The Soft Pack
The Muslims |
Label :
1928 Recordings |
||||
(L'auteur de cette chronique est un chieur qui ne veut pas noter la musique. Par défaut, il met 20/20 partout et cette note n'engage que ceux qui veulent la prendre au sérieux)
En 2010, un peu moins de dix ans après le premier album des Strokes et quelques années avant que Parquet Courts ne se mette à faire parler d'eux, un groupe répondant au doux nom de The Soft Pack avait sorti un fantastique premier album de rock new-yorkais contenant quelques tubes imparables ("C'mon", "Down On Lovin" et tant d'autres). Pourtant, ce que la légende officielle de l'indie omet parfois de raconter, c'est que dès 2008, leur premier EP était un CD 7 titres auquel ils avaient rajouté 3 titres bonus [1]. Et certains, dont je fais partie, auraient été en droit de considérer que c'était ça leur premier vrai album. Avant de nous pencher dessus, terminons les présentations de rigueur en précisant que le nom de ce disque, The Muslims, n'est ni plus ni moins que celui porté par le groupe à l'époque et qu'ils avaient dû le changer pour The Soft Pack, moins inflammable et prêtant moins le flanc à la bêtise humaine [2].
Et les chansons alors ?
Batterie au cordeau, basses mélodiques et parfois rebondissantes, guitares crazy rythmiques à bases de barrés plutôt craides (crades mais avec un son presque clair), des solos bourdonnants délicieusement faux, chant négligé parfois iggy popeux mais au phrasé terriblement attachant. Le cahier des charges "musiques urbaines de la grosse pomme post-76" est parfaitement et brillamment rempli tout du long. Ces hominidés venaient peut-être de San Diego mais ils ne trompaient personne, on avait clairement affaire à une sous-espèce de l'homo velvetus undergroundis, pas très loin des Modern Lovers ou des Feelies du début. Oui msieudames, on a beau être en 2008 quand le disque sort, il a le cachet impossible et authentique à la fois d'un groupe contemporain de Jimmy Carter (ou Giscard si vous tenez absolument à mettre un peu de bleu banc rouge dans cette chronique très ricaine). Ça ressemble un peu à un selfie à l'angle de la 53ème rue et de la 3ème avenue avec un filtre polaroid par dessus, c'est un moyen pas plus arbitraire qu'un autre de recréer et d'actualiser un espace-temps disparu. Au passage, tant qu'on est entre new-yorkais, je signale aux power popeux de passage que "Bright Side", la huitième piste de ce disque, a depuis été reprise par Nada Surf [3] et leur version est toute aussi cool que l'originale.
Les lauriers ayant été tressés, je ne vous ferai pas croire que ces dix titres passent tous seuls sans lubrifiant. Il y a bien un moment où même le plus manhattanien d'entre nous se demandera combien de chansons il reste avant la fin. Cette remarque assassine m'est tombée dessus au sixième morceau et, après plusieurs écoutes tronquées et enthousiastes, je me dois de signaler qu'aucune de ces compositions ne laisse à désirer. Elles sont toutes bien foutues. C'est juste qu'à mon avis, dix d'affilée c'est tout simplement trop pour des titres tous issus du même moule. Ce qui m'interroge sur ce que ce groupe avait à proposer en live. Je regrette amèrement de ne pas les avoir vus mais je me demande si j'aurais pas fini au bar à un moment ou un autre (en tout cas, de leur côté, les concerts sont probablement vus comme une gloutonnerie sans fin, ils ont réussi à en faire dix en une seule journée ! [4])
Bref, il y avait là matière à faire deux fantastiques EPs, c'est devenu un CD, n'en parlons plus. Cette entrée en matière des Muslims/Soft Pack reste malgré tout un merveilleux disque gâteau. A manger sans modération certes, mais en plusieurs fois.
