Microfilm
The Bay Of Future Passed |
Label :
Head |
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"Allo, il vient d'y avoir un meurtre..."
Bien sûr, on cite directement Sigur Rós et Mogwai. Mais plus qu'à ces pointures du post-rock, je pense au Candy From Strangers de Gruesome Twosome : éphémère réunion de musiciens autour de Samy Birnbach de Minimal Compact et de Bertrand Burgalat au début des 90's. Une musique excentrique, synthétique, bâtie autour de phrases piochées dans des films.
J'ai toujours du mal à rester devant un film. Avec Microfilm seule la bande-son existe, le film je peux l'imaginer en écoutant leurs instrumentaux truffés de dialogues collectés dans des fictions et des documentaires. Il n'y a pas de chanteur dans ce groupe, il est remplacé par des personnages plus ou moins fictifs, tous fragiles, précaires, dans des situations compliquées.
L'inaugural "Brute Force" donne immédiatement le ton, on est pas là pour la distraction. La tension y est évidente, tout comme la mélancolie.
"Blood Sample" est à lui seul un manuel de montage cinématographique. Les dialogues, effrayants, se mélangent à la musique et inversement. Le résultat est bluffant, tendu, nerveux. Au point qu'on ne sait plus vraiment s'il s'agit de musiciens ou de metteurs en scène. Son importance est telle qu'on le retrouvera en final interprété au piano, ce qui souligne la qualité des compositions du groupe.
Un documentaire sur New-York, dans le style Connaissance du Monde, sert de base à "State & Island". Ici c'est une basse quasi groovy qui mène la musique et l'histoire, avec la batterie qui tient une place incroyable, une ampleur, elle n'est pas là uniquement pour marteler le rythme, elle orne et décore, serpente dans les tissus de guitares.
En rupture avec le reste de l'album, "The Bay Of Future Passed" n'est qu'instrumental, aucun sample de voix. On voit le groupe à nu, des envolées de guitares qui se multiplient, une rythmique en béton, et quel batteur encore une fois ! Idem pour l'excellent et hyper saccadé "Combinaison".
"Devant Nous, Rien" s'enroule autour d'un ouvrier chez Peugeot, ça fait pas glamour dit comme ça, mais la musique brodée sur ses bribes de phrases racontant la souffrance au travail met en valeur cet homme, l'anoblit. La dramaturgie de l'album est ici à son zénith.
Le sixième titre, "Dernière Séquence", est tout aussi bon que les autres, mais il me pose problème car il me rappelle trop "Shadow Of A Doubt" de Sonic Youth sur l'album Evol, que ce soit le son et le jeu d'une des guitares mais également la voix proche de Kim Gordon.
Avec The Bay Of Future Passed le groupe navigue toujours dans le post-rock tout en étant plus pop, plus mélodique que dans l'expérimentation et le jusqu'au-boutisme caractéristiques du genre.
"...il n'y avait pas de corps"
Bien sûr, on cite directement Sigur Rós et Mogwai. Mais plus qu'à ces pointures du post-rock, je pense au Candy From Strangers de Gruesome Twosome : éphémère réunion de musiciens autour de Samy Birnbach de Minimal Compact et de Bertrand Burgalat au début des 90's. Une musique excentrique, synthétique, bâtie autour de phrases piochées dans des films.
J'ai toujours du mal à rester devant un film. Avec Microfilm seule la bande-son existe, le film je peux l'imaginer en écoutant leurs instrumentaux truffés de dialogues collectés dans des fictions et des documentaires. Il n'y a pas de chanteur dans ce groupe, il est remplacé par des personnages plus ou moins fictifs, tous fragiles, précaires, dans des situations compliquées.
L'inaugural "Brute Force" donne immédiatement le ton, on est pas là pour la distraction. La tension y est évidente, tout comme la mélancolie.
"Blood Sample" est à lui seul un manuel de montage cinématographique. Les dialogues, effrayants, se mélangent à la musique et inversement. Le résultat est bluffant, tendu, nerveux. Au point qu'on ne sait plus vraiment s'il s'agit de musiciens ou de metteurs en scène. Son importance est telle qu'on le retrouvera en final interprété au piano, ce qui souligne la qualité des compositions du groupe.
Un documentaire sur New-York, dans le style Connaissance du Monde, sert de base à "State & Island". Ici c'est une basse quasi groovy qui mène la musique et l'histoire, avec la batterie qui tient une place incroyable, une ampleur, elle n'est pas là uniquement pour marteler le rythme, elle orne et décore, serpente dans les tissus de guitares.
En rupture avec le reste de l'album, "The Bay Of Future Passed" n'est qu'instrumental, aucun sample de voix. On voit le groupe à nu, des envolées de guitares qui se multiplient, une rythmique en béton, et quel batteur encore une fois ! Idem pour l'excellent et hyper saccadé "Combinaison".
"Devant Nous, Rien" s'enroule autour d'un ouvrier chez Peugeot, ça fait pas glamour dit comme ça, mais la musique brodée sur ses bribes de phrases racontant la souffrance au travail met en valeur cet homme, l'anoblit. La dramaturgie de l'album est ici à son zénith.
Le sixième titre, "Dernière Séquence", est tout aussi bon que les autres, mais il me pose problème car il me rappelle trop "Shadow Of A Doubt" de Sonic Youth sur l'album Evol, que ce soit le son et le jeu d'une des guitares mais également la voix proche de Kim Gordon.
Avec The Bay Of Future Passed le groupe navigue toujours dans le post-rock tout en étant plus pop, plus mélodique que dans l'expérimentation et le jusqu'au-boutisme caractéristiques du genre.
"...il n'y avait pas de corps"
Parfait 17/20 | par NicoTag |
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