute simplicité de faire ce pour quoi vous êtes doué : de la musique.
Très bon 16/20 | par Adishatz |
Posté le 09 août 2008 à 00 h 24 |
Je dois avouer humblement que j'écris ces lignes en pleine période "pro" Colin Newman. En effet, j'alterne depuis quelques semaines le dernier Wire (celui de 2008) et cet album dont j'avais repéré un morceau sur une affreuse compilation Rock and Folk...Heureux homme que ce diable de Colin Newman, qui a été capable de marquer l'histoire du rock avec son groupe d'origine, produire d'autres groupes à ses heures, et réussir à motiver quelques amis pour un disque qui est largement au dessus de la moyenne...
Bon, si on rajoute qu'il partage sa vie avec une certaine bassiste, il a de quoi être heureux et se contenter de l'être... Que nenni, il continue de créer son univers musical sans se fixer de limites... Cet album précède bien celui de Wire, mais l'univers de Githead est tout de même marqué par Malka Spiegel, Max Franken et Robin Rimbaud, qui apportent un peu plus de variété dans les morceaux qui survolent des styles musicaux très différents, mais qui donnent à la sortie un bien bel ensemble, un édifice bien sympathique. Le fait que Malka participe au chant rajoute certainement un plus.
Je retiendrais sans sourciller tous les titres qui comportent tous quelque chose d'original, mais mes préférences vont à "On Your Own" avec son mur de guitare sympathique et la voix presqu'apaisée de Colin, "Drop" comprenant une ligne de basse élastique et gimmicks à la guitare jouissifs, "Drive By" dans lequel la basse et la guitare survitaminées occupent largement le paysage musical, "Lifeloops" chanson simple à la mélodie légère et voix mélancolique de Malka, "Jet Ear Game" purement électro aux voix mutantes, "Space Life" bondissant et reptilien, "All Set Up" et son rythme imparable et son refrain qui ne l'est pas moins, ainsi que "Rotterdam" aux vocaux doucereux.
Vous allez me dire que j'ai parlé d'à peu prés tous les titres... Oui certes, mais comment ne pas souligner l'unité de ce disque au niveau du son ?
L'unité ne gène en aucune manière la diversité. On ne s'ennuie pas à l'écoute de cet ouvrage, se demandant d'ailleurs comment l'alchimie entre les membres du groupe ne leur donne pas envie de pousser un nouvel opus dans un avenir proche... Ah oui j'oubliais ! Ce n'est pas un travail à plein temps...
Bon, si on rajoute qu'il partage sa vie avec une certaine bassiste, il a de quoi être heureux et se contenter de l'être... Que nenni, il continue de créer son univers musical sans se fixer de limites... Cet album précède bien celui de Wire, mais l'univers de Githead est tout de même marqué par Malka Spiegel, Max Franken et Robin Rimbaud, qui apportent un peu plus de variété dans les morceaux qui survolent des styles musicaux très différents, mais qui donnent à la sortie un bien bel ensemble, un édifice bien sympathique. Le fait que Malka participe au chant rajoute certainement un plus.
Je retiendrais sans sourciller tous les titres qui comportent tous quelque chose d'original, mais mes préférences vont à "On Your Own" avec son mur de guitare sympathique et la voix presqu'apaisée de Colin, "Drop" comprenant une ligne de basse élastique et gimmicks à la guitare jouissifs, "Drive By" dans lequel la basse et la guitare survitaminées occupent largement le paysage musical, "Lifeloops" chanson simple à la mélodie légère et voix mélancolique de Malka, "Jet Ear Game" purement électro aux voix mutantes, "Space Life" bondissant et reptilien, "All Set Up" et son rythme imparable et son refrain qui ne l'est pas moins, ainsi que "Rotterdam" aux vocaux doucereux.
Vous allez me dire que j'ai parlé d'à peu prés tous les titres... Oui certes, mais comment ne pas souligner l'unité de ce disque au niveau du son ?
L'unité ne gène en aucune manière la diversité. On ne s'ennuie pas à l'écoute de cet ouvrage, se demandant d'ailleurs comment l'alchimie entre les membres du groupe ne leur donne pas envie de pousser un nouvel opus dans un avenir proche... Ah oui j'oubliais ! Ce n'est pas un travail à plein temps...
Excellent ! 18/20
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