En 2010, un peu moins de dix ans après le premier album des Strokes et quelques années avant que Parquet Courts ne se mette à faire parler d'eux, un groupe répondant au doux nom de The Soft Pack avait sorti un fantastique premier album de rock new-yorkais contenant quelques tubes imparables ("C'mon", "Down On Lovin" et tant d'autres). Pourtant, ce que la légende officielle de l'indie omet parfois de raconter, c'est que dès 2008, leur premier EP était un CD 7 titres auquel ils avaient rajouté 3 titres bonus [1]. Et certains, dont je fais partie, auraient été en droit de considérer que c'était ça leur premier vrai album. Avant de nous pencher dessus, terminons les présentations de rigueur en précisant que le nom de ce disque, The Muslims, n'est ni plus ni moins que celui porté par le groupe à l'époque et qu'ils avaient dû le changer pour The Soft Pack, moins inflammable et prêtant moins le flanc à la bêtise humaine [2].
Et les chansons alors ?
Batterie au cordeau, basses mélodiques et parfois rebondissantes, guitares crazy rythmiques à bases de barrés plutôt craides (crades mais avec un son presque clair), des solos bourdonnants délicieusement faux, chant négligé parfois iggy popeux mais au phrasé terriblement attachant. Le cahier des charges "musiques urbaines de la grosse pomme post-76" est parfaitement et brillamment rempli tout du long. Ces hominidés venaient peut-être de San Diego mais ils ne trompaient personne, on avait clairement affaire à une sous-espèce de l'homo velvetus undergroundis, pas très loin des Modern Lovers ou des Feelies du début. Oui msieudames, on a beau être en 2008 quand le disque sort, il a le cachet impossible et authentique à la fois d'un groupe contemporain de Jimmy Carter (ou Giscard si vous tenez absolument à mettre un peu de bleu banc rouge dans cette chronique très ricaine). Ça ressemble un peu à un selfie à l'angle de la 53ème rue et de la 3ème avenue avec un filtre polaroid par dessus, c'est un moyen pas plus arbitraire qu'un autre de recréer et d'actualiser un espace-temps disparu. Au passage, tant qu'on est entre new-yorkais, je signale aux power popeux de passage que "Bright Side", la huitième piste de ce disque, a depuis été reprise par Nada Surf [3] et leur version est toute aussi cool que l'originale.
Les lauriers ayant été tressés, je ne vous ferai pas croire que ces dix titres passent tous seuls sans lubrifiant. Il y a bien un moment où même le plus manhattanien d'entre nous se demandera combien de chansons il reste avant la fin. Cette remarque assassine m'est tombée dessus au sixième morceau et, après plusieurs écoutes tronquées et enthousiastes, je me dois de signaler qu'aucune de ces compositions ne laisse à désirer. Elles sont toutes bien foutues. C'est juste qu'à mon avis, dix d'affilée c'est tout simplement trop pour des titres tous issus du même moule. Ce qui m'interroge sur ce que ce groupe avait à proposer en live. Je regrette amèrement de ne pas les avoir vus mais je me demande si j'aurais pas fini au bar à un moment ou un autre (en tout cas, de leur côté, les concerts sont probablement vus comme une gloutonnerie sans fin, ils ont réussi à en faire dix en une seule journée ! [4])
Bref, il y avait là matière à faire deux fantastiques EPs, c'est devenu un CD, n'en parlons plus. Cette entrée en matière des Muslims/Soft Pack reste malgré tout un merveilleux disque gâteau. A manger sans modération certes, mais en plusieurs fois.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Santiagoo |
Ecoutable sur https://1928recordings.bandcamp.com/album/the-muslims
[1] www.rollogrady.com/rollo-grady-interview-matty-mcl ... soft-pack/
[2] "We were sick of the shit people would say about the old name. I guess they were trying to be funny and some things that were said came off as racist... It just became fucking stupid."
Citation tirée du même lien que précédemment
[3] Sur leur album de reprises "If I Had a Hi-Fi"
[4] C'était à Los Angeles le 30 janvier 2010, lors du Fuck Yeah Fest
www.brooklynvegan.com/the-soft-packs/
[1] www.rollogrady.com/rollo-grady-interview-matty-mcl ... soft-pack/
[2] "We were sick of the shit people would say about the old name. I guess they were trying to be funny and some things that were said came off as racist... It just became fucking stupid."
Citation tirée du même lien que précédemment
[3] Sur leur album de reprises "If I Had a Hi-Fi"
[4] C'était à Los Angeles le 30 janvier 2010, lors du Fuck Yeah Fest
www.brooklynvegan.com/the-soft-packs/
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