Dead Low Tide

Dead Low Tide se compose de trois anciens membres des Murder City Devils (y compris le chanteur, Spencer Moody) et de Mike Kunka, bassiste vanté de la scène indépendante, notamment au sein de Enemymine. Un line-up composé de membres qui n'ont plus à faire leurs preuves, ce qui leur permettra d'assister les Melvins lors d'une de leurs tournées américaines, avant même d'avoir sorti le moindre EP.

Dead Low Tide se distingue à deux niveaux majeurs des Murder City Devils : une musique plus mordante, au tempo beaucoup plus entêtant ; et enfin -et surtout-, l'absence de clavier. Spencer Moody conserve sa voix si particulière, flottant entre la rage et la passion sur une piscine bourrée de whisky. La musique se veut pressée et expéditive, avec comme finalité de boxer l'audience d'un hypercut concluant. Néanmoins, il n'est pas rare que le bataillon s'assagisse et se repose afin de propager des moments chargés en tranquillité passagère. L'ennui réside dans le fait que la musique est très uniforme, et on a souvent l'impression d'écouter le même titre ... un titre qui durerait un album durant. Ceci dit, ne négligeons surtout pas "Lazer Lazer Love" qui se distingue du reste par son coté très émotionnel, à la frontière des pleurs et qui s'avère être un ouvrage tout à fait remarquable.
"Barrel Vault", la plage d'introduction, incite pourtant à l'optimisme grâce à un mouvement incessant nous menant presque à l'hypnose. Malheureusement, la suite se révèle moins aguicheuse, principalement à cause du côté trop souvent linéaire de Dead Low Tide. Le groupe s'éteindra même avant la sortie officielle de son unique et donc dernier opus. Approximativement du moins, étant donné que Smoke and Smoke se compose pratiquement des mêmes associés et a d'ailleurs sorti un album fin 2004.

Toutefois, cet album tient la route, et c'est avec grand plaisir que l'on attrape une nouvelle fois les cordes vocales ensanglantées de Spencer Moody.